Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Notre-Dame-de-Lorette

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Chapelle des Hurons
  • Mission Notre-Dame-de-Lorette

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Wendake

Date :

  • vers 1730 (Construction)
  • après 1805 – avant 1829 (Agrandissement)
  • 1862‑06‑10 (Incendie)
  • 1865 – 1866 (Reconstruction)
  • vers 1884 (Rénovation)
  • 1905 (Agrandissement)
  • 1905 (Décoration intérieure)
  • 1968 (Restauration)
  • 1999 (Restauration)
  • 2013 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Patrimoine mobilier associé (155)

Plaques commémoratives associées (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (9)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Notre-Dame-de-Lorette est un lieu de culte de tradition catholique construit vers 1730, incendié en 1862 et reconstruit selon le même modèle architectural en 1865. Le bâtiment en pierre présente un plan rectangulaire divisé aux trois quarts en deux parties, la plus grande comprenant la nef à un vaisseau ainsi que le choeur et la plus petite étant occupée par la sacristie. La façade, très simple, est percée d'une porte centrale et d'un oculus. Elle est surmontée d'un clocher qui coiffe le faîte du toit à deux versants légèrement retroussés. Une chapelle et une annexe en bois sont greffées transversalement au mur nord de l'édifice. L'église se situe au coeur de la réserve indienne de Wendake. Elle est entourée du presbytère, qui est adossé au chevet de la sacristie, et du cimetière, qui occupe une grande partie du terrain.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. De nombreux objets patrimoniaux classés et un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec sont associés au lieu.

Plan au sol :

En «L»

Nombre d'étages :

1 ½

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Clocher

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte

Fenêtre(s) :

  • circulaire, Fixe
  • palladienne, À battants, à petits carreaux

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1957-01-03

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 1981-01-01
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Notre-Dame-de-Lorette présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle évoque le passé des Hurons-Wendats et leur établissement à La Jeune-Lorette, aujourd'hui Wendake. En 1650, cette nation autochtone évangélisée au début du XVIIe siècle par des missionnaires récollets et jésuites quitte la péninsule qu'elle occupe entre le lac Simcoe et la baie Georgienne, au nord du lac Ontario, en raison de la guerre menée par les Iroquois. Un groupe se rend à Québec sous la direction des pères jésuites Paul Ragueneau (1608-1680) et Pierre-Joseph-Marie Chaumonot (1611-1693). Il occupe temporairement un emplacement près du fort Saint-Louis avant de séjourner, de 1651 à 1656, à l'anse du Fort, sur la pointe ouest de l'île d'Orléans. Au cours de cette dernière année, les attaques iroquoises poussent les Hurons à se réfugier à l'intérieur des murs de Québec, mais certains se rendent à la mission Saint-Joseph à Sillery, considérée comme la première réduction autochtone en Amérique du Nord. Après un bref séjour sur la terre des Jésuites à Beauport, la communauté huronne-wendate est ensuite réunie à la mission de Notre-Dame-de-Foy, de 1669 jusqu'en 1673, jusqu'à ce que le père Chaumonot fonde la mission huronne de Notre-Dame-de-Lorette. Cette mission devient L'Ancienne-Lorette quand le groupe quitte l'endroit en 1697 pour s'établir à la nouvelle mission de La Jeune-Lorette. L'église, érigée vers 1730 et reconstruite en 1865 à la suite d'un incendie survenu trois ans plus tôt, constitue un symbole important de la christianisation des Hurons-Wendats par les Jésuites et de l'installation de cette communauté décimée à La Jeune-Lorette.

L'église présente aussi un intérêt pour sa valeur artistique. Le lieu de culte contient un nombre important d'oeuvres d'art exceptionnelles des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles qui évoquent la mission. Quelques-unes comportent des motifs représentatifs de la culture huronne-wendate, tandis que d'autres illustrent des personnages ou des thèmes religieux classiques. Ces oeuvres rappellent les moyens utilisés par les missionnaires pour évangéliser les nations autochtones. Parmi elles figure le tabernacle du maître-autel, l'une des rares pièces de mobilier liturgique remontant au Régime français. Attribué à l'atelier des Levasseur, ce tabernacle probablement réalisé vers 1730 se distingue par son format carré et la légèreté de sa composition. De plus, la section centrale de la table de communion constitue une pièce unique en raison de ses motifs ornementaux et de son recouvrement de cuivre. Le décor compte aussi des éléments symbolisant l'histoire de la mission et de la sainte patronne du lieu, dont un relief sculpté représentant la « casa sancta » de Lorette soulevée par deux anges, au-dessus du maître-autel, et un relief doré et polychrome représentant Notre-Dame de Lorette, dans la chapelle. Peu d'églises québécoises possèdent un trésor d'une telle envergure et d'une telle richesse.

