Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Document (Lettre et déclaration de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France)

Type :

Patrimoine mobilier (Patrimoine documentaire)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1645‑05‑15 (Production)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux

Classification :

  • Patrimoine documentaire > Objets de communication > Objet documentaire > Archives

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (2)

Images

Description

La lettre et la déclaration de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, forment un document autographe daté du 15 mai 1645.

La lettre est écrite à l'encre ferrugineuse sur une feuille de papier chiffon de 28,5 cm de haut sur 39 cm de large à pli simple vertical. L'un des volets du recto présente la date dans son coin supérieur gauche, le contenu de la lettre, la signature de Marie de l'Incarnation, deux sceaux d'archives à l'encre bleue et une annotation à l'encre noire. L'autre volet du recto porte le nom et le titre du destinataire ainsi qu'un sceau d'archives à l'encre bleue. Le verso de la lettre ne contient aucune inscription.

La déclaration est écrite à l'encre ferrugineuse sur une feuille de papier chiffon de 22,5 cm de haut sur 34,5 cm de large à pli simple vertical. L'un des volets du recto présente la date dans son coin supérieur gauche, le contenu de la déclaration et la signature de Marie de l'Incarnation, de même qu'un sceau d'archives à l'encre bleue et, au bas du volet, une annotation signée par Georges-Barthélemi Faribault et datée du 2 décembre 1850. L'autre volet du recto porte une annotation à l'encre noire datée du 7 décembre 1850. Le verso de la déclaration ne contient aucune inscription.

La lettre et la déclaration sont conservées dans le fonds Marie-de-l'Incarnation des archives du monastère des Ursulines-de-Québec.

Ce bien est classé document patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Cote : 3/1,1,1,1,1,5
  • Cote : 3/1,1,1,1,1,2

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 28,5 centimètre(s)
  • Longueur : 39 centimètre(s)

Langue :

  • Français

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Document patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2018-04-12
Prise d'effet : 2017-05-31

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2017-04-27
  • Proposition de statut national, 2015-06-08
 

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Valeur patrimoniale

La lettre et la déclaration de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique reposant sur leur association avec leur auteure, Marie Guyart (1599-1672), fondatrice et première supérieure du monastère des Ursulines de Québec. Cette dernière manifeste un intérêt précoce pour la vie religieuse, mais est poussée au mariage par ses parents. Veuve dès 1619, elle se retire chez son père avec son fils. En 1631, elle entre au noviciat des Ursulines de Tours, sa ville natale, et deux ans plus tard, prend le nom de Marie de l'Incarnation lorsqu'elle prononce ses voeux perpétuels. Portée par un élan missionnaire, elle s'embarque pour la Nouvelle-France en 1639 et jette les bases de son ordre dans cette colonie avec le soutien de Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671). Au cours des décennies suivantes, Marie de l'Incarnation assume notamment les fonctions de supérieure, de dépositaire, d'assistante et de maîtresse des novices. Elle participe aussi au développement de la Nouvelle-France en conseillant les gouverneurs, les intendants et les notables relativement à certains problèmes séculiers. Au cours de sa vie, Marie de l'Incarnation écrit de très nombreuses lettres à son fils, à des membres de sa famille, à des supérieurs d'institutions religieuses et à des représentants de l'autorité civile. Malgré l'ampleur de sa production épistolaire, évaluée à un total de 10 000 à 13 000 lettres, seulement treize lettres écrites de sa main subsisteraient aujourd'hui dans le monde. Cinq d'entre elles, dont celle à Charles Huault de Montmagny, accompagnée d'une déclaration, sont conservées aux archives du monastère des Ursulines-de-Québec. Ce sont les seules qui sont archivées au Québec et au Canada. Ces lettres comptent aussi parmi les rares biens mobiliers que l'on peut directement associer à Marie Guyart, dite Marie de l'Incarnation, une des pionnières de l'enseignement féminin en territoire québécois, ainsi qu'à l'époque de la fondation du monastère.

La lettre et la déclaration de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur historique en raison de leur importance documentaire. Ces documents, comme les autres qui ont été conservés, laissent voir l'étendue et la notoriété du réseau de correspondants qu'entretenait Marie Guyart, notamment avec les autorités civiles de la colonie. Le document donne également des informations précieuses sur les premières années d'existence du monastère des Ursulines ainsi que sur la délimitation des propriétés dans la haute-ville de Québec dans la première moitié du XVIIe siècle. Ainsi, dans cette lettre, Marie de l'Incarnation fait état des limites de la propriété de six arpents où s'élève le monastère depuis 1642, et remercie le gouverneur d'avoir autorisé la construction d'une palissade ceinturant cette propriété. Dans la déclaration, la religieuse indique que cette palissade est érigée sur la propriété des Jésuites, voisins immédiats des Ursulines. Elle affirme aussi que la communauté s'engage à respecter les limites de la propriété lorsque la rue sera aménagée. Cette lettre et cette déclaration, tout comme les quatre autres lettres de Marie de l'Incarnation conservées dans les archives du monastère, constituent donc des pièces significatives dans l'histoire de la Nouvelle-France.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2018.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la lettre de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, liés à sa valeur historique comprennent, notamment :
- la feuille de papier chiffon de 28,5 cm de haut sur 39 cm de large à pli simple vertical;
- l'encre ferrugineuse des inscriptions, l'encre bleue des sceaux et l'encre noire du renvoi et de l'annotation;
- les inscriptions et les impressions sur l'un des volets du recto, dont la date du 15 mai 1645 inscrite dans le coin supérieur gauche près du pli, suivie de l'appel, d'un paragraphe de treize lignes, de la salutation et de la signature « Sr Marie de L'incarnation » dans le coin inférieur droit, les deux sceaux d'archives placés entre le texte et la salutation, ainsi que l'annotation dans le coin inférieur gauche correspondant au renvoi « a » dans le texte;
- les inscriptions et les impressions sur l'autre volet du recto, dont le nom et le titre du destinataire de la lettre sur cinq lignes dans la moitié inférieure du volet, ainsi que le sceau d'archives à droite des inscriptions;
- la croix apposée au centre en haut du volet présentant le contenu de la lettre;
- le verso vierge de toute inscription.

