Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial de Percé

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Arrondissement naturel de Percé

Région administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

Municipalité :

  • Percé

Thématique :

  • Patrimoine agricole
  • Patrimoine de la villégiature
  • Patrimoine funéraire
  • Patrimoine industriel
  • Patrimoine institutionnel et civil
  • Patrimoine maritime et fluvial
  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Mission curiale)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Anglicanisme)
  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (340)

Plaques commémoratives associées (4)

Groupes associés (6)

Personnes associées (7)

Carte

Description

Le site patrimonial de Percé est un territoire à caractère naturel, d'une superficie approximative de 40 kilomètres carrés. Il comprend l'amphithéâtre naturel de Percé, qui se compose du mont Sainte-Anne, du mont Blanc, du littoral depuis le pic de l'Aurore jusqu'au cap Blanc et du village. Il englobe aussi un espace maritime incluant le rocher Percé et l'île Bonaventure, le littoral de La Malbaie depuis la pointe des Cannes de Roches jusqu'au pic de l'Aurore ainsi qu'une zone à l'intérieur des terres située à l'ouest des deux monts. Le site patrimonial fait partie de la chaîne des Appalaches, à laquelle il doit son relief accidenté et ses nombreux phénomènes géomorphologiques spectaculaires, dont plusieurs ont été sculptés par la mer.

L'amphithéâtre naturel de Percé est dominé par le mont Sainte-Anne et le mont Blanc. Ces deux monts s'élèvent à plus de 350 m d'altitude et leurs pentes sont en grande partie boisées. La côte y est définie, du nord au sud, par le pic de l'Aurore, les Trois Soeurs, le cap Barré, l'anse du Nord, le mont Joli (qui est en fait un cap), le cap Canon, la baie de Percé et le cap Blanc. Trois routes principales traversent le site patrimonial de Percé : la route 132 qui longe le littoral et dont un segment est surnommé la côte de la Surprise, la route des Failles qui contourne les monts au sud et à l'ouest ainsi que la route d'Irlande. Le village linéaire, pris entre la mer et la montagne, s'adapte au relief. Le site patrimonial comprend diverses traces d'occupation, dont plus de 300 bâtiments participant à son harmonie naturelle, parmi lesquels se trouvent des structures liées à l'industrie de la pêche, des maisons bourgeoises et villageoises ainsi que des résidences de villégiature.

L'espace maritime, d'une étendue d'environ 25 kilomètres carrés, constitue la portion orientale du site patrimonial. Il est marqué par deux formations naturelles spectaculaires, soit le rocher Percé et l'île Bonaventure. Long de 471 m et haut de 75 à 88 m, le rocher Percé est distant de quelque 200 m du mont Joli. Pour ce qui est de l'île Bonaventure, d'un diamètre de plus de deux kilomètres, elle émerge à environ trois kilomètres de la baie de Percé.

Le site patrimonial de Percé est situé sur une pointe à l'extrémité est de la péninsule gaspésienne. Cinq sites inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec sont associés au lieu.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Déclaration Site patrimonial Gouvernement du Québec 1973-08-29
 
Proposition de statut national non retenue Site patrimonial Gouvernement du Québec

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial de Percé présente un intérêt pour sa valeur paysagère. La singularité de ce territoire en bordure du golfe du Saint-Laurent est redevable à l'amphithéâtre naturel; au spectaculaire rocher Percé; à l'île Bonaventure, avec ses falaises habitées durant la saison estivale par une imposante colonie de fous de Bassan; ainsi qu'à ses falaises rougeâtres, qui offrent des panoramas remarquables et constituent des points de repère exceptionnels. De plus, l'amphithéâtre inclut un milieu bâti linéaire qui s'intègre de façon respectueuse au cadre naturel de Percé. Détachées et dispersées dans le paysage, les constructions sont de faible gabarit, de couleurs pâles et faites de matériaux naturels. Le cadre bâti reflète les activités distinctives du lieu. Percé compte plusieurs bâtiments associés aux activités ayant marqué son paysage, principalement la pêche. Le commerce de la pêche se reflète notamment dans le complexe Charles-Robin, l'un des plus remarquables en Gaspésie, ainsi que dans les petites maisons de pêcheurs construites au cours des XIXe et XXe siècles, dont la maison Donahue. Le site patrimonial est aussi caractérisé par quelques beaux exemples de résidences de villégiature bourgeoises, dont les plus anciennes remontent à la fin du XIXe siècle, par exemple la villa Frederick-James, ou aux premières décennies du siècle suivant, comme le manoir Shearson. Quant aux maisons villageoises du début du XXe siècle, telles que celle située au 38, rue de l'Église, elles s'intègrent à l'harmonie naturelle de lieux grâce à leur environnement paysager exceptionnel.

