Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Monastère des Ursulines-de-Québec

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1687 (Construction)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine funéraire
  • Patrimoine religieux (Mission éducative)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)
  • Services et institutions (Écoles primaires et secondaires)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (21)

Patrimoine mobilier associé (12)

Plaques commémoratives associées (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (5)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

Le monastère des Ursulines-de-Québec est un ensemble conventuel de tradition catholique composé de bâtiments construits entre le XVIIe siècle et le XXe siècle. L'ensemble comprend de nombreuses ailes, dont l'aile Sainte-Famille (1687, agrandie vers 1713), l'aile Saint-Augustin (1689, agrandie en 1712 et en 1832), l'aile Sainte-Angèle (1836), l'aile Notre-Dame-de-Grâce (1854), l'aile Saint-Joseph (1859) et l'aile des Parloirs (1872). Il inclut aussi la maison Madame-De La Peltrie (1836), la chapelle extérieure (1902) et le choeur des religieuses (1902), et des dépendances, comme les anciennes écuries (1850) et l'édifice de la chaufferie (1910). Une partie du terrain est occupée par des jardins et est plantée d'arbres matures. Les ailes Saint-Augustin, Sainte-Famille et Sainte-Ursule, l'aile des Parloirs et le choeur des religieuses encadrent une cour intérieure rectangulaire. Le site inclut aussi un petit cimetière, aménagé près du choeur des religieuses et ceinturé d'une clôture métallique.

Les ailes du monastère sont construites en pierre, à l'exception de la plus récente, l'aile Marie-Guyart (1988), en blocs de béton. Certains murs des plus anciennes ailes sont crépis. La plupart des bâtiments présentent des élévations de trois ou quatre étages et demi. Les toits sont à deux versants droits, à croupes, brisés ou plats. Ils sont couverts de tôle à baguettes ou de tôle à la canadienne. La chapelle extérieure en pierre, surmontée d'un toit à deux versants droits couvert de tôle, présente une façade percée d'un portail cintré et d'une rosace. Le choeur des religieuses est construit perpendiculairement à l'arrière de la chapelle extérieure.

Le monastère des Ursulines-de-Québec est situé dans la haute-ville de l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou de la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de tous les bâtiments, ainsi qu'au terrain et aux structures qui y sont érigés. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

Le monastère fait partie du site patrimonial du Vieux-Québec. Vingt objets patrimoniaux classés sont associés au lieu.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2011-05-05

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 8 - Terrain supérieur
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le monastère des Ursulines-de-Québec présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'ensemble conventuel témoigne de l'oeuvre des Ursulines, l'une des communautés religieuses fondatrices de la Nouvelle-France. En 1639, les religieuses Marie de l'Incarnation (1599-1672), Marie de Saint-Joseph (1616-1652) et Cécile de Sainte-Croix (1609-1687) sont envoyées en Nouvelle-France, accompagnées de leur bienfaitrice Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671). Elles établissent à Québec la première école pour filles en Amérique du Nord, fréquentée par des jeunes filles d'origine européenne et autochtone. La communauté s'installe à l'emplacement actuel, dans la haute-ville, en 1642. Après la Conquête, les classes accueillent aussi des jeunes filles anglophones. Le monastère est agrandi à mesure que la clientèle et la communauté s'accroissent. La section féminine de l'école normale Laval y est établie en 1857. En 1912, l'école des Ursulines obtient une affiliation de l'Université Laval. À partir de 1936, le cours classique et le cours commercial y sont offerts. De 1969 à 1998, l'enseignement couvre aussi les cinq années des études secondaires. Aujourd'hui, l'établissement est une école primaire ouverte aux garçons et aux filles. Le monastère des Ursulines-de-Québec, où sont maintenues des fonctions éducatives depuis plus de 350 ans, constitue donc un témoin exceptionnel de l'histoire de l'éducation au Québec.