Les éléments caractéristiques de la déclaration de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, liés à sa valeur historique comprennent, notamment :
- la feuille de papier chiffon de 22,5 cm de haut sur 34,5 cm de large à pli simple vertical;
- l'encre ferrugineuse des inscriptions, l'encre bleue du sceau et l'encre noire des annotations;
- les inscriptions et l'impression sur l'un des volets du recto, dont la date du 15 mai 1645 inscrite dans le coin supérieur gauche près du pli, le texte de la déclaration en un seul paragraphe de quinze lignes, la note dans la marge à gauche du texte, la signature « Soeur Marie de L'incarnation/Supérieure » en bas à droite de la déclaration, le sceau d'archives à gauche de la signature, ainsi que l'annotation de cinq lignes datée du 2 décembre 1850 au bas du volet, suivie de la signature de Georges-Barthélemi Faribault dans le coin inférieur droit du volet;
- les inscriptions sur l'autre volet du recto, dont l'annotation datée du 7 décembre 1850 indiquant que la déclaration accompagnait la lettre;
- la croix apposée au centre en haut du volet présentant le contenu de la déclaration;
- le verso vierge de toute inscription.

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Informations historiques

Cette lettre et cette déclaration, adressées à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, ont été écrites par Marie Guyart (1599-1672). Née à Tours, en France, dans une famille de commerçants, Marie Guyart manifeste un intérêt précoce pour la vie religieuse. Elle est toutefois poussée au mariage par ses parents et épouse en 1617 Claude Martin, maître ouvrier en soie. De cette union naît un fils, nommé aussi Claude Martin. Veuve dès la fin de l'année 1619, Marie Guyart se retire chez son père avec son fils. Au cours des années 1620, elle s'occupe de l'entreprise de son beau-frère, mais, en 1631, elle confie son fils à sa soeur et entre au noviciat des Ursulines de Tours. Elle prononce ses voeux en 1633 et prend le nom de Marie de l'Incarnation.

Portée par un élan missionnaire et encouragée par celle qui deviendra la bienfaitrice des Ursulines de Québec, Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671), elle s'embarque en 1639 pour la Nouvelle-France avec deux autres ursulines et fonde un monastère à Québec. Au cours des décennies suivantes, Marie de l'Incarnation assume notamment les fonctions de supérieure, de dépositaire, d'assistante et de maîtresse des novices. Par ailleurs, elle prend part à la reconstruction du monastère, à la suite de l'incendie de 1650. Également femme d'affaires, elle signe des contrats et participe au développement économique de la Nouvelle-France. Elle conseille aussi les gouverneurs, les intendants et les notables relativement à certains problèmes séculiers.

Au cours de sa vie, Marie de l'Incarnation écrit de très nombreuses lettres à son fils, à des membres de sa famille, à des supérieurs d'institutions religieuses et à des représentants de l'autorité civile, notamment cette lettre et cette déclaration datées du 15 mai 1645 et envoyées au gouverneur de la Nouvelle-France au sujet d'une palissade dont il a autorisé la construction. Cependant, une infime partie de ces milliers de documents a été conservée.

La lettre et la déclaration de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, sont trouvées en 1848 dans les papiers du Secrétariat du gouvernement, lors du classement des archives, comme en témoigne l'annotation datée du 2 décembre 1850 et signée par Georges-Barthélemi Faribault, assistant greffier de la chambre d'Assemblée du Bas-Canada, qui figure sur la déclaration. Cette inscription rappelle aussi que le document a été offert aux Ursulines de Québec le 2 décembre 1850.

La création du centre d'archives du monastère remonte à 1948. Le fonds Marie-de-l'Incarnation est pour sa part constitué à partir de 1988. Des documents témoignent de la présence de la lettre et de la déclaration au gouverneur dans ce fonds en mars 1989. À compter du début de l'année 2015, des recherches sont entreprises pour rassembler tous les biens mobiliers directement liés à la fondatrice du monastère, canonisée l'année précédente.

La lettre et la déclaration de Marie de l'Incarnation à Charles Huault de Montmagny, gouverneur de la Nouvelle-France, sont classées en 2018, en même temps que les quatre autres lettres de Marie de l'Incarnation conservées dans les archives du monastère.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 18, rue Donnacona

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Références

Notices bibliographiques :

  • OURY, Guy-Marie. Marie de l'Incarnation (1599-1672), Correspondance. Solesmes, Abbaye Saint-Pierre, 1985. 1071 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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