Le site patrimonial de Percé présente aussi un intérêt pour sa valeur emblématique.
Pendant la préhistoire, il est vraisemblablement fréquenté par les Autochtones. Le site patrimonial est connu des morutiers européens qui pêchent dans le golfe du Saint-Laurent et mouillent dans ses anses depuis le milieu du XVIe siècle. Le havre naturel formé par ces anses constitue un lieu recherché pour l'établissement de leurs centres d'activité. Dès les premières explorations européennes, la configuration particulière du site, entre autres celle du rocher Percé, retient l'attention. Elle fait l'objet de descriptions, notamment par Samuel de Champlain en 1603. En 1780, l'homme d'affaires jersiais Charles Robin met en place le principal poste de pêche de sa compagnie à Percé. Plusieurs témoins de cet établissement subsistent aujourd'hui dans la baie de Percé. Le village de Percé, qui devient l'un des plus importants centres de pêche de l'Est du Canada au cours du XIXe siècle, symbolise l'âge d'or du commerce de la morue séchée en Gaspésie. Au cours du XXe siècle, Percé devient un lieu touristique renommé qui se distingue pour ses attraits naturels pittoresques. Le rocher Percé, l'amphithéâtre naturel formé par les flancs du mont Sainte-Anne et du mont Blanc, l'île Bonaventure, le littoral sculpté par la mer créant une farandole de caps et d'anses ainsi que le village blotti au pied de la montagne et ouvert sur la mer illustrent le lien indissociable entre la mer, la terre et le milieu bâti. Percé attire aussi les artistes. Le peintre américain Frederick James (1845- 1907) s'y établit à partir de 1888, et d'autres viennent y séjourner, dont Paul-Émile Borduas et Kittie Bruneau (1929). L'intellectuel français André Breton (1896-1966) y fait également un séjour à l'été 1944. Les paysages de Percé sont au coeur de plusieurs oeuvres picturales depuis le XVIIIe siècle, une gravure de Hervey Smyth datée de 1760 en est un bel exemple. De nos jours, le site patrimonial constitue une image emblématique de la Gaspésie et de l'Est du Québec.