Le monastère présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. L'ensemble témoigne des formes privilégiées dans l'architecture conventuelle depuis le Régime français. Les ailes Saint-Augustin et Sainte-Famille, reconstruites à partir de 1686, en font l'un des plus anciens édifices conventuels subsistant au Québec. Ces ailes montrent plusieurs caractéristiques de l'architecture du Régime français, dont les épais murs de pierre crépis du côté donnant sur la cour, les murs coupe-feu, le toit à deux versants à pente aiguë, la disposition régulière des ouvertures rectangulaires ou à arc surbaissé et les fenêtres à petits carreaux. La majorité des bâtiments du monastère ont été construits ou reconstruits au XIXe siècle par des architectes de renom, dont Thomas Baillairgé (1791-1859), Raphaël Giroux (1815-1869), Charles Baillairgé (1826-1906) et Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903). Ces bâtiments témoignent de l'influence de l'architecture néoclassique. Les corps de logis rectangulaires en pierre sont surmontés de toits à deux versants droits, à croupes ou brisés. Les ouvertures sont disposées de façon régulière et les fenêtres rectangulaires à grands carreaux sont pour la plupart dotées de chambranles en pierre de taille. Plusieurs ailes présentent des portails ou des porches d'inspiration classique. En outre, la disposition des différents bâtiments perpendiculairement à d'autres ailes plus anciennes ou autour d'une cour intérieure rectangulaire reprend un type d'organisation courant dans l'architecture monastique. Le monastère présente aussi des intérieurs de grand intérêt, notamment celui de la chapelle, réalisé par Pierre-Noël Levasseur (1690-1770). Plusieurs composantes, dont les voûtes des cuisines et de certains couloirs, les boiseries à panneaux et l'escalier Saint-Augustin, constituent des témoins exceptionnels des intérieurs du Régime français. Par ailleurs, comme la plupart des grands ensembles conventuels, ce monastère a eu une influence directe sur la trame urbaine environnante. La vaste propriété, partiellement lotie aux XVIIIe et XIXe siècles, forme maintenant un grand îlot tranchant avec les petits lots majoritairement résidentiels qui l'entourent.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du monastère des Ursulines-de-Québec liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- la situation dans un milieu urbain, dans le secteur de la haute-ville, dans le site patrimonial du Vieux-Québec;
- l'implantation sur un vaste terrain au périmètre irrégulier, dans un secteur divisé principalement en petits lots;
- la position des entrées principales à l'extrémité des courtes perspectives créées par la rue du Parloir et la rue Donnacona;
- les bâtiments datant du Régime français, dont l'aile Saint-Augustin, l'aile Sainte-Famille et l'aile des anciennes cuisines;
- les bâtiments construits au XIXe siècle, dont la maison Madame-De La Peltrie, les ailes Sainte-Angèle, Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Joseph, Saint-Thomas, Sainte-Ursule, Marie-de-l'Incarnation, l'aile des Parloirs, l'immeuble du 10, rue Donnacona (ancien centre Marie-de-l'Incarnation) ainsi que les écuries;
- les bâtiments datant du XXe siècle, dont l'édifice de la chaufferie et l'aile Marie-Guyart;
- les jardins et les espaces végétalisés;
- le cimetière;
- le monument de Marie de l'Incarnation;
- la disposition des ailes Saint-Augustin, Sainte-Famille, Sainte-Ursule, l'aile des anciennes cuisines et l'aile des Parloirs ainsi que le choeur des religieuses autour d'une cour fermée rectangulaire, la disposition des autres ailes perpendiculairement à des ailes plus anciennes;
- les caractéristiques des ailes du monastère, dont leur plan rectangulaire, les élévations de trois ou quatre étages et demi, le crépi couvrant certains murs, les murs coupe-feu, les toits à deux versants droits de la majorité des bâtiments (certains à pente aiguë), les toits à croupes des ailes Saint-Thomas et Marie-de-l'Incarnation, le toit brisé de l'aile Sainte-Ursule, le toit plat de l'aile des nouvelles cuisines, les couvertures en tôle à la canadienne ou en tôle à baguettes, la disposition régulière des ouvertures rectangulaires ou à arc surbaissé, les portails d'inspiration classique, la porte cochère, les fenêtres à petits ou à grands carreaux, les chambranles en bois ou en pierre de taille, les lucarnes à croupe disposées sur un ou deux étages, les galeries en bois, les corbeaux en pierre et les souches de cheminées;
- les caractéristiques de la chapelle extérieure et du choeur des religieuses, dont leur disposition en « L », le parement en pierre à bossages, le toit à deux versants droits, les tourelles polygonales, le clocher situé sur le faîte du choeur des religieuses, le portail composé de portes à panneaux surmontées d'un tympan vitré cintré, les fenêtres à arc surbaissé ou cintrées (certaines jumelées), la rosace, les arcs décoratifs, les chaînes d'angle, les bandeaux, les amortissements et la niche;
- les caractéristiques de la maison Madame-De La Peltrie, dont le plan rectangulaire à trois étages et demi et le toit à croupes en tôle à baguettes, la maçonnerie crépie, les ouvertures disposées symétriquement et régulièrement, les fenêtres rectangulaires à grands carreaux et les lucarnes à croupe;
- les caractéristiques du 10, rue Donnacona, dont le plan rectangulaire à un étage et demi, la maçonnerie en pierre de taille, le toit à croupes en tôle à baguettes, les ouvertures disposées symétriquement en façade et le belvédère;
- les caractéristiques des dépendances, dont leur plan rectangulaire allongé à un ou deux étages, les murs en pierre ou en brique, les toits à faible pente, les ouvertures cintrées, à arc surbaissé ou rectangulaires, ainsi que les portes de grandes dimensions;
- les éléments intérieurs, dont le décor sculpté et doré de la chapelle, ainsi que les voûtes, les escaliers, les boiseries, les fours, les âtres, les puits, les volets, les colonnes, les piliers et les pilastres sculptés des autres bâtiments du monastère;
- les passages couverts reliant certains bâtiments.

