Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chandeliers d'autel

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1724 – avant 1751 (Production)
  • vers 1865 (Déménagement)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'autel

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (3)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Description

Six chandeliers tripodes en argent massif. Chacun est muni d'une bobèche (disque légèrement concave) en sa partie supérieure pour supporter la chandelle. Sur la bobèche, au lieu d'une ouverture centrale, le chandelier comporte une tige pointue.


La tige est ornée de feuilles d'acanthe, de feuilles d'eau, de godrons, d'oves simples ou contenant des rosaces, d'oves couronnées, de coquilles, de carreaux et de volutes en consoles. Le pied triangulaire repose sur des pattes de griffons.

Ils sont semblables, mais pas identiques, notamment au niveau de leur taille. Une des différences que l'on observe se situe au niveau des compartiments entourant le médaillon ovale : le fond est parfois strié, parfois amati. La forme des godrons à la base du nœud diffère, tout comme les palmettes et les feuilles d'acanthe de la partie supérieure des balustres.

De plus, une inscription qui visait sans doute à marquer la destination des chandeliers (Notre-Dame de Lorette (village des Hurons), est présente sur 4 des 6 chandeliers, et son orthographe varie également.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 1982.817.1-6

Lieu de production :

  • Europe > France > Île-de-France > Paris

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 52 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 17 centimètre(s)
  • Poids (Mesurée / intégral) : 7,2 kilogramme(s)

Matériaux :

  • Métal (Argent)

Technique de fabrication :

  • Présumé : Ciselé ou Gravé ou Martelé
  • Présumé : Repoussé
  • Présumé : Coulé

Représentation iconographique :

  • Feuilles d'acanthe
  • Godrons
  • Médaillons
  • Palmettes
  • Pattes de griffon

Poinçon :

  • «I » couronné; « GL » séparés par un croissant

Inscription :

Sur le médaillon à la base :
Chandelier 1 : N D / LAVRETE / H
Chandelier 2 et 6 : N D / LAURETTE / H.
Chandelier 5 : N D / LAVRETTE / H

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1967-10-04
 

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Valeur patrimoniale

Les chandeliers d'autel présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique reposant sur leur association avec Guillaume Loir (vers 1694-après 1769), l'artiste qui les a créés. Appartenant à une prestigieuse famille d'orfèvres parisienne, Guillaume Loir est spécialisé dans la fabrication de pièces d'orfèvrerie religieuse. Durant la première moitié du XVIIIe siècle, il exporte des pièces en Nouvelle-France, qui se retrouvent dans les églises et les chapelles coloniales. Certains orfèvres locaux s'inspirent par la suite de ses oeuvres, dont François Ranvoyzé (1739-1819) et Laurent Amiot (1764-1839). Plusieurs pièces de Guillaume Loir sont aujourd'hui conservées dans des musées, des communautés religieuses ou des paroisses du Québec. Avec le crucifix qui leur est assorti, ces six chandeliers en argent sont réalisés soit en 1725-1726, soit en 1749-1750. Ces pièces du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette à Wendake sont d'importants témoins de la production de l'orfèvre. Il s'agirait par ailleurs de l'une des rares garnitures d'autel en argent conservées au Québec.

Les chandeliers d'autel présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. Le riche décor de l'ensemble, comprenant des feuilles d'acanthe, des godrons, des médaillons et une base tripode posée sur des pattes de griffon, témoigne de la persistance du style Louis XIV dans l'orfèvrerie française du XVIIIe siècle. Chaque pièce présente, sur le médaillon ornant la base, l'inscription « ND / LAURETTE / H », qui pourrait signifier « Notre-Dame-de-Lorette / Hurons ». L'orfèvre a ainsi voulu marquer clairement la destination des pièces. Ce type d'ensemble est par ailleurs produit presque en série à l'époque dans les grands ateliers où travaillent plusieurs orfèvres. De légères différences dans les détails ornementaux, observables d'une pièce à l'autre, témoignent de cette production proto-industrielle. Les chandeliers démontrent la grande popularité de cette esthétique et de ce type d'objets au milieu du XVIIIe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Informations historiques

Ces chandeliers d'autel en argent, au nombre de six, sont réalisés soit en 1725-1726, soit en 1749-1750, dans l'atelier de l'orfèvre parisien Guillaume Loir (vers 1694-après 1769). Ils sont acquis par les pères jésuites de la mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake).

Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette. Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.

C'est vraisemblablement dans le but d'orner cette nouvelle église que ces chandeliers sont acquis, en même temps qu'un crucifix assorti. Cette garniture d'autel constituerait l'une des rares garnitures en argent conservées au Québec, voire la seule. Le riche décor de l'ensemble, comprenant des feuilles d'acanthe, des godrons, des médaillons et une base tripode posée sur des pattes de griffon, témoigne de la persistance du style Louis XIV dans l'orfèvrerie française du XVIIIe siècle. Chaque pièce présente, sur le médaillon ornant la base, l'inscription « ND / LAURETTE / H », qui pourrait signifier « Notre-Dame-de-Lorette / Hurons ». L'orfèvre a ainsi voulu marquer clairement la destination des pièces. Ce type d'ensemble est par ailleurs produit presque en série à l'époque dans les grands ateliers où travaillent plusieurs orfèvres. De légères différences dans les détails ornementaux, observables d'une pièce à l'autre, témoignent de ce type de production proto-industrielle.

Appartenant à une prestigieuse famille d'orfèvres, Guillaume Loir est spécialisé dans la fabrication de pièces d'orfèvrerie religieuse. Durant la première moitié du XVIIIe siècle, il exporte des pièces en Nouvelle-France, qui se retrouvent dans les églises et les chapelles coloniales. Certains orfèvres locaux s'inspirent par la suite de ses oeuvres, dont François Ranvoyzé (1739-1819) et Laurent Amiot (1764-1839). Plusieurs pièces de Guillaume Loir sont aujourd'hui conservées dans des musées, des communautés religieuses ou des paroisses du Québec.

En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement brûlée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.

Les chandeliers d'autel sont classés en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BARBEAU, Marius. Trésor des anciens Jésuites. Bulletin, 153. Ottawa, Musée national du Canada, 1957. 242 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
  • LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.
  • MORISSET, Jean-Paul et Gérard MORISSET. Loretteville, Québec - Chapelle des Hurons. Rapport de l'inventaire des oeuvres d'art [document inédit], 1940. 139 p.
  • TRUDEL, Jean. « L'orfèvrerie en Nouvelle-France ». Vie des arts. No 18 (1973), p. 46-49.

Multimédias disponibles en ligne :

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