Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Riopelle, Jean Paul

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2023-08-09

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2021-02-25
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Né le 7 octobre 1923 à Montréal, Jean Paul Riopelle est le fils de Léopold Riopelle, menuisier et rentier, et d'Anna Riopelle.

Dès l'adolescence, Jean Paul Riopelle s'initie au dessin et à la peinture auprès du peintre et sculpteur Henri Bisson (1900-1973). En 1943, après un bref passage à l'école polytechnique de Montréal, il s'inscrit au programme d'art de l'École du meuble. Il y fait une rencontre déterminante, celle du peintre Paul-Émile Borduas (1905-1960), alors professeur. C'est sous les enseignements de ce dernier que Riopelle réalise ses premières œuvres abstraites et qu'il intègre un groupe d'artistes que l'on nommera plus tard les Automatistes. À cette même époque, il commence à voyager, notamment à New York où il fréquente le studio de graveur Wiliam Hayter, et à Paris où il se rapproche du mouvement des surréalistes. En 1948, Riopelle signe le manifeste Refus Global.

Les années 1950 marquent une période d'effervescence dans la carrière de l'artiste. Installé de manière plus permanente à Paris, il continue néanmoins à voyager régulièrement. Il explore alors différentes techniques, se nourrissant des influences de la scène artistique d'avant-garde pour réaliser ses fameuses mosaïques : des tableaux très grands formats sur lesquels il peint par touches colorées, saturant la surface en créant d'impressionnants empâtements de matière picturale. À cette époque, le travail de Riopelle est encensé, tant par la critique que ses paires. Il représente également le Canada à la prestigieuse Biennale de Venise en 1954, en compagnie de Paul-Émile Borduas et de Bertram Charles Benning.

Les années 1960 sont elles aussi ponctuées de moments de consécration. En 1962, Riopelle représente une fois de plus le Canada à la Biennale de Venise où, de surcroit, il reçoit l'un des trois prix de l'Unesco. En 1967, le Musée du Québec (Musée national des beaux-arts du Québec) présente une grande rétrospective de ses œuvres, la première de cette importance en sol québécois. Au fil de cette décennie, sans jamais délaisser la peinture, l'artiste expérimente de nouveaux médiums, dont la sculpture et l'estampe. Les références à la nature deviennent également de plus en plus explicites dans l'ensemble de sa production.

En 1974, il aménage un atelier à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, dans les Laurentides. Dès lors, les séjours de Riopelle au Québec se font plus fréquents et plus longs. En 1976, l'artiste visite l'Isle-aux-Oies, où il réalise une série de dessins autour du thème de la chasse aux oies. La même année, La Joute, une sculpture monumentale en bronze, est installée au Parc olympique de Montréal. À la fin des années 1970, à la suite de deux voyages en Arctique, Riopelle réalise une autre importante série de peintures en noir et blanc, les Icebergs.

En 1990, il revient définitivement au Québec. Au fil des années, d'autres expositions rétrospectives sont présentées en France comme au Québec, rendant hommage une fois de plus au parcours exceptionnel de l'artiste. En 1992, dans son atelier de l'Île-aux-Grues, Riopelle réalise une dernière grande peinture, l'une des œuvres phares de sa carrière : L'Hommage à Rosa Luxemburg. L'impressionnante murale est dévoilée au Château de La Roche-Guyon, non loin de Paris, puis au Musée du Québec (Musée national des beaux-arts du Québec) en 1996, où elle est désormais exposée dans la collection permanente.

Il est décédé à l'Île-aux-Grues (Saint-Antoine-de-l'Isle-aux-Grues), le 12 mars 2002. Il est inhumé dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.

Il avait épousé à Montréal, en 1946, Françoise Lespérance.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique a été désigné pour les motifs suivants:

« Jean Paul Riopelle a profondément marqué la scène artistique et culturelle québécoise. Artiste multidisciplinaire de renommée internationale, il est aujourd'hui reconnu comme une figure incontournable de l'histoire de l'art moderne, ayant redéfini les frontières entre abstraction et figuration. Proche des surréalistes parisiens, il a aussi été membre du groupe des Automatistes et cosignataire du manifeste Refus global. Ouvert sur le monde, il a nourri sa pratique des influences des arts non occidentaux comme des plus grands mouvements d'avant-garde canadiens, américains et européens. Inspiré par les travaux d'anthropologues et d'ethnologues tels que Marius Barbeau et Claude Lévi-Strauss, Riopelle a déployé au fil des années une production imprégnée de thèmes en lien avec la nature, même dans ses œuvres les plus abstraites. Après avoir passé une partie de sa vie en France, il est revenu définitivement au Québec au début des années 1990 où il a continué à créer, notamment dans son atelier à l'Isle-aux-Grues. Reconnu par ses pairs et encensé par la critique et le public, sa carrière de plus de 50 ans est jalonnée de prix et de distinctions. Il a pris part à de nombreuses expositions collectives et fait l'objet de plusieurs expositions individuelles au Québec comme à l'étranger. Des musées français et québécois lui ont d'ailleurs consacré des rétrospectives, soulignant différents moments charnières de son exceptionnel parcours. Riopelle a représenté deux fois le Canada à la prestigieuse Biennale de Venise où il a reçu un prix de l'UNESCO en 1962. Artiste prolifique, il a réalisé plusieurs milliers d'œuvres, dont des centaines de dessins, gravures et sculptures ainsi que plusieurs séries de peintures, désormais emblématiques, conservées et exposées dans des collections privées et publiques d'envergure dans le monde entier. »

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Références

Notices bibliographiques :

  • AQUIN, Stéphane et Guy COGEVAL. Riopelle. Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 2006. 151 p.
  • DE BILLY, Hélène. Riopelle. Montréal, Éditions Art Global, 1996. 354 p.
  • Fondation Jean Paul Riopelle. Riopelle 100 [En Ligne]. https://fondationriopelle.com/
  • GAGNON, François-Marc. « Riopelle, Jean Paul ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/

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