Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Borduas, Paul-Émile

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2023-08-09
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Né le 1er novembre 1905 à Saint-Hilaire (Mont-Saint-Hilaire), Paul-Émile Borduas est le fils de Magloire Borduas, voiturier, et d'Éva Perreault.

Il fréquente l'école primaire de Saint Hilaire, puis suit des cours particuliers de 1912 à 1921. En 1921, alors âgé de seulement 16 ans, il rencontre le peintre Ozias Leduc qui le prend comme apprenti pour la réalisation de ses projets de décors d'églises. En 1923, Borduas s'inscrit à l'École des beaux-arts de Montréal où il obtient son diplôme en 1927. Il s'envole ensuite pour la France afin de parfaire sa formation aux Ateliers d'art sacré, à Paris, jusqu'en 1930. Son séjour parisien lui permet notamment de fréquenter les musées et de découvrir des artistes de l'avant-garde européenne. De retour au Québec, le jeune artiste complète son cursus avec un diplôme en enseignement du dessin en 1932.

Dans la première moitié des années 1930, Borduas continu de travailler aux côtés d'Ozias Leduc à la réalisation de décors d'église. Parallèlement à sa carrière d'artiste, il commence à enseigner le dessin au collège André-Grasset et dans les écoles de la Commission des écoles catholiques de Montréal. En 1937, il devient professeur de dessin et de décoration à l'École du meuble de Montréal.

Après sa découverte du surréalisme et des écrits d'André Breton, Borduas embrasse l'idée selon laquelle la peinture peut être exécutée de manière spontanée ou « automatique », sans modèle ni sujet. À partir du début des années 1940, il délaisse ainsi la figuration pour se consacrer à l'abstraction et aux fondements esthétiques de ce qu'il désignera comme la peinture automatiste. Sa démarche inspire certains de ses étudiants de l'École du meuble et d'autres jeunes artistes et intellectuels du milieu montréalais. Ensemble, ils forment le groupe dit « des Automatistes ». Parmi eux, on retrouve des peintres comme Marcel Barbeau, Marcelle Ferron, Pierre Gauvreau, Fernand Leduc, Jean-Paul Mousseau et Jean Paul Riopelle, mais aussi des créateurs et créatrices appartenant à d'autres disciplines comme Claude Gauvreau, poète et dramaturge, et Françoise Sullivan, danseuse et chorégraphe.

En 1948, il écrit le texte principal du manifeste Refus global, cosigné par 15 membres des Automatistes. Les critiques de Borduas à l'endroit du conservatisme ambiant dans la société de l'époque suscitent la polémique, de telle sorte qu'il est remercié de l'École du meuble moins d'un mois après la parution du Refus Global. À l'été 1949, il publie Projections libérantes , un essai dans lequel il défend ses idées et tente de recontextualiser la parution du Refus global en marge de ses activités professorales. Cette nouvelle publication ne lui permet toutefois pas de récupérer son poste d'enseignant. Il se dédie alors à son art, d'abord au Québec, puis à New York et à Paris où il demeurera jusqu'à la fin de ses jours. Durant cette période d'exil, il expose notamment à Londres (1957 et 1958), à Düsseldorf (1958) et à Paris (1959). Il représente également le Canada à la Biennale de São Paulo en 1955 et à l'Exposition universelle de Bruxelles en 1958.

L'année de son décès, une importante exposition monographique est présentée au Stedelijk Museum à Amsterdam. C'est alors le début d'une consécration posthume qui donnera lieu à plusieurs autres expositions lui rendant hommage. Aujourd'hui, les peintures aussi bien que les écrits de Borduas témoignent d'une quête de liberté et d'un désir de renouveau qui ont eu d'importantes répercussions sur l'histoire de l'art et des idées au Québec.

Il est décédé à Paris, le 21 février 1960. Ses cendres ont été transférées dans le cimetière de Mont-Saint-Hilaire en 1989.

Il avait épousé à Granby, en 1935, Gabrielle Goyette.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

« Paul-Émile Borduas est un peintre et un intellectuel qui a profondément influencé le développement des arts visuels et l'évolution de la pensée du Québec moderne. Apprenti d'Ozias Leduc et formé à l'École des beaux-arts de Montréal, Borduas devient professeur de dessin et de décoration à l'École du meuble de Montréal en 1937. À partir du début des années 1940, notamment inspiré par les surréalistes et les écrits d'André Breton, il délaisse la figuration pour se consacrer à l'abstraction et aux fondements esthétiques de ce qui sera reconnu plus tard comme la peinture automatiste. Sa démarche inspire certains de ses élèves de l'École du meuble et d'autres jeunes artistes, intellectuels et intellectuelles du milieu montréalais. Ensemble, ils forment le groupe dit des « automatistes » à partir de 1941. En 1948, il écrit le texte principal du manifeste Refus global, cosigné par 15 autres membres des automatistes. Dans ce document phare, il remet en question l'orthodoxie sociale, intellectuelle et artistique de l'époque et fait appel à une société plus libre et ouverte sur le monde. Les idées qu'il a véhiculées dans ses écrits sont aujourd'hui reconnues comme précurseures de la Révolution tranquille. »

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Références

Notices bibliographiques :

  • BÉLISLE, Josée et Marcel SAINT-PIERRE. Paul-Émile Borduas. Catalogue d'exposition. Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal et les 400 Coups, 1998. 110 p.
  • DUBOIS, Sophie. Refus global : histoire d'une réception partielle. Nouvelles études québécoises, 16. Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2017. 429 p.
  • GAGNON, François-Marc. « Borduas, Paul-Émile ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • GAGNON, François-Marc. Paul-Émile Borduas. Ottawa, Galerie nationale du Canada, 1976. 95 p.
  • GAGNON, François-Marc. « Sa vie et son œuvre : Paul-Émile Borduas ». s.a. Art Canada Institute [En ligne]. https://www.aci-iac.ca/fr/livres-dart/paul-emile-borduas/biographie/
  • GODBOUT, Jacques. « Paul-Émile Borduas [1905-1960] ». Office national du film du Canada. Office national du film du Canada [En ligne]. https://www.onf.ca/film/paul-emile_borduas_1905-1960/
  • GODBOUT, Jacques. « Paul-Emile Borduas. Liberté ». s.a. Érudit [En ligne]. https://www-erudit-org.acces.bibl.ulaval.ca/fr/revues/liberte/1960-v2-n2-liberte1430646/59715ac.pdf
  • VIGNEAULT, Louise. « Peinture et territoire en dialogue. Regard de Paul-Émile Borduas sur l’Amérique ». s.a. Érudit [En ligne]. https://www.erudit.org/fr/revues/mensaf/2009-v10-n1-mensaf01210/1023159ar/
  • WARREN, Jean-Philippe. L’art vivant. Autour de Paul-Émile Borduas. Montréal, Les Éditions du Boréal, 2011. 220 p.

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