Sculpture (Saint Michel archange)

Cette statue représentant saint Michel archange est une sculpture en ronde bosse en bois polychrome produite entre 1887 et 1890. La sculpture, haute de 156 cm, représente saint Michel aux ailes dorées, debout, écrasant de son pied gauche le cou d'une créature verte au corps sinueux, semblable à un serpent. Symbolisant le mal, le dragon regarde la lance que tient son opposant et sa gueule entrouverte laisse voir deux rangées de dents blanches. Son corps est enroulé autour de la jambe droite de saint Michel qui regarde le dragon d'un air serein. L'archange est vêtu d'une cotte de mailles, d'une tunique beige et d'une chlamyde vert pâle serrée à la taille par une ceinture. Ses jambes sont nues, ses pieds sont chaussés de sandales lacées et ses cheveux noirs sont coiffés d'un bandeau doré. Les deux personnages sont représentés sur un socle carré en bois gris sur lequel est gravé le nom des artisans.

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Cette sculpture représentant saint Michel archange terrassant le dragon est réalisée par l'atelier Gratton et Laperle entre 1887 et 1890. Elle fait partie d'un ensemble statuaire qui orne la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de 1890 à 1905, composé de douze statues : saint Michel archange, l'ange gardien et huit anges adorateurs placés sur le maître-autel, ainsi que sainte Anne et saint Joachim posés dans les niches de part et d'autre du choeur.

La réalisation des sculptures s'insère dans un projet de rénovation majeur qui transforme l'architecture extérieure et le décor intérieur de la chapelle à la fin du XIXe siècle. Le responsable des travaux, le chapelain Hugues Lenoir dit Rolland (1823-1899), prêtre de Saint-Sulpice, consacre une place importante dans le chantier à la décoration du choeur. Son objectif est de réanimer la pratique des pèlerinages à la chapelle en lui donnant un nouveau lustre. Le grand baldaquin conçu par Joseph Pépin (1770-1842) et Louis-Amable Quévillon (1749-1823) au début du XIXe siècle est alors remplacé par un autel de bois monumental, orné des douze statues en ronde bosse.

Pour la statuaire, Lenoir passe la commande à l'atelier de Olindo Gratton (1855-1941) et Philippe Banlier dit Laperle (1860-1934). Établi à Montréal, actif de 1888 à 1891, cet atelier se spécialise en sculpture religieuse. L'ensemble statuaire de la chapelle Notre-Dame-Bon-Secours figure parmi les réalisations majeures issues de l'association entre Gratton et Laperle.

Cette sculpture serait de la main de Gratton. L'oeuvre était placée à l'extrémité gauche du maître-autel, formant une paire avec l'ange gardien placé à l'autre extrémité. En 2020, seules les statues de sainte Anne et de saint Joachim demeurent dans la chapelle alors que le saint Michel fait partie de l'exposition permanente du Site historique Marguerite-Bourgeoys.

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