Maison Paul-Émile-Borduas
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- Mont-Saint-Hilaire
Date :
- 1945 (Construction)
- 1972 (Déménagement)
Période :
- Le Québec moderne (1867 à 1960)
Thématique :
- Patrimoine de la modernité
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
- Services et institutions (Ateliers d'artisans et d'artistes)
Personnes associées (3)
-
Borduas, Paul-Émile (1905 – 1960)
- Occupant(e), Architecte / concepteur(-trice)
- Campeau, Alphonse - Occupant(e)
- Borduas, Magloire - Constructeur(-trice)
Carte
Description
La maison Paul-Émile-Borduas est une résidence de style international construite en 1945. De forme cubique, la demeure compte deux étages sur un soubassement. Le second étage est d'une superficie moindre que le premier, et les deux volumes sont coiffés de toits plats. Les élévations sont dépouillées et rythmées par les pleins et les vides des murs et des ouvertures. La maison Paul-Émile-Borduas est située à proximité de la rivière Richelieu, sur un terrain planté de nombreux arbres, dans la municipalité de Mont-Saint-Hilaire.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
2
Groupement :
Détaché
Structure :
- Indéterminé
Saillies :
- Escalier
- Galerie
Fondations :
- Béton
Toit :
- Matériau : Composite, multicouche
Porte principale :
- contemporaine, à battants
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
- contemporaine, à battants
- contemporaine, à battants
- contemporaine, coulissante
Fenêtre(s) :
- en bandeau, Basculante
- en bandeau, Basculante
- en bandeau, Basculante
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, Porte-fenêtre
Éléments architecturaux :
- Parapet
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2005-12-01 |
Statuts antérieurs
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|||
Valeur patrimoniale
La maison Paul-Émile-Borduas présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec le peintre Paul-Émile Borduas (1905-1960), pour qui cette demeure a été construite. Cet artiste a exercé une influence certaine sur le développement des arts et de la pensée au Québec et au Canada. Apprenti du peintre et décorateur d'église Ozias Leduc (1864-1955), Borduas s'inscrit à l'École des beaux-arts de Montréal en 1923. Il poursuit ses études à Paris de 1928 à 1930. Professeur à l'École du meuble de Montréal, il s'intéresse à partir de 1941 à l'art abstrait et devient le chef de file des Automatistes, groupe formé d'artistes dissidents actifs au Québec entre 1941 et 1954. Le 9 août 1948, Borduas et quinze de ses collègues lancent le manifeste « Refus global », considéré comme un document précurseur de la Révolution tranquille des années 1960. Borduas sera frappé d'ostracisme par une certaine élite politique et cléricale. Mis à pied de l'École du meuble, il quitte le Québec pour les États-Unis en 1953; il s'exile à Paris en 1956, où il décède en 1960. L'artiste a possédé la maison de Mont-Saint-Hilaire de 1945 à 1952 et l'a habitée avec sa famille. C'est là qu'il a terminé l'écriture du « Refus global ». Cette maison est ainsi le témoin de l'élaboration de l'un des manifestes les plus marquants de l'histoire du Québec, en plus d'avoir été le lieu de création d'un artiste majeur à une période importante de sa vie.
