Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec
Type :
Inventaire-évaluation
- Nationale
Portée :
- 2014 - 2019
Année :
Maître d'oeuvre :
- DOCOMOMO Québec
Exécutant :
- DOCOMOMO Québec
Résumé
L'Expo 67 est la manifestation phare du Centenaire de la Confédération canadienne. Moins connue est la multitude d'équipements collectifs bâtis à l'échelle du Canada pour commémorer cet anniversaire, dont 67 au Québec, principalement des édifices culturels, auquel s'ajoute le Grand Théâtre de Québec. L'inventaire des projets du Centenaire relève l'ensemble de ces réalisations et en documente une trentaine, les plus authentiques.
Au Québec, en juillet 1963, l'Assemblée législative adopte la Loi pour collaborer à la célébration du Centenaire, une responsabilité confiée au Secrétariat de la Province. Ce texte est complémentaire à celui voté par la Chambre des communes, en septembre 1961, autorisant la création d'une administration vouée à promouvoir l'intérêt pour le Centenaire et à mettre en œuvre des programmes de manière à le célébrer. Dès la préparation de cette loi, des projets de portée durable sont souhaités et il est proposé qu'ils soient financés à hauteur d'un dollar par habitant par le gouvernement fédéral, pour autant que la province et la municipalité investissent, chacune, un même montant.
En 1963, à Ottawa, la commission du Centenaire est créée et met en place le programme de subvention du Centenaire visant à encourager villes, comtés, associations… à réaliser des œuvres de caractère permanent. Au Québec, en 1964, un service du Centenaire est constitué. Cette instance est secondée par un comité consultatif dont le mandat est de hiérarchiser les demandes et qui prend avis auprès d'un sous-comité où sont représentés le ministère de l'Éducation et celui des Affaires culturelles. À chacun de ces comités participe Gilles Guité à titre d'architecte-conseil.
Dans la foulée du rapport de la Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences déposé en 1951, l'architecture connait une valorisation inédite justifiée par son importance dans la vie des citoyens, en particulier l'architecture nouvelle. Aussi, alors que la réflexion sur les futures célébrations est menée au sein du Conseil du Centenaire, un organisme privé fondé en 1960, les constructions sont privilégiées afin d'améliorer et d'embellir les villes. Un programme d'usage en particulier retient l'intérêt, le community center qui regroupe plusieurs équipements culturels et récréatifs, un type bâti devenu commun dans les pays anglo-saxons et qui trouve dans les maisons de culture alors promues en France, un équivalent.
Sur les 400 propositions soumises au service du Centenaire, 77 sont acceptées, comme en témoigne l'ouvrage « Les projets du Centenaire au Québec/Québec Centennial Projects » publié par le Secrétariat de la province, en novembre 1965. Finalement, seulement 68 sont réalisés, dont 51 sont inaugurés en 1967, les autres étant complétés par la suite, avant 1969. Le dernier achevé est le projet national du Grand Théâtre de Québec en 1971.
Ces édifices sont à la fois des constructions utilitaires et commémoratives. Aussi, leur valeur mémorielle aurait dû immédiatement s'imposer et, en conséquence, une grande attention aurait dû être portée à leur conservation. Or, quelques centres culturels ont sans délai été détournés de leur fonction, pour devenir principalement des hôtels de ville. Surtout, plusieurs ont été profondément modifiés sans grand respect du projet d'origine, d'autres même démolis. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer de tels traitements. Comptant parmi les premiers équipements culturels au Québec, leurs programmes initiaux sont assez rudimentaires. Aussi, rapidement, les installations ont montré leurs limites, en termes fonctionnel et technique. De plus, l'instauration de nouveaux programmes de subvention par le ministère de la Culture et des Communications et d'autres instances publiques a permis de les rénover.
Équipe de travail : Soraya Bassil et France Vanlaethem, co-direction et auteures / Andréanne Desfossés, chercheuse / Jordane Zakrzewski, auteure des biographies