Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Sainte-Famille

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Sainte-Famille

Date :

  • 1743 – 1747 (Construction)
  • 1748 – 1749 (Décoration intérieure)
  • vers 1760 (Reconstruction)
  • 1807 (Surélévation)
  • 1812 – 1833 (Décoration intérieure)
  • 1843 (Rénovation)
  • 1852 (Agrandissement)
  • 1910 (Rénovation)
  • 1983 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (11)

Plaques commémoratives associées (3)

Événements associés (2)

Personnes associées (12)

Carte

Description

L'église de Sainte-Famille est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1743 à 1747. L'édifice en pierre présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur étroit terminé par une abside en hémicycle. Sa façade imposante, cantonnée de deux tours carrées hors-oeuvre couronnées de clochers, est animée d'un portail central, d'une grande fenêtre cintrée, d'oculus et de cinq niches comportant chacune une statue. Son pignon est surmonté d'un clocher qui chevauche le faîte du toit. Peint en vermillon, le toit aigu à deux versants légèrement retroussés est interrompu avant le choeur par le toit à croupe des bras du transept, qui est de même hauteur, et se termine par un demi-cône sur le choeur. Une sacristie de plan rectangulaire, d'un étage et demi et coiffée d'un toit à deux versants droits, est greffée au chevet. Un chemin couvert la relie au bras droit du transept. Située en bordure du chemin Royal, l'église s'élève au coeur du noyau villageois de la municipalité de Sainte-Famille.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

L'église de Sainte-Famille fait partie du site patrimonial de l'Île-d'Orléans.

Plan au sol :

Croix latine

Nombre d'étages :

1

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Galerie
  • Tambour
  • Tour

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : À deux versants droits retroussés
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : Conique
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, porte cochère

Fenêtre(s) :

  • cintrée, Fixe
  • circulaire, Oculus
  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Applique
  • Chaîne d'angle
  • Clé
  • Niche
  • Pierre millésimée
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1980-02-04

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1970-03-11
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Sainte-Famille présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette église, construite de 1743 à 1747, constitue un témoin exceptionnel de l'architecture religieuse du Régime français. Elle est l'une des trois églises présentant un plan en croix latine qui subsistent de cette époque. De plus, son aspect monumental la distingue des églises rurales d'avant la Conquête. La façade, inspirée de celle de l'église des Jésuites de Québec (démolie en 1804), est cantonnée de deux tours hors-oeuvre. Ces tours se détachent à la fois de la façade et des murs latéraux, une caractéristique aujourd'hui unique pour une église de cette époque. Par ailleurs, contrairement à la plupart des églises du Régime français, la façade est animée par plusieurs ouvertures, soit une grande porte surmontée d'une baie cintrée, six oculus et cinq niches. L'église de Sainte-Famille se démarque donc sur le plan architectural, tant en raison de son ancienneté que de son unicité.

L'église présente aussi un intérêt patrimonial pour la valeur artistique de son décor intérieur. Ce décor découle de la rencontre originale entre deux approches stylistiques. Il combine en effet une fausse voûte réalisée en 1812 par Louis-Basile David, un sculpteur rattaché à l'atelier des Écores, et un décor mural typique de ceux élaborés par la famille Baillairgé. La fausse voûte est caractéristique de la production associée à l'atelier des Écores par la multitude de petits caissons carrés et rectangulaires ornés d'un losange et d'une fleur qui couvre toute la surface. Cette fausse voûte d'une facture chargée diffère du décor mural exécuté par Thomas Baillairgé (1791-1859) de 1821 à 1825. La manière des Baillairgé se reconnaît dans la composition et le vocabulaire classiques, axés sur la hiérarchisation et la correspondance des éléments. Le retable du choeur, composé de colonnes et de pilastres supportant un entablement, a été sculpté, chose rare, par Baillairgé lui-même. Le couronnement est formé par un bas-relief figurant le Père éternel réalisé par un sculpteur inconnu. Le décor intérieur constitue ainsi un assemblage peu commun d'ouvrages sculptés issus de l'esthétique des deux principaux ateliers de sculpture québécois du XIXe siècle.

