Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Édifice Gérard-Dallaire

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Centre culturel de La Pocatière

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • La Pocatière

Date :

  • 1964 – (Commande)
  • 1966 – 1967 (Construction)
  • 2018 – 2019 (Réaménagement intérieur)
  • 2018 – 2019 (Rénovation)

Thématique :

  • Patrimoine de la modernité

Usage :

  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Bibliothèques)
  • Fonction culturelle et récréative, loisir (Lieux de diffusion artistique, culturelle et scientifique > Centres culturels et communautaires)

Éléments associés

Groupes associés (2)

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

L'édifice Gérard-Dallaire situé sur l'avenue Pilote fait partie du complexe civique qui, formé de l'hôtel de ville de La Pocatière et des garages municipaux, occupe la moitié de l'ilot par ailleurs circonscrit par la rue Fortin, l'avenue Painchaud (route 230) et le boulevard Desroches. Son architecture «blanche» n'est pas unique à La Pocatière, elle caractérise aussi la cathédrale Sainte-Anne construite à la fin des années 1960.

Bâti en tant que centre culturel municipal, l'édifice Gérard-Dallaire est formé de deux corps de bâtiment de hauteur différente, un de deux étages parallèle à l'avenue Pilote et l'autre d'un étage orienté vers le boulevard Desroches. Salle polyvalente d'abord, le premier abrite aujourd'hui la bibliothèque municipale La Mosaïque, tandis que le second, le hall d'entrée s'ouvrant sur l'avenue et la salle du conseil municipal connectée au hall de l'hôtel de ville, adjacent à l'arrière.

Le plus haut corps de bâtiment enclôt un vaste volume libre de tout point d'appui grâce à une structure porteuse formée d'éléments préfabriqués en béton précontraint qui forme l'enveloppe. Une suite de grandes poutres en forme de T enjambent l'espace, leurs ailes légèrement inclinées vers le ciel formant le toit et leurs âmes se projetant au-delà des murs extérieurs. Ces poutres reposent au centre de hauts panneaux de façade en forme d'Y, espacés les uns des autres, de hautes fenêtres assurant la jonction entre les éléments, de même que des impostes avec la toiture. À chacune des extrémités de la grande salle, une mezzanine occupe la première travée, sous laquelle du côté du hall sont logés l'entrée à la bibliothèque, une partie de l'espace d'exposition qui lui est intégrée et des services, tandis que de l'autre, sur l'ancienne scène, sont installés les rayonnages en libre accès.

Le corps de bâtiment bas est plus conventionnel, d'autant plus qu'a été tronqué l'un des murs trapézoïdaux qui enserrent sa longue façade orientée vers le boulevard. De ce côté saillent les poutres portant la toiture plate et reposant sur l'épais linteau de la large baie en bandeau. Dans tous les cas, la structure donne son relief particulier à l'édifice.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Informations historiques

L'édifice Gérard-Dallaire bâti en tant que centre culturel de La Pocatière est l'un des sept monuments commémoratifs de la région administrative du Bas-Saint-Laurent financés dans le cadre du programme de subvention du Centenaire de la Confédération canadienne initié par le gouvernement fédéral en 1961.

En janvier 1964, entre en vigueur la Loi pour collaborer à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne permettant au secrétaire de la province de conclure des ententes avec les municipalités afin de réaliser des projets commémoratifs.

Fin 1964, alors que Gérard Dallaire est maire, le conseil exécutif de la Ville de La Pocatière créée en 1961 soumet au Secrétariat de la province un projet de centre culturel. Le programme fonctionnel prévoit une grande salle polyvalente subdivisible, une bibliothèque, des studios d'art et trois salles — exposition permanente, audition musicale et administration.

Trois lots situés près de la route 230, dans une zone commerciale, sont acquis pour construire le centre civique municipal dont, outre le centre culturel, font partie l'hôtel de ville, le poste de police et la caserne de pompiers. Pour les concevoir, l'agence La Roche, Ritchot et Déry de Québec est choisie, Jean Ritchot agissant à titre de chargé de projet.

En 1965, pour éviter le double emploi avec l'offre du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, le programme du centre culturel est réduit à une grande salle polyvalente, un hall d'entrée pouvant accueillir des expositions, des ateliers d'arts et une salle pour le conseil municipal.

Le 5 mai 1965, le Secrétariat de la province annonce par voie de communiqué que le projet obtient l'appui du programme de subvention du Centenaire. En novembre, l'esquisse définitive du centre culturel est approuvée et, le 2 mars 1966, les plans sont acceptés. L'édifice est composé de deux corps de bâtiments, le plus petit abritant la salle de conseil connectée à l'arrière au hall de l'hôtel de ville et le plus grand, la salle polyvalente avec scène et régie.

À la suite d'un appel à soumissions pour la réalisation du centre culturel, le 18 mai 1966, la Ville octroie le contrat à l'entreprise Construction Laplante inc. Le chantier débute le 30 mai 1966.

Le 16 avril 1967, le centre culturel de La Pocatière est inauguré par la proclamation officielle du maire Gérard Dallaire et béni par le chanoine Charles Dumais. Plusieurs ministres et députés des gouvernements provincial et fédéral assistent à la cérémonie qui débute par le dévoilement de la plaque commémorative. Une comédie montée par le théâtre de Quat'sous de Montréal et interprétée entre autres par Marc Favreau et Michèle Rossignol clôt la soirée. Au cours de la semaine, des chansonniers locaux sont à l'affiche et une soirée dansante est organisée.