Haut de la page

Informations historiques

Le monastère des Ursulines-de-Québec est construit pour l'une des communautés religieuses fondatrices de la Nouvelle-France. En 1639, les religieuses Marie de l'Incarnation (1599-1672), Marie de Saint-Joseph (1616-1652) et Cécile de Sainte-Croix (1609-1687) sont envoyées en Nouvelle-France. Elles sont accompagnées de leur bienfaitrice, Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671). Elles établissent à Québec la première école pour filles en Amérique du Nord, fréquentée par les jeunes filles d'origine européenne et autochtone. D'abord installée en basse-ville, la communauté déménage à l'emplacement actuel, dans la haute-ville, en 1642.

Les plus anciens bâtiments subsistant, soit l'aile Saint-Augustin, l'aile Sainte-Famille et l'aile des anciennes cuisines, sont construits après l'incendie qui détruit le monastère en 1686. L'aile Saint-Augustin est allongée en 1712 et l'aile Sainte-Famille l'est en 1713. La chapelle extérieure est achevée en 1722.

Après la capitulation de Québec en 1759, des officiers et des soldats anglais sont soignés et hébergés dans le monastère, en échange de nourriture et du droit de rétablir les classes. Des jeunes filles anglophones sont intégrées au groupe d'étudiantes. De ce moment jusqu'en 1764, la chapelle des Ursulines est aussi utilisée par les protestants.

La communauté se relève difficilement de sa situation précaire. À partir de 1832, l'abbé Thomas Maguire (1776-1854) propose des modifications aux activités des Ursulines pour leur rendre une certaine prospérité. Certains bâtiments sont modifiés afin de répondre aux nouveaux besoins. L'aile Saint-Augustin est surhaussée d'un étage, selon les plans de l'abbé Jérôme Demers (1774-1853), dès 1832. En 1836, la maison Madame-De La Peltrie, conçue par Thomas Baillairgé (1791-1859), est reconstruite pour accueillir plus d'élèves. L'aile Notre-Dame-de-Grâce, oeuvre de Charles Baillairgé (1826-1906), est érigée en 1854 et accueille le pensionnat.