L'église présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Au Québec, les églises forment le coeur du noyau villageois, et celle de Sainte-Famille constitue le principal élément d'un ensemble religieux particulièrement riche. Comme le veut la tradition, l'église est orientée dans un axe est-ouest, avec le choeur tourné vers le soleil levant, symbole du Christ ressuscité. Elle est entourée d'une place, d'un ancien cimetière ceinturé d'un mur en pierre et comprenant un charnier, d'un presbytère et d'une dépendance. Elle voisine en outre un ancien couvent converti en école et une chapelle de procession.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les caractéristiques de l'église de Sainte-Famille liées à ses valeurs architecturale, artistique et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur terminé par une abside en hémicycle, le toit aigu à deux versants légèrement retroussés de la nef, les toits à croupe des bras du transept, le demi-cône sur le choeur ainsi que le clocher sur le faîte en façade;
- les matériaux, dont les murs en moellons équarris, la couverture en tôle à la canadienne peinte en vermillon, le revêtement en bardeaux de cèdre du choeur et du mur est du transept, la corniche en bois, les chaînes d'angle ainsi que les chambranles et les niches en pierre de taille;
- les éléments de sa façade symétrique, dont les deux tours hors-oeuvre de plan carré (comprenant chacune en façade un oculus à mi-hauteur, un petit oculus au sommet, un clocher et une porte dans le mur jouxtant la façade), le portail (grande porte à deux vantaux, linteau, imposte cintrée vitrée et entablement), la plaque avec inscription et date, la grande baie en bois à petits carreaux surmontée d'une imposte vitrée, les cinq niches et leurs statues (sainte Anne, saint Joachim, la Vierge, saint Joseph et l'Enfant Jésus) ainsi que les deux petits oculus;
- les éléments des murs de la nef, du transept et du choeur, dont les croisées à impostes cintrées;
- la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur, de plan rectangulaire et à un étage et demi, coiffée d'un toit à deux versants droits couvert de tôle à la canadienne peinte en vermillon, les deux fenêtres en bois à battants à grands carreaux du mur nord et celles à chambranles moulurés formant une imposte cintrée aveugle du mur sud, les trois lucarnes à petits carreaux du versant sud du toit ainsi que le revêtement en bardeaux de cèdre du mur aveugle;
- le chemin couvert;
- les trois cloches ainsi que les épis, les quatre croix et les deux coqs soulignant le sommet des flèches et des toits;
- le décor architectural, dont la fausse voûte à arc surbaissé (rythmée d'arcs-doubleaux et couverte de caissons ornés de losanges entourant une fleur), le retable du choeur d'ordre corinthien (pilastres supportant un entablement, colonnes au centre, acrotères dotés de vasques et bas-relief représentant le Père éternel), les retables latéraux d'ordre corinthien (pilastres supportant un entablement) et l'entablement de la nef;
- les deux tribunes arrière et les galeries dans les bras du transept;
- les trois autels (comportant chacun un tabernacle sculpté couronné de volutes et un tombeau rectangulaire orné d'un cadre d'autel), la chaire (cuve hexagonale, dorsal à pilastres et abat-voix surmonté d'un ange à la trompette), le banc d'oeuvre (sculpté d'un cordon et de feuilles d'acanthe), l'ancien dorsal du banc d'oeuvre (faisant écho à celui de la chaire), les stalles du choeur (sculptées de reliefs végétaux);
- les panneaux ouvragés de la nef et du choeur ainsi que les lambris à caissons;
- la dorure rehaussant des éléments du décor sculpté;
- la situation de l'église sur un terrain situé entre le fleuve Saint-Laurent et le chemin Royal, au coeur du noyau villageois de la municipalité de Sainte-Famille;
- son implantation dans un axe est-ouest avec le choeur orienté vers l'est, en bordure du chemin Royal.

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Informations historiques

L'église de Sainte-Famille dessert la plus ancienne paroisse de l'île d'Orléans et l'une des premières paroisses de la Nouvelle-France. Fondée en 1661 par le vicaire apostolique François de Laval (1623-1708), qui deviendra le premier évêque de la colonie en 1674, elle porte d'abord le nom de « paroisse de l'Île ». Une église en pierre est construite en 1669. Dix ans plus tard, avec la fondation des paroisses Saint-François, Saint-Pierre et Saint-Paul (rebaptisée Saint-Laurent en 1698), la paroisse est renommée La-Sainte-Famille-d'Orléans, en raison de la grande dévotion qu'avait monseigneur de Laval pour la sainte Famille. Compte tenu de son mauvais état, l'édifice de 1669 est remplacé par l'église actuelle, qui est érigée à quelques pas à compter de 1743. Avec l'achèvement du gros oeuvre en 1747, l'ancienne église est démolie et l'église actuelle est ouverte au culte.

