Centre communautaire Goyette-Ruel

Le centre communautaire Goyette-Ruel est situé au centre-ville d'Amos, sur la rue Principale Nord, à l'angle de la 2e avenue Est, en face du parc de la Cathédrale.

L'édifice se démarque par ses façades en béton et ses lignes obliques. De type pavillon, il s'élève perpendiculairement à la rue Principale. Son toit à double pente, dont un versant est plus haut que l'autre, est enserré entre deux murs pignons en béton brut de décoffrage strié, le versant le plus bas se prolongeant vers le bas pour couvrir l'escalier intérieur à double volée, le hall d'entrée et le porche. Ce corps secondaire est de plan carré, tout comme le principal qui comprend un bel étage et un sous-sol à demi-enterré. Les façades parallèles à la 2e avenue sont largement vitrées, à la différence des pignons, opaques, si ce n'est la haute fenêtre oblique qui perce chacun d'eux et la grande baie vitrée d'entrée du hall, côté rue.

À l'intérieur, la charpente en bois lamellé-collé qui repose sur trois rangées de poteaux, une centrale et deux périphériques, libère un vaste espace, à l'étage comme au sous-sol. Entre les poteaux de façade s'insèrent de grands châssis. Au pied de l'escalier sont regroupées les toilettes et une salle polyvalente à demi-enterrée.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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Le centre communautaire Goyette-Ruel construit en tant que centre culturel d'Amos est l'un des cinq monuments commémoratifs de la région administrative de l'Abitibi-Témiscamingue réalisés dans le cadre du programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne initié par le gouvernement fédéral en 1961.

En 1964, le comité du Centenaire d'Amos dépose un mémoire proposant la construction d'un centre culturel. Ce document fait suite aux recommandations faites par le comité des loisirs formé informellement au sein de la Ville, dans la foulée de l'enquête qu'il a menée et qui a démontré l'intérêt des citoyens pour la culture et leur désir de voir la création d'une bibliothèque municipale. Un tel équipement est aussi souhaité par le comité de la bibliothèque paroissiale.

Le terrain choisi pour son implantation est situé au milieu de la ville, sur la rue Principale, non loin de la cathédrale Sainte-Thérèse-d'Avila. Le projet est ambitieux. Le mémoire est accompagné d'une esquisse dessinée par l'architecte Marcel Monette pour un édifice comprenant une bibliothèque et un auditorium, au rez-de-chaussée, et des ateliers et un restaurant, au sous-sol.

La bibliothèque sera créée le 12 septembre 1967, alors que le conseil municipal adopte le règlement no 318. Dès avril 1964, pour un dollar symbolique, la Ville constitue une première collection par l'achat des livres de la bibliothèque paroissiale et, en juin, elle vote une première résolution en faveur d'un centre culturel.

Le centre culturel d'Amos présenté dans l'ouvrage intitulé « Les projets du centenaire au Québec/Québec Centennial Projects » publié fin 1965 est plus modeste que celui envisagé initialement; il comprend au bel étage une bibliothèque, le bureau du bibliothécaire et un atelier de réparation et, au sous-sol, une salle polyvalente divisible en trois, un bureau pour la Société d'histoire d'Amos et des locaux de service.

À la suite de l'appel à soumissions pour la construction de l'édifice, la Ville octroie le contrat à l'entreprise de Léo Noël d'Amos, le 10 août 1966. Le chantier se déroule du 25 août 1966 au 17 juillet 1967.

Le 30 octobre 1967, le centre culturel d'Amos est inauguré en présence de plusieurs ministres et députés, une cérémonie au cours de laquelle la plaque commémorative en bronze du Centenaire est dévoilée. La bibliothèque municipale ouvre ses portes le 17 juin 1968, le centre d'exposition utilisant la grande salle du sous-sol.

À partir de mai 1968, le centre culturel relève de la responsabilité de la Société culturelle d'Amos fondée en mars 1967, afin de favoriser le développement de la culture localement. Un an plus tard, en mai, la Commission des activités culturelles prend le relais et, ceci, jusqu'en 1978.

