Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Perron, Maurice

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Synthèse

Né le 6 juillet 1924 à Montréal, Maurice Perron est le fils d'Adjutor Perron, directeur de l'École Saint-Louis-de-Gonzague de Montréal, et d'Albertine Émond.

Il effectue ses études primaires à l'école Saint-Louis-de-Gonzague, à Montréal, pour ensuite continuer à l'École Polytechnique de cette même ville, où il devient l'ami de Jean-Paul Riopelle. Il entreprend ensuite des études d'ébénisterie à l'École du meuble, de 1943 à 1946.

Lors de son passage dans cet établissement, il rencontre Marcel Barbeau, Jean-Paul Mousseau et Paul-Émile Borduas. C'est à la faveur de ce nouveau réseau qu'il intègre le groupe des automatistes, groupe d'artistes réfractaires aux traditions et à la mainmise du clergé sur la culture au Québec.

Maurice Perron s'initie à la photographie en 1935 avec l'appareil Brownie Kodak de sa mère. Pour lui, la photographie n'est qu'une activité de plaisance. À cette époque, elle n'est généralement pas perçue comme de l'art, ni par lui-même, ni même par les artistes de l'avant-garde comme les automatistes. Les nombreuses images existantes des automatistes entre 1946 et 1954 sont prises par lui, qui les immortalise dans des contextes variés, tant dans leurs expositions que pendant leurs loisirs. Si au départ, on souligne l'importance documentaire de ces images, c'est cependant plus tard qu'on réalise la valeur artistique de son travail de photographe.

Partageant les idées véhiculées par le groupe, il appose sa signature au bas du manifeste Refus global de Paul-Émile Borduas. Ce texte est publié dans un recueil éponyme dont le processus de publication est orchestré par Perron. En effet, il est le titulaire des droits de la maison d'édition du recueil, Mithra-Mythe. Il assume le rôle d'éditeur à deux autres reprises, soit pour Le Vierge incendié de Paul-Marie Lapointe en 1948 et pour Projections libérantes de Borduas en 1949.

Guidées par la spontanéité, et avec des sujets plus ou moins conscients d'être photographiés, ses photos n'ont rien de conventionnel. En raison du rôle central de son intuition dans sa démarche, des rapprochements peuvent être faits entre sa façon de faire et celle des autres artistes automatistes. Son inspiration provient entre autres des reporters-photographes de la Deuxième Guerre mondiale qui immortalisaient un moment tel qu'il se présentait, sans mise en scène.

Après la dissolution des automatistes, il ouvre un studio de photographie. Mais cette initiative ne dure pas puisqu'il éprouve beaucoup d'ennui à faire des portraits dans des cadres formels. Il travaille ensuite comme administrateur dans l'industrie du meuble.
Son œuvre est soulignée à quelques reprises dans des expositions, dont une d'envergure présentée en 1999 au Musée du Québec (Musée des Beaux-Arts du Québec) intitulée Mémoire objective, mémoire collective. Photographies de Maurice Perron.

Maurice Perron est décédé le 27 février 1999, à Sainte-Agathe.

Il avait épousé Carmen Beaudoin à l'église Saint-Denis de Montréal, le 23 octobre 1954, avec qui il eut deux enfants.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • DUBOIS, Sophie. Refus global : histoire d'une réception partielle. Nouvelles études québécoises, 16. Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2017. 429 p.
  • ELLENWOOD, Ray. Égrégore: une histoire du mouvement automatiste de Montréal. Montréal, Éditions du Passage, 2014. 330 p.
  • GAGNON, François-Marc. Chronique du mouvement automatiste québécois, 1941-1954. Outremont, Lanctôt éditeur, 1998. 1023 p.
  • LAMARCHE, Bernard. « Hommage à Maurice Perron, un "photographe inventé" ». Le Devoir, 6 mars 1999, p. D10.
  • PORTER, John R., dir. Maurice Perron : photographies. Québec, Musée du Québec, 1998. 221 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013