L'église de Sainte-Famille est complétée au cours des trois années suivantes. En 1748, Gabriel Gosselin (1690-1769) travaille au décor intérieur et exécute entre autres une chaire et des confessionnaux. Les frères François-Noël (1703-1794) et Jean-Baptiste-Antoine (1717-1775) Levasseur sculptent différents ouvrages en 1749, notamment le tabernacle du maître-autel qui subsiste toujours, un retable dans le choeur, une fausse voûte et des statues pour les niches de la façade. Outre les niches, la façade comporte alors une grande porte centrale surmontée d'un cadran solaire en bois et d'un oeil-de-boeuf. Une sacristie est greffée à l'abside en 1750.

Lourdement endommagée par les troupes britanniques en 1759, l'église est rétablie rapidement après la Conquête. Gabriel Gosselin est de nouveau mandaté pour réaliser, de 1767 à 1770, un banc d'oeuvre et des tabernacles pour les chapelles. Ces tabernacles laissent place en 1791 à ceux de Pierre-Florent Baillairgé (1761-1812) qui ornent toujours les autels latéraux. D'importants travaux sont effectués en 1807. Les tours abritant les escaliers sont alors surhaussées et dotées de clochers. C'est à partir de 1812 que le décor intérieur prend son apparence actuelle. Cette année-là, Louis-Basile David, un sculpteur associé à l'atelier des Écores, exécute la fausse voûte à caissons. De 1821 à 1825, Thomas Baillairgé (1791-1859) réalise le retable du choeur et les retables latéraux. Fait rare, le sculpteur exécute lui-même plusieurs éléments de ce décor, qui est complété en 1833 avec le prolongement de l'entablement sur les murs des chapelles et de la nef, vraisemblablement d'après ses propres plans.

La façade, privée de son clocher central détruit par la foudre en 1823, est dotée en 1843 du clocher actuel qui est conçu par Baillairgé. La sacristie greffée à l'abside est construite en 1852 pour remplacer celle de 1750. Le banc d'oeuvre est remplacé en 1861, au même moment que les bancs et la chaire. Les ouvertures carrées qui encadrent la niche supérieure de la façade sont transformées en oculus en 1868, et les statues des Levasseur sont remplacées par de nouvelles sculptées par Jean-Baptiste Côté (1832-1907) en 1889. La façade est de nouveau modifiée en 1910, alors qu'elle est dotée d'un portail en pierre de taille, de la plaque portant le millésime à l'emplacement du cadran solaire ainsi que de la grande fenêtre cintrée à l'emplacement de la rosace. Les galeries du transept sont également ajoutées, et la tribune inférieure arrière est prolongée. En 1929, les statues de Côté sont remplacées par celles de Lauréat Vallière (1888-1973).

L'église de Sainte-Famille est classée en 1980. Elle fait l'objet d'importants travaux de restauration en 1983.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • L'Île-d'Orléans

Municipalité :

  • Sainte-Famille

Adresse :

  • chemin Royal

Latitude :

  • 46° 58' 25.155"

Longitude :

  • -70° 57' 44.497"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 185 506 Ptie

Code Borden

CfEr-9      

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Références

Notices bibliographiques :

  • AUGERON, Mickaël, dir., Dominique GUILLEMET, dir., Alain ROY, dir. et Marc ST-HILAIRE, dir. Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2008. 308 p.
  • BARBEAU, C.M. et Ramsay TRAQUAIR. « The church of Sainte-Famille, Island of Orleans, Quebec ». McGill University Publications. Vol. 13, no 13 (1926), s.p.
  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • LÉGARÉ, Denyse. « L'île-d'Orléans. La ferveur religieuse au 18e siècle ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/ileorleans/ileorleansf.htm
  • LÉTOURNEAU, Raymond. Sainte-Famille, l'aînée de l'Île-d'Orléans. Sainte-Famille, 1984. 688 p.
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • ROY, Guy-André et Andrée RUEL. Le patrimoine religieux de l'île d'Orléans. Cahiers du patrimoine, 16. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1982. 313 p.
  • ROY, Guy-André. « Église de la Sainte-Famille ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 272-273.
  • s.a. « Sainte-Famille, en l'Île d'Orléans ». Histoire Québec. Vol. 6, no 2 (2000), s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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