Édifice de la National School
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Maison Dauphine
- Maison Loyola
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1822 (Construction)
- 1842 (Surélévation)
- vers 2000 (Incendie)
- 2012 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine institutionnel et civil
Usage :
- Services et institutions (Écoles primaires et secondaires)
Patrimoine immobilier associé (1)
Groupes associés (4)
- Compagnie de Jésus (1625 – ) - Propriétaire
- Frères des écoles chrétiennes (1837 – ) - Professeur(e)
- Society for Promoting Christian Knowledge (1698 – ) - Promoteur(-trice) / instigateur(-trice), Propriétaire
- Independent Order of Odd Fellows - Occupant(e) (travail)
Personnes associées (2)
- Blaiklock, Henry Musgrave (1790 – 1843) - Architecte / concepteur(-trice)
- Cockburn, James Pattison (1779 – 1847)
Carte
Description
L'édifice de la National School est un grand bâtiment institutionnel d'esprit néogothique construit en 1822. L'immeuble en pierre de plan rectangulaire, qui présente un avant-corps central, est coiffé d'un toit à deux versants droits. Le bâtiment de deux étages et demi borde une rue de forte pente, ce qui dégage deux niveaux de soubassement. L'édifice de la National School est situé près des murs de fortification, entre la porte Saint-Jean et la porte Kent, dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou de la ville de Québec.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
L'édifice de la National School fait partie du site patrimonial du Vieux-Québec.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
3
Groupement :
Adossé
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Saillies :
- Clocheton
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : À deux versants droits
Matériau : Tôle à la canadienne
Porte principale :
- bois, à panneaux
Fenêtre(s) :
- à arc brisé, Fixe
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1966-10-19 |
Catégories de conservation
|
|||
Désignation (Canada) | Lieu historique national du Canada | Commission des lieux et monuments historiques du Canada | 1989-01-01 |
Déclaration | Situé dans un site patrimonial | Gouvernement du Québec | |
Transfert de responsabilité
|
|||
Valeur patrimoniale
L'édifice de la National School présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Construit en 1822 par le maître menuisier Firmin Lévesque ainsi que les maîtres maçons Charles Touchet et Alexis Traversier dit Langlois et rehaussé d'un étage en 1842 selon les plans de l'architecte Henry Musgrave Blaiklock (1790-1843), cet immeuble est le premier bâtiment d'esprit néogothique du Bas-Canada et le premier exemple d'utilisation d'éléments de ce répertoire stylistique dans l'architecture publique canadienne. Le néogothique, style romantique qui préconise un retour à l'architecture médiévale, apparaît au Canada au début des années 1820 et est surtout prisé par la population d'origine britannique. L'édifice de la National School se rattache à ce style notamment par ses fenêtres réunies par groupes de trois et terminées en arc brisé, ses rejéteaux et son porche à pignon percé d'une ouverture en arc brisé. Ces éléments sont toutefois intégrés à un bâtiment qui demeure respectueux de l'architecture urbaine d'inspiration néoclassique de cette époque, comme en témoignent le plan rectangulaire, la composition symétrique de la façade, les modillons sous le larmier et le fronton qui couronne la porte secondaire située à droite de l'entrée principale. Le toit du bâtiment est surmonté d'un campanile, qui révèle sa fonction éducative. Par son ancienneté et ses qualités stylistiques, l'édifice de la National School est un exemple marquant de l'architecture néogothique au Québec.
L'édifice de la National School présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cet immeuble a, en effet, logé pendant près d'un siècle et demi des organismes voués à l'éducation, l'assistance publique et la sociabilité. L'édifice est construit pour la Society for Promoting Christian Knowledge, une association bénévole anglicane, dans le cadre de la tentative d'implantation au Bas-Canada du système des National Schools. Fondée en Grande-Bretagne en 1811, cette institution exportée en Amérique du Nord est vouée à l'éducation des orphelins et des enfants pauvres. Le Female Orphan Asylum, organisé en 1828, s'installe au deuxième étage l'année suivante. Par la suite, l'édifice devient, entre autres, le quartier général des Odd Fellows, une société d'entraide influente. Il abrite même temporairement, entre 1862 et 1865, l'Académie commerciale des Frères des écoles chrétiennes. En 1904, la propriété est vendue aux Jésuites, qui possèdent le lieu de culte voisin. Ils y aménagent une bibliothèque et la salle Loyola, où se déroulent leurs activités caritatives. Pendant la Première Guerre mondiale, la Société Saint-Vincent-de-Paul ouvre sur place un « Chez nous du soldat ». En 1969, le bâtiment est vendu à un commerçant, ce qui met un terme à sa vocation institutionnelle. En raison de la présence de nombreux organismes de bienfaisance reconnus, l'édifice de la National School témoigne de l'organisation sociale de la ville de Québec et du Québec aux XIXe et XXe siècles.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés l'édifice de la National School liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son emplacement près des murs de fortification, entre la porte Saint-Jean et la porte Kent, dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou de la ville de Québec;
- sa situation dans le site patrimonial du Vieux-Québec;
- la forte pente de la rue qui dégage deux niveaux de soubassement;
- son volume, dont le plan rectangulaire avec un avant-corps central, l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre enduite de crépi, les chambranles en bois et le toit couvert de tôle à la canadienne;
- les caractéristiques d'inspiration néogothique, dont le campanile avec toit en pavillon, les fenêtres réunies par groupes de trois et terminées en arc brisé, les rejéteaux et le porche à pignon percé d'une ouverture en arc brisé;
- les caractéristiques d'inspiration néoclassique, dont la symétrie des ouvertures et les souches de cheminée dans le prolongement des murs pignons;
- les portes de la façade permettant de communiquer avec le soubassement et le rez-de-chaussée de l'immeuble.
