Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Les Automatistes

Type :

Groupe

Activité :

  • Arts de la scène (Arts, culture et communications)
  • Beaux-Arts (Arts, culture et communications)
  • Groupe de revendication (Gouvernance)

Éléments associés

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Synthèse

Les automatistes sont un groupe d'artistes de différentes disciplines qui militent pour une nouvelle façon de créer et pour un renversement dans le domaine culturel québécois des années 1940.

Pierre Gauvreau, Françoise Sullivan, Louise Renaud et Fernand Leduc étudient à l'École des Beaux-Arts et sont avides d'art moderne et des courants d'avant-garde européens, un volet complètement absent du cursus de cet établissement. Lorsque Paul-Émile Borduas voit les peintures de Gauvreau à l'occasion d'une exposition dans le hall du théâtre Gesù, à l'automne 1941, il est impressionné et le convie à son atelier afin de discuter d'art. Il s'empresse d'accepter, tout en invitant ses camarades de classe partageant ses idées. Ceux-ci forment un premier noyau, autour duquel se greffent plus tard des étudiants de l'École du meuble, où enseigne Borduas.

Il en résulte une communauté d'artistes réunissant des peintres, comédiennes, poètes, designers, danseuses et chorégraphes qui se nourrissent du mouvement surréaliste. Au fil de longues discussions, de lecture de Marx et Freud, de séjours dans les pôles artistiques comme New York et Paris ainsi que de rencontres, ils en viennent à réclamer une triple émancipation de la société, de l'art et de l'être. Le groupe perçoit le clergé, ses valeurs, ses influences et ses censures répétées comme l'une des principales barrières à abattre. Des membres écrivent notamment dans les revues comme Combat et Quartier latin. Le dynamisme des automatistes est particulièrement prononcé de 1946 à 1948.

Les premières vitrines publiques du groupe sont des expositions picturales collectives. La première se déroule en avril 1946 dans un local impromptu de la rue Amherst, tandis que la seconde survient l'année suivante aux mois de mars et d'avril chez les Gauvreau, rue Sherbrooke. C'est dans un article à l'occasion de cette dernière exposition que le critique d'art, Tancrède Marcil, les désigne d'automatistes, appellation que le groupe s'empresse de s'approprier. Ce terme vient de l'esthétique non figurative développée par les peintres du groupe, qui valorisent notamment l'inconscient, le geste spontané et automatique dans la création. Il s'agit là d'un exemple probant des influences surréalistes et freudiennes du groupe. Ils exposent également à Paris, à la Galerie du Luxembourg en 1947.

L'automatisme n'est pas qu'un mouvement pictural. Thérèse Renaud publie en 1946 Les sables du rêve, première manifestation automatiste en littérature. Sullivan et Jeanne Renaud donnent un spectacle de danse en avril 1948 qui tranche radicalement avec les canons de cette discipline. Claude Gauvreau joue, aux côtés de Muriel Guilbault, dans sa pièce d'influence dadaïste Bien être en mai 1947. Toutes ces manifestations mettent à contribution la plupart des membres du groupe et témoignent de la multidisciplinarité de leur engagement.

Du point de vue de la formulation de leurs idées, le point culminant s'avère la publication du recueil Refus global. Cet ouvrage regroupe des photos, des images d'œuvres, des textes ainsi qu'un manifeste iconoclaste de Borduas cosigné par quinze autres automatistes. Plusieurs artistes gravitant autour des automatistes ne signent pas le manifeste par crainte des contrecoups. S'ensuit une couverture médiatique importante ainsi qu'un renvoi de Borduas de l'École du meuble. Les signataires restés à Montréal subirent l'opprobre du clergé et d'une bonne partie de l'opinion publique.

Déjà entamé, mais accentué à la suite de la publication du recueil, le relâchement de la cohésion des automatistes se poursuit. Les artistes s'éloignent peu à peu de l'esthétique automatiste, le groupe ne se réunit plus. L'exposition La matière chante, tenue en mai 1954, est la dernière manifestation réunissant les peintres automatistes de leur vivant.

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Références

Notices bibliographiques :

  • DUBOIS, Sophie. Refus global : histoire d'une réception partielle. Nouvelles études québécoises, 16. Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2017. 429 p.
  • ELLENWOOD, Ray. Égrégore: une histoire du mouvement automatiste de Montréal. Montréal, Éditions du Passage, 2014. 330 p.
  • GAGNON, François-Marc. Chronique du mouvement automatiste québécois, 1941-1954. Outremont, Lanctôt éditeur, 1998. 1023 p.
  • SMART, Patricia. Les femmes du Refus global. Montréal, Boréal, 1998. 334 p.

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