Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Sculpture (Anges adorateurs)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Variante(s) du titre :

  • Anges adorateurs de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • vers 1889 (Production)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Voir la liste

Patrimoine mobilier associé (7)

Fait partie de :

Autres biens associés :

Voir la liste

Groupes associés (2)

Voir la liste

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Les « Anges adorateurs » de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, issus d'un groupe statuaire plus important, sont deux sculptures en bois de format moyen. Debout sur des formes qui évoquent les nuées, chacun lève une main vers le ciel, index pointé. L'autre main est ramenée, paume ouverte, sur la poitrine. Les traits fins et androgynes du visage dessinent des airs apaisés et sereins. Vêtus de longues robes qui, nouées à la taille et à la ceinture, retombent en plis, les anges se signalent surtout par une paire d'ailes fixées dans le dos aussi grandes qu'eux.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2018.2245.2-3

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 73,5 centimètre(s)
  • Largeur : 38 centimètre(s)
  • Profondeur : 18 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Tilleul)

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ange ailé

Sujet :

  • Religion

Altérations :

  • Coupure (Accident de manipulation) : doigts  

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

Haut de la page

Informations historiques

Les « Anges adorateurs » de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours sont issus d'un ensemble produit vers 1889-1890, en bois autrefois peint et décapé à une date inconnue, sans doute par changement de goût esthétique. Ils témoignent d'un vaste chantier de rénovation qui a uni deux communautés religieuses, les Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal et la Congrégation de Notre-Dame, autour de la préservation d'un édifice patrimonial.

Au milieu du XIXe siècle, Montréal, devenue métropole du Canada, s'industrialise. Le port de la ville se remplit de magasins et d'entrepôts, et les rues sont aménagées pour faire place au commerce. La chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours est elle-même menacée : la ville songe à la raser pour ouvrir une voie d'accès au port. Les marguillers de la chapelle avaient même entamé le processus de vente auprès des autorités municipales : il faut l'intervention des Sulpiciens, qui rachètent les dettes de la fabrique et deviennent ainsi propriétaire de la chapelle. La Congrégation de Notre-Dame en reste la gardienne, avec plein droit de regard.

S'ensuivent alors des chantiers de rénovation majeurs sous la conduite du sulpicien Hugues Lenoir dit Rolland, chapelain, qui fait appel aux artistes habituels auxquels les Prêtres font confiance : ainsi, ces anges adorateurs proviennent-ils d'une commande pour décorer le maître-autel de la chapelle rénovée par les architectes Maurice Perrault et Albert Mesnard. La commande inclut, en plus de ces deux anges, six autres anges ailés, quatre anges adorateurs aptères (sans ailes), un saint Michel, un Ange gardien, une sainte Anne et un saint Joachim. La commande est confiée à l'atelier montréalais de Olindo Gratton et Philippe Laperle. Joseph-Olindo Gratton (1855-1941) est un sculpteur coutumier des commandes religieuses, pour lesquelles il excelle. Il a été formé par Charles-Olivier Dauphin (1807-1874), auteur présumé de la statue de la Vierge qui accueille marins et visiteurs au sommet de Notre-Dame-de-Bon-Secours. Avec son associé Laperle (Marie-Philippe-Richard Banlier dit Laperle, 1860-1934), Gratton ouvre en 1888 un atelier de sculpture destiné notamment à produire de la statuaire religieuse. La commande de ces Anges adorateurs permet de les faire connaître et leur assure le succès à la fin du siècle.
S'il est l'auteur d'un grand nombre de statuettes de format moyen destiné à la décoration d'églises, Joseph-Olindo Gratton a aussi connu une carrière d'artiste plus vaste avec des commandes de monuments religieux et publics. Les Sulpiciens ont su reconnaître son talent, notamment en lui offrant la seule exposition d'importance de son vivant, à la bibliothèque Saint-Sulpice, en 1915. La délicatesse de ces deux anges aujourd'hui dans les collections d'Univers culturel de Saint-Sulpice participe à reconsidérer le jugement de l'histoire de l'art sur la sculpture religieuse québécoise de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, longtemps dénigrée mais digne d'intérêt.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

Haut de la page

Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • MULAIRE, Bernard. Olindo Gratton, 1855-1941 : religion et sculpture. Montréal, Fides, 1989. 191 p.
  • POTHIER, Louise et Patricia SIMPSON. Notre-Dame-de-Bon-Secours - Une chapelle et son quartier. Montréal, Fides, 2001. 151 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013