Source : Ministère de la Culture et des Communications, 2017.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial de Percé liés à ses valeurs paysagère et emblématique comprennent, notamment :
- sa situation sur une pointe de terre à l'extrémité est de la péninsule gaspésienne;
- l'amphithéâtre naturel comportant le mont Sainte-Anne et le mont Blanc, le littoral depuis le pic de l'Aurore au nord jusqu'au cap Blanc au sud ainsi que le village linéaire, pris entre la mer et la montagne;
- les composantes de l'espace maritime, dont le rocher Percé et l'île Bonaventure;
- la série de falaises, de caps et de criques découpant le paysage du littoral de la Malbaie depuis la pointe des Cannes-de-Roches jusqu'au pic de l'Aurore;
- la couleur rougeâtre de la roche calcaire formant le rocher Percé, l'île Bonaventure, le mont Sainte-Anne et certaines falaises;
- les traces du XVIe siècle, dont les terrains défrichés du littoral dans le village;
- les traces des XIXe et XXe siècles, dont le parcours de la route 132 et de la rue Saint-Michel (menant à l'ensemble religieux catholique situé sur un promontoire au centre du village) ainsi que d'une partie de la rue Mont-Joli, les lots de forme et de superficie variables alignés perpendiculairement à la route, le secteur du quai marqué par l'exploitation commerciale de la pêche, la rue de l'Église et le secteur du mont Joli marqués par la villégiature, le paysage rural de la route d'Irlande, de même que les constructions rattachées à la pêche sur l'île Bonaventure;
- les cinq sites inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec;
- les témoins de l'architecture vernaculaire gaspésienne, constitués de bâtiments simples et sobres (plan rectangulaire et toit à deux versants droits) en bois (parements en planches à clins ou en bardeaux de cèdre et couverture en bardeaux de cèdre), peints en blanc (murs) et rouge (détails architecturaux), dont les petites maisons de pêcheurs à un étage et demi;
- les témoins des pêcheries en bordure des berges, dont l'ensemble de la Charles Robin and Company dans le noyau villageois (l'ancien chafaud, la neigère, la saline, la cantine, l'ancien réfectoire et dortoir ou Bell House, l'ancien centre administratif Charles-Robin ou maison du Pirate et la grange Charles-Robin), l'ancien entrepôt et usine de transformation du poisson du secteur de l'anse du Nord ainsi que les bâtiments de la compagnie Le Boutillier Brothers sur l'île Bonaventure tel l'ancien entrepôt de poissons;
- les témoins de l'architecture résidentielle bourgeoise du tournant du XXe siècle, dont la maison Rouge, la maison Garneau, la maison Tuzo, le cottage Guernesey et la maison Le Boutillier;
- les témoins de l'architecture de villégiature bourgeoise, dont l'ancienne annexe de l'hôtel Perce Rock House, la maison Biard, la villa Frederick-James ainsi que des villas sises sur la route Valpy;
- les témoins de l'architecture résidentielle américaine, dont les maisons villageoises aux volumes cubiques à deux étages, coiffées d'un toit en pavillon, à croupes ou mansardé;
- les témoins de l'architecture religieuse, dont l'ensemble de tradition catholique situé sur un promontoire au centre du village, formé de l'église Saint-Michel-de-Percé (en pierre locale), de son presbytère et de son cimetière, ainsi que l'église anglicane Saint-Paul et son cimetière occupant un emplacement plus isolé;
- les témoins des activités d'enseignement, dont l'ancienne académie commerciale et l'ancienne école anglaise;
- les témoins des activités agricoles, dont la ferme Birmingham et la maison Furlong;
- les témoins des activités commerciales, dont l'ancien magasin général de la compagnie Charles-Robin et le magasin général J. E. Boulanger;
- les témoins des activités maritimes, dont le phare du cap Blanc.

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Informations historiques

Le site patrimonial de Percé se trouve dans une région vraisemblablement fréquentée par quelques groupes autochtones depuis près de 6000 ans. À l'arrivée des Européens, au début du XVe siècle, les Innus utilisent pleinement les ressources du territoire de la Gaspésie. Ils se rendent à Percé pour y faire la traite des fourrures avec les Français. Vers 1750, les Micmacs ¿ un groupe algonquien qui vit principalement des ressources de la mer ¿ sont toujours présents dans la région.

À partir de la toute fin du XVe siècle, les grands explorateurs européens découvrent les littoraux et les bancs de poissons du golfe du Saint-Laurent et des provinces maritimes canadiennes. Des pêcheurs ¿ provenant particulièrement de la France, du Portugal et de l'Espagne ¿ viennent pêcher la morue.

En 1603, Samuel de Champlain (1574-1635) est le premier à décrire, dans ses récits de voyage, « l'île Percée ». En 1672, l'intendant Jean Talon (1626-1694) octroie la seigneurie de l'île Percée à Pierre Denys de La Ronde (1631-1708) et à deux autres associés. Les trois seigneurs feront de Percé un établissement permanent, fondé essentiellement pour ses ressources de pêche.

L'établissement de Percé est détruit par les troupes anglaises de sir William Phips (1651-1695), en 1690, et par celles du général James Wolfe (1727-1759), en 1758.

Vers 1776, le Jersiais Charles Robin (1743-1823) établit à Percé le plus important poste de pêche de son entreprise, la Robin, Pipon and Company, qui deviendra la Charles Robin and Company. Le développement de Percé reprend alors. En 1845, la compagnie jersiaise Le Boutillier Brothers occupe l'île Bonaventure. Celle-ci accueille des activités de pêche depuis l'instauration du Régime anglais. C'est dans ce contexte que Percé devient, au XIXe siècle, l'un des principaux centres de pêche de l'Est du Canada.