L'église présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. L'édifice évoque certaines caractéristiques des églises paroissiales du Régime français, notamment par sa maçonnerie en pierre crépie, la simplicité de sa façade et son clocher disposé sur le faîte du toit à l'avant. Il présente un plan rectangulaire, plan dont peu d'exemples remontant au Régime français subsistent. De plus, la sacristie, qui à l'origine était vraisemblablement séparée du choeur par une cloison en bois, est maintenant placée dans une allonge en pierre adossée au chevet. Elle témoigne ainsi d'un agrandissement peu commun, les sacristies étant habituellement relogées dans un bâtiment distinct annexé au choeur.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église de Notre-Dame-de-Lorette liés à ses valeurs historique, artistique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation, au coeur de la réserve indienne de Wendake;
- sa relation avec le presbytère, adossé au chevet de la sacristie;
- le maître-autel et son tabernacle surmonté d'une statue de Notre-Dame de Lorette, la section centrale de la table de communion avec ses motifs ornementaux et son recouvrement de cuivre ainsi que la chaire;
- le décor architectural très sobre, dont la fausse voûte à arc surbaissé, les arcs doubleaux, les gloires, les deux reliefs sculptés (l'un au-dessus du maître-autel et l'autre dans la chapelle) et l'entablement;
- les murs crépis et les larges embrasures;
- la tribune arrière et celle de la chapelle;
- le volume de l'église, dont le plan rectangulaire divisé aux trois quarts en deux parties, la plus grande comptant une nef à un vaisseau et le choeur et la plus petite étant occupée par la sacristie, le toit à deux versants légèrement retroussés ainsi que le clocher à double lanterne disposé sur le faîte en façade;
- les matériaux, dont la maçonnerie en moellons crépis, le revêtement du chevet en bardeaux de cèdre peints en blanc et la couverture en tôle à la canadienne;
- la façade très simple, comprenant la porte centrale à deux vantaux surmontée d'un tympan cintré et l'oculus central du pignon entourés de chambranles en bois;
- les longs-pans très simples, percés de fenêtres cintrées à petits carreaux aux chambranles en bois;
- le chevet plat aveugle;
- la chapelle en bois greffée contre le mur nord au niveau du transept, le revêtement en bardeaux de cèdre peints en blanc, le toit à deux versants droits couvert de tôle à la canadienne, les fenêtres cintrées et les chambranles en bois;
- l'annexe de la sacristie en bois, le revêtement en bardeaux de cèdre peints en blanc, le toit en appentis couvert de tôle à baguettes, les fenêtres à grands carreaux et les chambranles en bois.

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Informations historiques

L'église de Notre-Dame-de-Lorette est liée à l'histoire de la Nation huronne-wendat. Le territoire qu'occupe cette dernière sur une péninsule entre le lac Simcoe et la baie Georgienne, au nord du lac Ontario, est désigné par les Français au début du XVIIe siècle comme la Huronie. Au cours des années 1610, des missionnaires récollets se rendent auprès d'elle dans le but de l'évangéliser. Les Récollets sont rejoints, à partir de 1626, par les Jésuites. En 1650, la guerre menée par les Iroquois chasse les Hurons de leurs terres. Un groupe se rend à Québec sous la direction des pères jésuites Paul Ragueneau (1608-1680) et Pierre-Joseph-Marie Chaumonot (1611-1693). Il occupe un emplacement près du fort Saint-Louis avant de séjourner, de 1651 à 1656, à l'anse du Fort, sur la pointe ouest de l'île d'Orléans. Au cours de cette dernière année, les attaques iroquoises poussent les Hurons à se réfugier à l'intérieur des murs de Québec, mais certains se rendent à la mission Saint-Joseph à Sillery. Après un bref séjour sur la terre des Jésuites à Beauport, la communauté huronne-wendat est ensuite réunie à la mission de Notre-Dame-de-Foy, de 1669 à 1673, jusqu'à ce que le père Chaumonot fonde la mission huronne de Notre-Dame-de-Lorette. L'endroit est renommé L'Ancienne-Lorette quand le groupe quitte ce lieu en 1697 pour s'établir à la nouvelle mission de La Jeune-Lorette, aujourd'hui Wendake.