En 1857, les Ursulines obtiennent la direction de la section féminine de l'école normale Laval. L'aile Saint-Joseph, conçue par Raphaël Giroux (1815-1869) et achevée en 1859, est construite pour accueillir cette école. D'autres bâtiments sont érigés dans la seconde moitié du XIXe siècle, dont l'aile Saint-Thomas en 1860, par Giroux, ainsi que l'ancienne chapelle Sainte-Angèle, abritant aujourd'hui le tombeau de Marie de l'Incarnation, oeuvre de l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903) construite en 1871. Peachy conçoit aussi l'aile des Parloirs, achevée en 1872, et les ailes Sainte-Ursule et Marie-de-l'Incarnation, construites en 1873 et 1874.

En 1901 et 1902, la chapelle extérieure et le choeur des religieuses sont reconstruits selon les plans de David Ouellet (1844-1915). Les éléments du décor intérieur de la chapelle de 1722, dont les oeuvres réalisées de 1723 à 1739 par Pierre-Noël Levasseur (1690-1770), sont intégrés dans la nouvelle chapelle.

La mission de l'école des Ursulines continue de s'élargir au XXe siècle. En 1912, l'école obtient une affiliation de l'Université Laval. À partir de 1936, le cours classique et le cours commercial y sont offerts. À compter de 1969, l'enseignement couvre les cinq années des études secondaires. L'aile Marie-Guyart est érigée en 1988 selon les plans des architectes Maurice Boutin et André Ramoisy. Par ailleurs, certains édifices changent de fonction au cours du XXe siècle. En 1969, la maison Madame-De La Peltrie, classée cinq ans plus tôt, est restaurée et le musée des Ursulines y est aménagé. Par la suite, l'immeuble du 10, rue Donnacona, un ancien bureau d'avocats construit en 1847, devient le centre Marie-de-l'Incarnation, qui présente l'oeuvre de la fondatrice, jusqu'en 2011, année il est intégré au musée.

Depuis 1998, seul l'enseignement primaire est offert à l'école des Ursulines. Depuis 2010, des classes sont aussi ouvertes aux garçons.

Le monastère des Ursulines-de-Québec est classé en 2011.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 10, rue Donnacona
  • 12, rue Donnacona
  • 18, rue Donnacona
  • 6, rue Donnacona
  • 2, rue du Parloir
  • 4, rue du Parloir
  • 6, rue du Parloir

Latitude :

  • 46° 48' 43.743"

Longitude :

  • -71° 12' 29.605"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 525 644

Code Borden

CeEt-37      

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • AUGERON, Mickaël, dir., Dominique GUILLEMET, dir., Alain ROY, dir. et Marc ST-HILAIRE, dir. Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2008. 308 p.
  • BLANCHET, Danielle, Louise FORGET et Sylvie THIVIERGE. Vieux-Québec, Cap-Blanc : place forte et port de mer. Québec, Ville de Québec, 1989. 80 p.
  • CHÉNARD, Marguerite. « L'école des filles les Ursulines ». Cap-aux-Diamants. Vol. 4, no 4 (1989), p. 33-36.
  • Groupe de recherche en histoire du Québec inc. Étude d'ensemble : Sous-secteur des Ursulines. Annexes. Québec, Ville de Québec, 2000. s.p.
  • Groupe de recherche en histoire du Québec inc. Étude d'ensemble : Sous-secteur des Ursulines. Synthèse. Québec, Ville de Québec, 2000. 162 p.
  • Patri-Arch. Évaluation patrimoniale des couvents, monastères et autres propriétés de communautés religieuses situés sur le territoire de la ville de Québec. Québec, Patri-Arch, 2006. s.p.
  • RÉMILLARD, Francine. « Jules-Ernest Livernois chez les Ursulines ». Cap-aux-Diamants. Vol. 3, no 2 (1987), p. 33-36.
  • ROY, Pierre-Georges. À travers l'histoire des Ursulines de Québec. Québec, 1939. s.p.
  • SAINT-THOMAS, mère. Les Ursulines de Québec depuis leur établissement jusqu'à nos jours. Tome 2. Québec, 1864. s.p.
  • TRAQUAIR, Ramsay. « The Architectural History of the Ursuline Monastery, Quebec ». Journal of the Royal Institute of British Architects. Vol. 44, Series 3, no 5 (1937), p. 3-15.
  • Ville de Québec. Regards sur l'architecture du Vieux-Québec. Québec, Ville de Québec, 1986. 124 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013