Au tournant du XIXe siècle, la population s'organise et développe le territoire. La paroisse catholique de Saint-Michel-de- Percé est fondée en 1801 et, au début des années 1820, un premier temple anglican est érigé sur le cap Canon. L'actuelle église de Saint-Michel-de-Percé est construite de 1900 à 1903.

Le golfe du Saint-Laurent, la plus ancienne voie de communication du site patrimonial, est le seul moyen d'atteindre la région jusqu'à la construction d'une voie ferrée en 1911. La route 132, aménagée le long du littoral gaspésien, sera achevée en 1928.

À partir des années 1870, le commerce de la pêche à la morue décline progressivement. En 1919, le gouvernement du Canada déclare le rocher Percé et les falaises nord-est de l'île Bonaventure « refuge d'oiseaux migrateurs ». Par conséquent, les activités de pêche y cessent.

Devant la transformation rapide de Percé à partir des années 1950, le gouvernement du Québec prend les moyens pour assurer la préservation de ses caractéristiques naturelles. En
1971, il accorde à l'île Bonaventure le statut de « réserve naturelle ». Le 29 août 1973, il déclare l'arrondissement naturel de Percé en vertu de la Loi sur les biens culturels. Il s'agit du premier arrondissement naturel à être déclaré. Le statut de réserve naturelle est ensuite donné au rocher Percé, en 1974.

Le parc national de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé est créé en 1985 en vertu de la Loi sur les parcs. D'une superficie de 5,8 km2, son territoire inclut quelques anciennes propriétés de la Charles Robin and Company dans le village de Percé. Ce lieu est le parc national québécois présentant le plus important parc immobilier patrimonial au Québec, avec plus de 20 bâtiments. La plupart d'entre eux ont d'ailleurs été restaurés depuis 2000.

Durant la saison estivale, le site patrimonial de Percé continue d'accueillir de nombreux touristes attirés par ses attraits naturels remarquables.

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Emplacement

Region administrative :

  • Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine

MRC :

  • Le Rocher-Percé

Municipalité :

  • Percé

Latitude :

  • 48° 31' 16.7"

Longitude :

  • -64° 12' 51.3"

Code Borden

DcDb-1 DcDb-2 DdDb-1 DdDb-2
DdDb-4 DdDb-6 DdDb-7 DdDb-8
DdDb-9      

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Documents

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BERGERON, Claude. Protection et mise en valeur du patrimoine de l'arrondissement naturel de Percé. Vol. 1. Québec, Bergeron Gagnon, 1991. s.p.
  • BERGERON, Claude. Protection et mise en valeur du patrimoine de l'arrondissement naturel de Percé. Vol. 2. Québec, Bergeron Gagnon, 1991. s.p.
  • BERGERON, Claude. Protection et mise en valeur du patrimoine de l'arrondissement naturel de Percé. Vol. 3. Québec, Bergeron Gagnon, 1991. s.p.
  • BERGERON, Claude. Protection et mise en valeur du patrimoine de l'arrondissement naturel de Percé. Vol. 4. Québec, Bergeron Gagnon, 1991. s.p.
  • BOUCHER, Benoît et Jean-Louis LEBREUX. Arrondissement naturel de Percé : Circuit patrimonial-architecture. s.l. Ville de Percé, s.d. 18 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Étude de caractérisation de l'arrondissement naturel de Percé. Québec, Commission des biens culturels du Québec, 2006. 76 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • DESJARDINS, Marc et al. Histoire de la Gaspésie. Les Régions du Québec, 1. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1999. 795 p.
  • LEBREUX, Jean-Louis. Patrimoine architectural : arrondissement naturel de Percé. Percé, Ville de Percé, 1997. 46 p.
  • LIZOTTE, Sylvain, dir. Plan de conservation du site patrimonial de Percé. Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 2017. 64 p.
    • Le document intitulé Site patrimonial de Percé. Plan de conservation dans la section Documents en fait partie.
  • MORIN, Euchariste. « Arrondissement historique ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, s.p.
  • Patri-Arch. Inventaire du patrimoine bâti de l'arrondissement naturel de Percé. s.l. s.m.e., 2005. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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