Une première chapelle en bois y est érigée grâce à un don de l'évêque Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727) en 1698. Elle est remplacée par une église en pierre vers 1730. L'intérieur comprend, entre autres, un tabernacle attribué à l'atelier des Levasseur. Plusieurs objets liturgiques et sculptures de la deuxième moitié du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle utilisés pour l'évangélisation sont installés dans l'église. Parmi eux, figure un grand parement d'autel en bois sculpté doré et argenté représentant la Vierge à l'Enfant au-dessus d'un village autochtone avec Kateri Tekakouitha, une oeuvre rare réunissant les traditions française et autochtone. Entre 1805 et 1829, l'église est allongée par le chevet. Le 10 juin1862, un incendie détruit le bâtiment, dont il ne reste qu'une partie de la maçonnerie. Son contenu mobilier est sauvé des flammes.

L'église est reconstruite en 1865-1866 à partir des murs. Les travaux sont confiés à l'architecte François-Xavier Berlinguet. La maçonnerie de la façade nécessite d'être remontée. Son ordonnance est alors changée et son appareillage est laissé apparent. La maçonnerie est constituée de petits moellons réguliers « de la dimension des briques » afin de rappeler l'église italienne de Lorette. Le grand portail est orné d'un entablement classique. Seul le clocher est reconstruit selon le même modèle architectural. Le mobilier, les oeuvres sculptées, les pièces d'orfèvrerie et les vêtements liturgiques sauvés de l'incendie sont placés dans le nouveau lieu de culte. Vers 1884, un porche est ajouté en façade et remplace les deux portails des murs latéraux qui sont murés. L'édifice est agrandi en 1905 par l'ajout d'une chapelle latérale en bois et d'un annexe à la sacristie. Une voûte en bois, réalisés par le sculpteur et décorateur François-Pierre Gauvin, s'ajoute dans la nef.

L'église de Notre-Dame-de-Lorette est classée en 1957. L'architecte André Robitaille ajoute une voûte qui sert de réserve muséale. Elle est démolie en 2013. De nombreux objets patrimoniaux qu'elle contient ont été classés en 1967. Cette même année, l'architecte Pierre Cantin réalise un devis de restauration de l'église. L'année suivante, l'immeuble est restauré par le ministère des Affaires culturelles. La façade est notamment modifiée par le retrait du porche et par l'ajout d'un crépi. En 1999, la restauration complète de l'extérieur de l'église est confiée aux architectes Giroux et Vadnais. La toiture fait notamment l'objet d'une réfection.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Wendake

Adresse :

  • 73, boulevard Maurice-Bastien

Localisation informelle :

L'église de Notre-Dame-de-Lorette est située sur le boulevard Maurice-Bastien, entre les rues Gaspard-Picard, Nicolas-Vincent et Alphonse-T.-Picard.

Latitude :

  • 46° 51' 22.3"

Longitude :

  • -71° 21' 16.7"

Code Borden

CfEu-4      

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Références

Notices bibliographiques :

  • AUGERON, Mickaël, dir., Dominique GUILLEMET, dir., Alain ROY, dir. et Marc ST-HILAIRE, dir. Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2008. 308 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GOBEIL-TRUDEAU, Madeleine. « Église Notre-Dame-de-Lorette ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 258-259.
  • GROS-LOUIS, Charlotte et Céline GROS-LOUIS. La chapelle huronne de Lorette, 1730- 1980. s.l. 1980. 258 p.
  • LINDSAY, Lionel. Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France : étude historique. Montréal, Cie de publication de la Revue canadienne, 1901. 319 p.
  • NADEAU, Hélène et Louis-Karl PICARD-SIOUI. Histoire de raconter le Vieux Wendake & Loretteville. Québec, Ville de Québec, 2005. 56 p.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • ROUTHIER, Adolphe-Basile. Québec et Lévis à l'aurore du xxe siècle. Montréal, La compagnie de publication Samuel de Champlain, 1900. s.p.
  • s.a. « Fête religieuse à la Jeune Lorette ». Le canadien, 2 juillet 1866, p. 2.
  • TRAQUAIR, Ramsay. Old Architecture of Québec : A study of the buildings erected in New France from the earliest explorers to the middle of the nineteenth century. Toronto, Macmillan Company of Canada, 1947. 353 p.
  • TRAQUAIR, Ramsay. « The Huron mission church and treasure of Notre Dame de la Jeune Lorette, Quebec ». Journal of the Royal Architectural Institute of Canada. No 17 (1930), s.p.
  • VAUGEOIS, Denis, dir. Les Hurons de Lorette. Sillery, Les éditions du Septentrion, 1996. 346 p.
  • VILLENEUVE, René. « Oeuvres d'art de l'église de Notre-Dame-de-Lorette ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 115-134.

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