Informations historiques
L'édifice de la National School est construit en 1822 pour la Society for Promoting Christian Knowledge, une association bénévole anglicane. Il occupe l'emplacement de l'ancien corps de garde de la porte Saint-Jean, dont le terrain a été offert par le gouvernement du Bas-Canada à l'évêque anglican de Québec. Ce lieu d'enseignement s'inscrit dans la tentative d'implantation au Bas-Canada du système des National Schools. Cette institution, créée en Grande-Bretagne en 1811 puis exportée en Amérique du Nord, est vouée à l'éducation des orphelins et des enfants pauvres.
L'étage supérieur du bâtiment est occupé à partir de 1829 par le Female Orphan Asylum, fondé l'année précédente. Une aquarelle de James Pattison Cockburn (1779-1847), datée de 1829, montre l'école en pleine activité.
En 1842, des modifications y sont apportées pour répondre aux besoins grandissants de la communauté. L'architecte Henry Musgrave Blaiklock (1790-1843) est ainsi chargé de rehausser l'immeuble d'un étage et de lui ajouter une aile. Entre 1862 et 1865, le bâtiment abrite temporairement l'Académie commerciale des Frères des écoles chrétiennes.
En plus de sa fonction scolaire, l'édifice loge certaines associations propres à la population anglicane de Québec. Le bâtiment est notamment le quartier général des Odd Fellows, une société d'entraide influente, et un lieu de rencontre des fidèles de l'Église anglicane. Des concerts et des pièces de théâtre y sont donnés par des militaires et des civils.
En 1904, l'édifice de la National School est vendu aux Jésuites, qui possèdent leur lieu de culte dans le bâtiment voisin. Ces religieux y aménagent une bibliothèque et la salle Loyola, où se déroulent leurs activités caritatives. Pendant la Première Guerre mondiale, la Société Saint-Vincent-de-Paul ouvre sur place un « Chez nous du soldat ».
L'édifice de la National School est classé en 1966. Trois ans plus tard, il est vendu à un commerçant, ce qui met fin à sa vocation institutionnelle. Le bâtiment est endommagé par un incendie au début du XXIe siècle et est ensuite abandonné. En 2012, il est restauré pour accueillir l'organisme la Maison Dauphine.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- La Cité
Adresse :
- 27 ½, rue D'Auteuil
- 31, rue D'Auteuil
- 35, rue D'Auteuil
Localisation informelle :
Anciennement le 29 à 35, rue d'Auteuil.
Latitude :
- 46° 48' 44.669"
Longitude :
- -71° 12' 44.335"
Désignation cadastrale :
- Lot 1 213 300
Code Borden
CeEt-929 |
Références
Notices bibliographiques :
- BEAUDET, Louis. Québec, ses monuments anciens et modernes, ou, Vade mecum des citoyens et des touristes. Québec, Société historique de Québec, 1973. s.p.
- BLANCHET, Danielle, Louise FORGET et Sylvie THIVIERGE. Vieux-Québec, Cap-Blanc : place forte et port de mer. Québec, Ville de Québec, 1989. 80 p.
- BROSSEAU, Mathilde. Le style néo-gothique dans l'architecture au Canada. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 25. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, 1980. 209 p.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- GOBEIL-TRUDEAU, Madeleine. « Maison Loyola ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 192.
- KALMAN, Harold. Concise History of Canadian Architecture. Don Mills, Oxford University Press, 2000. 661 p.
- LAFRAMBOISE, Yves. La maison au Québec : de la colonie française au XXe siècle. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2001. s.p.
- NOPPEN, Luc, Claude PAULETTE et Michel TREMBLAY. Québec : trois siècles d'architecture. Montréal, Libre expression, 1979. 440 p.
- Ville de Québec. Regards sur l'architecture du Vieux-Québec. Québec, Ville de Québec, 1986. 124 p.