Le centre culturel d'abord dédié aux arts de la scène est placé sous l'égide du comité du centre culturel dirigé au début par l'échevin Rosaire Lévesque. Or, l'équipement sert plus aux besoins des groupes communautaires locaux qu'il est l'objet d'une programmation de spectacles bien établie d'autant plus qu'à partir de 1982, il subit la concurrence de la salle André-Gagnon récemment inaugurée au sein du cégep. Peu utilisée, fin 1994, la salle est convertie en bibliothèque publique offrant à la bibliothèque associative (fondée en 1987) installée sur la 5e avenue, des conditions de fonctionnement nettement améliorées. L'espace accueille toujours des expositions, l'aspect du programme d'origine du centre qui a connu le plus de succès.

Le centre culturel de La Pocatière est rebaptisé en 1991 à la mémoire de Gérard Dallaire, premier maire de la Ville en poste jusqu'en 1975 et député libéral dans Kamouraska de 1962 à 1966. En 2014, la dénomination « centre culturel » est simplifiée pour « édifice ».

En 2018-2019, la bibliothèque est rénovée pour répondre à la mission d'une bibliothèque du XXIe siècle, une intervention qui met en valeur la structure porteuse de l'édifice.

Haut de la page

Évaluation d'inventaire

  • Inventaire des projets du Centenaire de la Confédération canadienne réalisés au Québec (2014 - 2019)
    DOCOMOMO Québec


  • La valeur patrimoniale de l'édifice Gérard-Dallaire réside dans son intérêt historique lié au développement culturel du Québec, d'une part, et à la célébration du Centenaire de la Confédération canadienne en 1967, d'autre part. Bibliothèque depuis 1992, l'édifice a été construit en tant que centre culturel de La Pocatière. Dans les années 1960, la ville est reconnue pour son établissement d'enseignement secondaire, le collège Saint-Anne-de-La Pocatière, et elle est depuis peu le siège du diocèse homonyme, avant de devenir un centre industriel majeur dans le secteur des transports. À l'époque, le Québec est encore peu équipé en lieux publics dédiés aux arts de la scène et, ceci, même dans la région du Bas-Saint-Laurent où le théâtre occupe une place choix dans les pratiques culturelles depuis le début siècle, certes, avec des hauts et des bas. Aussi, le programme de subvention du Centenaire est l'occasion pour plusieurs municipalités, dont celle de La Pocatière, de construire une salle pouvant accueillir des spectacles et autres activités collectives, un équipement voulu par le gouvernement du Québec afin favoriser la diffusion de la culture au sein de la population avec la collaboration des groupes communautaires locaux.

    La valeur patrimoniale de l'édifice réside dans son intérêt architectural et elle est liée à la réputation de ses architectes. L'agence La Roche Ritchot et Déry est très active dans l'Est du Québec, où elle a réalisé de nombreux bâtiments scolaires et cultuels. À La Pocatière, elle construit l'ensemble civique dont fait partie le centre culturel, un complexe résolument moderne. L'édifice Gérard-Dallaire se démarque par son architecture fonctionnelle et tectonique : sa volumétrie manifeste la dualité du programme d'usage d'origine, associant salle polyvalente et salle du conseil municipal, et ses formes articulent la technique constructive. La facture de la grande salle est particulièrement remarquable vu la synergie des éléments, la structure porteuse faite d'éléments préfabriqués en béton formant son enveloppe et leur géométrie angulaire participant à la fois à la stabilité et à l'esthétique. Soulignons de plus le caractère novateur de la technique : au Québec, les premières usines de préfabrication du béton datent des années 1960 et, si elle est appliquée en génie civil, la précontrainte qui consiste à tendre des fils d'acier coulé dans le béton afin d'augmenter sa résistance, est rare en architecture.

    La valeur patrimoniale de l'édifice Gérard-Dallaire réside dans son implantation urbaine. Celle-ci est doublement significative : par sa localisation au cœur de la ville et au sein d'un véritable noyau civique moderne qui, en 1967, regroupe l'hôtel de ville, le poste de police et la caserne de pompiers. Une telle implantation au cœur de la communauté suit les conseils rédigés par l'architecte Hazen Sise dans le cadre de la préparation des célébrations du Centenaire afin d'orienter les comités locaux et les maîtres d'ouvrage lors de l'élaboration des projets.

    Haut de la page

    Emplacement

    Region administrative :

    • Bas-Saint-Laurent

    MRC :

    • Kamouraska

    Municipalité :

    • La Pocatière

    Adresse :

    • 900, 6e avenue Pilote

    Latitude :

    • 47° 22' 9.8"

    Longitude :

    • -70° 1' 54.8"

    Haut de la page

    Références

    Notices bibliographiques :

    • Bibliothèque et Archives nationales du Québec/ Fonds du Secrétariat de la province(E4) / Dossier du Centenaire de la Confédération du Canada, 1964-1969 (E4 1960-01-483) / Contenants (813 à 966).
    • FORTIN, Jean-Charles et Antonio LECHASSEUR. Le Bas-Saint-Laurent. Les régions du Québec. Histoire en bref. Sainte-Foy, Éditions de l'IQRC, 1999. 190 p.
    • GRAND'MAISON, Réginald. Sainte-Anne-de-la-Grande-Anse, La Pocatière : son histoire, son évolution, ses innovations. La Pocatière, R. Grand'Maison, 2008. 230 p.
    • LÉVESQUE-BOUCHER, Jérôme. « Une bibliothèque réinventée à La Pocatière ». Société Radio-Canada. Radio-Canada.ca [En ligne]. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1145302/mosaique-bibliotheque-la-pocatiere-renovations
    • s.a. Les Projets du centenaire au Québec. Québec, Secrétariat de la province de Québec, 1965. 77 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

    Haut de la page

    Gouvernement du Québec

    © Gouvernement du Québec, 2013