La maison Paul-Émile-Borduas présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les plans de cette résidence de style international ont été dessinés par Borduas lui-même. Son père, le voiturier Magloire Borduas, s'est chargé de la construire en 1945. Le style international s'est épanoui à partir des années 1920 et résulte du croisement entre les idées de l'école du Bauhaus en Allemagne et celles des grands architectes de la première moitié du XXe siècle. En rupture avec la tradition, il se caractérise notamment par la mise en valeur des volumes et des matériaux (béton, acier, verre) ainsi que par des surfaces lisses et sans ornementation. La maison Paul-Émile-Borduas en est une illustration par sa forme cubique, ses façades dépouillées rythmées par les pleins et les vides des murs et des ouvertures, son toit plat et son absence de corniche. À l'intérieur, où l'accent est mis sur les espaces communs, le rez-de-chaussée est consacré aux pièces de jour et le deuxième étage comprend de petites chambres distribuées autour d'une mezzanine. Malgré quelques altérations, la demeure est dans un bon état de conservation. Elle constitue une pièce maîtresse de Paul-Émile Borduas : il s'agit de sa seule oeuvre architecturale, et elle s'inscrit à l'avant-garde du modernisme au Québec.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Paul-Émile-Borduas liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la rivière Richelieu, sur un terrain paysager;
- son volume, dont le plan rectangulaire à deux étages sur un soubassement, la forme cubique et le toit plat;
- les élévations dépouillées et rythmées par les pleins et les vides des murs et des ouvertures;
- les ouvertures sans mouluration ou autre décoration;
- l'espace intérieur caractérisé par le rez-de-chaussée consacré aux pièces de jour et le deuxième étage regroupant de petites chambres distribuées autour d'une mezzanine.
Informations historiques
Cette maison située en bordure de la rivière Richelieu, dans la municipalité de Mont-Saint-Hilaire, a été bâtie en 1945 pour le peintre Paul-Émile Borduas (1905-1960). L'artiste en a dessiné lui-même les plans. Son père, le voiturier Magloire Borduas, s'est chargé des travaux. Borduas s'y est installé avec sa famille l'année de sa construction et a aménagé son atelier dans le sous-sol.
Borduas a exercé une influence certaine sur le développement des arts et de la pensée au Québec et au Canada. Apprenti du peintre et décorateur d'église Ozias Leduc (1864-1955), il s'inscrit à l'École des beaux-arts de Montréal en 1923. Il poursuit ses études à Paris de 1928 à 1930. Professeur à l'École du meuble de Montréal, il s'intéresse à partir de 1941 à l'art abstrait et devient le chef de file des Automatistes, groupe formé d'artistes dissidents actifs au Québec entre 1941 et 1954.
Le 9 août 1948, Borduas et quinze de ses collègues lancent le « Refus global », considéré comme un document précurseur de la Révolution tranquille des années 1960. C'est dans cette maison qu'il a terminé l'écriture du manifeste. L'artiste sera par la suite frappé d'ostracisme par une certaine élite politique et cléricale du Québec et mis à pied de l'École du meuble.
En 1951, Borduas se sépare de sa famille. L'année suivante, il vend tous ses biens incluant sa maison. Au printemps de 1952, il demeure chez l'un de ses frères avant de quitter le Québec pour les États-Unis en 1953. Il s'exile à Paris en 1956, où il décède en 1960.
La maison est achetée par le docteur Alphonse Campeau et son épouse en 1952. Ce couple en sera l'unique propriétaire pendant plus de 40 ans.
En 1972, l'édifice est déplacé d'une vingtaine de mètres et posé sur un nouveau solage, en raison d'un problème de fondations relié à la présence d'un cours d'eau souterrain. Ce déplacement entraîne la disparition de l'atelier. Au fil des ans, la demeure subit quelques modifications. Par exemple, le revêtement de bois initial est remplacé par un parement métallique s'en inspirant.
La Fondation de la maison Paul-Émile-Borduas acquiert la propriété en 1999.
La maison Paul-Émile-Borduas est classée en 2001. Le classement est repris en 2005 en raison d'une erreur procédurale. Depuis son acquisition par la Fondation, la maison est mise en valeur et accueille des expositions temporaires d'artistes de la région.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- La Vallée-du-Richelieu
Municipalité :
- Mont-Saint-Hilaire
Adresse :
- 621, chemin des Patriotes Nord
Latitude :
- 45° 34' 47.194"
Longitude :
- -73° 11' 25.926"
Désignation cadastrale :
- Lot 1 819 467
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- GAGNON, François-Marc. « Borduas, Paul-Émile ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- GAGNON, François-Marc. Paul-Émile Borduas, catalogue d'exposition. Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1988. 480 p.
- GAGNON, François-Marc. Paul-Émile Borduas. s.l. 1976. 95 p.