Plusieurs expositions d'artistes d'importance nationale et locale sont présentées au centre culturel. Sa programmation comprend de plus une offre d'ateliers en arts. La bibliothèque manque vite d'espace. Aussi, des démarches sont entreprises pour relocaliser les activités organisées par la Commission qui débouchent sur l'obtention d'une subvention du ministère des Affaires culturelles pour l'aménagement d'une salle d'exposition au sous-sol de l'hôtel de ville. La bibliothèque occupe seule l'édifice à partir de juin 1979. En 1989, l'édifice accueille le centre d'archives de la Société d'histoire. Après avoir envisagé l'agrandissement du centre culturel, grâce à la participation financière du gouvernement du Québec, la Ville construit plutôt la Maison de la culture qui sera inaugurée en avril 1994.

L'édifice est rénové pour accueillir le centre communautaire Goyette-Ruel issu des démarches ayant mené à la fondation de la Corporation de développement communautaire d'Amos. Celle-ci regroupe les organismes communautaires et les entreprises d'économie sociale de la MRC d'Abitibi dans le but de favoriser leur participation active au développement socioéconomique de la région. Il profite ainsi de locaux permanents.

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Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
DOCOMOMO Québec

La valeur patrimoniale du centre communautaire Goyette-Ruel réside dans son intérêt historique lié au développement culturel du Québec, d'une part, et à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'autre part. Il est construit en tant que centre culturel d'Amos pour accueillir la bibliothèque municipale nouvellement créée et une salle polyvalente avant tout utilisée en tant que centre d'expositions. En 1964, peu de villes du Québec sont dotées d'infrastructures municipales de loisirs. Certes, dès la fin du XIXe siècle, a émergé un discours faisant la promotion des bibliothèques. En 1890, une première loi favorisant la création de bibliothèques municipales est votée, mais elle reste sans grand effet, comme le sera celle sur les bibliothèques publiques de 1959, du moins dans un premier temps. Très peu de villes s'aventurent à concurrencer l'Église dont l'ascendant en matière de culture, comme dans d'autres domaines sociaux, reste considérable. En 1960, l'arrivée au pouvoir du Parti libéral qui a intégré la culture à son programme change la donne. La participation du gouvernement provincial au programme de subvention du Centenaire permet de financer la construction des premiers équipements culturels publics au Québec, en dehors de la métropole et de la capitale, dont le centre culturel d'Amos. Ce dernier est né de l'initiative citoyenne menée dans la foulée du cinquantenaire de la Ville en vue de contribuer au progrès et de cultiver l'esprit non seulement Amossois, mais encore de l'ensemble de la population de la région d'Harricana.

La valeur patrimoniale du centre communautaire Goyette-Ruel réside dans son intérêt architectural qui découle de l'originalité de l'œuvre et de la notoriété de l'architecte. Montréalais d'origine, le jeune architecte Gérard Monette pratique à partir de Val-d'Or depuis 1960, formant peu de temps après l'agence Monette, Leclerc, Saint-Denis et Associés, avec ses anciens employés. Il s'est fait remarquer par l'audace de certaines de ses réalisations, notamment l'église Saint-Joseph de Bourlamaque (1959), à la conception de laquelle il a collaboré à titre de stagiaire dans le bureau de Jean-Charles Fortin, un édifice remarquable par sa charpente en bois lamellé-collé, un nouveau matériau, ainsi que l'église Notre-Dame-de-Fatima (1965) et le nouvel hôtel de ville de Val-d'Or (1965), des bâtisses en béton aux formes simples et angulaires. De semblables inspirations, technique et architecturale, nourrissent le projet du centre culturel d'Amos.

La valeur patrimoniale du centre communautaire Goyette-Ruel réside dans son implantation urbaine. Il s'érige au cœur de la ville, donc au cœur de la communauté, non loin de la grande artère commerciale d'Amos et de la monumentale cathédrale Sainte-Thérèse-d'Avila. Une telle localisation correspond à celle conseillée par l'architecte Hazen Sise dans le cadre de la préparation des célébrations du Centenaire, afin d'orienter les comités locaux et les maîtres d'ouvrage lors de l'élaboration des projets.

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