Statue (Vierge dorée)

Cette statue de la Vierge, parfois appelée Vierge dorée, représente une Vierge couronnée aux bras ouverts, debout sur un globe. Cette statue en bronze doré mesure 101 cm de hauteur et a été moulée en 1848 en France. La Vierge est vêtue d'une tunique serrée à la taille par une ceinture et d'un grand manteau ouvert couvrant ses bras et son dos. Sa tête est légèrement inclinée vers la droite et ses yeux tournés vers le bas. Les pieds, chaussés de sandales, sont posés sur un globe orné d'un lettrage en relief. Un serpent, symbolisant le mal, se tortille sur la partie supérieure du globe, le cou écrasé sous le pied gauche de la Vierge et la langue sortie dans une expression de défaite. Le globe est placé sur une base de forme carrée qui semble imiter les volutes d'un nuage.

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Cette statue de bronze dite Vierge dorée est conçue en France entre 1847 et 1848. La commande de l'oeuvre par Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, est associée à un événement tragique qui marque l'histoire montréalaise en 1847 : l'épidémie de typhus.

En 1845, le mildiou, une maladie de pomme de terre, frappe l'Irlande, détruisant les récoltes et provoquant la famine. Les répercussions sur la population et l'économie du pays sont dévastatrices. À cette misère s'ajoutent les épidémies de typhus et de choléra qui font ravage au sein du peuple affaibli. Nombre d'Irlandais sont contraints de quitter leur pays pour émigrer vers l'Angleterre, l'Écosse et le pays de Galles, voire vers l'Australie, les États-Unis et le Canada. C'est ainsi que le typhus s'introduit dans les navires qui transportent les émigrants outre-mer et se répand rapidement, faute de mesures de quarantaine adéquates, au sein des populations d'accueil. Montréal est frappée dès le printemps 1847.

Mgr Bourget est particulièrement dévoué à cette cause. Lui-même touché par la maladie, il implore la protection de la Vierge et promet de réaliser trois voeux en cas de guérison : il s'engage à raviver la pratique des pèlerinages mariaux à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, à offrir une nouvelle statue de la Vierge à la chapelle et à commander une peinture commémorative en l'honneur de l'événement. Non seulement Mgr Bourget survit, mais l'épidémie se dissipe. Il met alors ses promesses en exécution.

La Vierge dorée est destinée à remplacer la statuette de Vierge à l'Enfant offerte à Marguerite Bourgeoys (1620-1700) en 1672, qui avait disparu quelques années plus tôt. Son fabricant demeure inconnu. La bénédiction de l'oeuvre aurait eu lieu à Paris, à la chapelle Notre-Dame-des-Victoires. Arrivée à Montréal, la statue aurait été conservée d'abord à l'église paroissiale de Notre-Dame.

Son installation à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours au courant du mois de Marie est marquée d'un cérémonial somptueux, inspiré des pratiques romaines. Les jours précédents, notamment, Mgr Bourget invite toutes les églises de son diocèse de sonner l'Angélus du soir simultanément. Le 21 mai 1848, lors d'une grande messe, la Vierge est couronnée à l'église Notre-Dame. Le soir même, une procession grandiose est organisée rassemblant en grand nombre des représentants du clergé et des autorités civiles, des membres de différentes congrégations religieuses et de sociétés pieuses, des fidèles et des curieux. Sur le chemin, avant d'emprunter la rue Saint-Paul, le cortège arrête à la chapelle de l'Hôtel-Dieu où les religieuses hospitalières suspendent un coeur de dévotion au cou de la Vierge. Une fois rendue à sa destination finale, la statue est posée au sommet du maître-autel.

L'arrivée de la Vierge dorée accentue les pèlerinages à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours tout en marquant le début d'une tradition d'offrandes de coeurs votifs par les pèlerins.

La Vierge trône sur le maître-autel jusqu'en 1997. Elle est désormais placée devant l'autel latéral ouest.

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