Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Frères des écoles chrétiennes

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Synthèse

En 1680 à Reims, en France, Jean Baptiste de La Salle fonde l'institut des Frères des écoles chrétiennes. Cette congrégation composée de religieux non ordonnés se voue à l'éducation des enfants des classes modestes de la société. En 1837, quatre frères s'établissent à Montréal à la demande de l'évêque de la ville, Mgr Jean-Jacques Lartigue, et du directeur du petit séminaire de Montréal, le sulpicien Joseph-Vincent Quiblier.

À leur arrivée à Montréal, les Frères des écoles chrétiennes sont soutenus par les Sulpiciens. En 1840, en plus de les aider à se loger, ceux-ci leur confient l'école Saint-Laurent, pour laquelle ils paient entièrement les frais. Cette dernière connaît un succès immédiat et, dès 1841, elle reçoit 860 élèves. Le réseau d'établissements scolaires tenus par les frères s'élargit rapidement. Ils s'établissent à Québec en 1843, à Trois-Rivières l'année suivante, à New York en 1848, puis à Ottawa en 1864.

Au début du XXe siècle en France, de nouvelles lois sur la laïcité forcent la fermeture de plusieurs écoles de la congrégation. Cela pousse plus de 200 frères français à émigrer au Canada. Cette arrivée massive de nouveaux membres permet à la communauté d'accepter de nouvelles fondations. Ainsi, près de vingt établissements sont créés entre 1904 et 1914, notamment à Arthabaska, Thetford Mines, Sainte-Anne-de-Beaupré et Fraserville (Rivière-du-Loup). Jusque dans les années 1960, les frères fondent une centaine d'écoles dans la province de Québec. Établies de Rivière-du-Loup à Châteauguay, plus de la moitié de ces écoles se trouvent dans les villes de Québec, Trois-Rivières et Montréal, et desservent en majorité une population ouvrière.

Les Frères des écoles chrétiennes introduisent de nombreuses innovations dans le domaine de l'éducation, que ce soit par les méthodes pédagogiques qu'ils utilisent ou par les programmes qu'ils mettent en oeuvre. Leurs méthodes pédagogiques se fondent sur la division des élèves en classes graduées dans lesquelles on enseigne simultanément à tous les enfants, ainsi que sur l'apprentissage de la lecture en français et non en latin. Ils proposent aussi des programmes à tendance utilitaire afin de préparer les jeunes aux carrières relatives au génie civil, au commerce et à l'industrie. Deux cours sont offerts, soit le cours scientifique et le cours commercial, pour lequel ils sont les pionniers dans l'enseignement au Québec. En 1862, ils fondent l'Académie commerciale de Québec, puis en 1924, l'École supérieure de commerce de Québec, qui donne naissance, en 1952, à la Faculté de commerce de l'Université Laval. Ils ouvrent, en 1888, leur établissement le plus prestigieux à Montréal, le Mont-Saint-Louis, sur la rue Sherbrooke. C'est alors l'une des écoles les plus modernes de la province. En 1907, ils établissent l'Académie de La Salle à Trois-Rivières, où ils offrent en plus un cours technique. Ils créent également plusieurs écoles de métier.

Les Frères des écoles chrétiennes marquent profondément le système scolaire québécois en publiant une grande quantité de manuels scolaires. Entre 1837 et 1945, ils dominent ce marché en éditant ou réimprimant 935 manuels de toutes sortes. Cela représente plus de 280 titres traitant de sujets aussi variés que la religion, la philosophie, le chant, l'anglais, les mathématiques, la géographie, le français ou les sciences.

En 1960, la communauté compte 1 300 frères répartis au Québec et en Ontario. Toutefois, la laïcisation du système scolaire les pousse à réorienter leur mission. Au début du XXIe siècle, les 188 frères que compte le district du Canada francophone, qui regroupe les frères du Québec et de la ville d'Ottawa, sont toujours présents dans certaines oeuvres scolaires, sociales et pastorales. Ils s'occupent, entre autres, de colonies de vacances, de camps de pastorale et de centres d'animation pastorale.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BERTHOLD, Étienne. Une société en héritage - L'oeuvre des communautés religieuses pionnières à Québec. Québec, Publications du Québec, 2015. 119 p.
  • CAISSE, Joseph-Camille. L'Institut des Frères des écoles chrétiennes : Son origine, son but et ses oeuvres. Montréal, J. Chapleau et fils, imprimeurs de l'Évêché, 1883. s.p.
  • D'ALLAIRE, Micheline. Les communautés religieuses de Montréal. Les communautés religieuses et l'éducation à Montréal, 1657-1900. Vol. 2. Montréal, Éditions du Méridien, 2002. 276 p.
  • Fondation du Patrimoine laurentien. La fondation du patrimoine laurentien [En Ligne]. http://www.patrimoinelaurentien.org/
  • Frères des écoles chrétiennes. L'Oeuvre d'un siècle : les frères des écoles chrétiennes au Canada : centenaire F.E.C., 1837-1937. Montréal, Frères des écoles chrétiennes, 1937. 587 p.
  • LAPERRIÈRE, Guy. Les congrégations religieuses de la France au Québec 1880-1914. Vol. 1. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1996. 228 p.
  • LAPERRIÈRE, Guy. Les congrégations religieuses de la France au Québec 1880-1914. Vol. 2. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1999. 597 p.
  • LAPERRIÈRE, Guy. Les congrégations religieuses de la France au Québec 1880-1914. Vol. 3. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2005. 730 p.
  • VOISINE, Nive. Les Frères des écoles chrétiennes au Canada : Inquiétudes et renouvellement, 1946-1987. Vol. 3. Sainte-Foy, Éditions Anne Sigier, 1999. 407 p.
  • VOISINE, Nive. Les frères des écoles chrétiennes au Canada : La conquête de l'Amérique, 1837-1880. Vol. 1. Sainte-Foy, Éditions Anne Sigier, 1987. 443 p.
  • VOISINE, Nive. Les Frères des écoles chrétiennes au Canada : Une ère de prospérité, 1880-1946. Vol. 2. Sainte-Foy, Éditions Anne Sigier, 1991. 471 p.

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