Soeurs de la Charité d'Ottawa

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La communauté des Soeurs de la Charité d'Ottawa est fondée en 1845, par Élisabeth Bruyère, une religieuse de la communauté des Soeurs de la Charité de Montréal, elle-même fondée en 1737 par Marguerite d'Youville. Mgr Patrick Phelan, alors évêque coadjuteur de Kingston, invite la communauté montréalaise à ouvrir une maison à Bytown (Ottawa). Il désire que la communauté vienne en aide aux démunis et réponde aux besoins des catholiques de la région, notamment en éducation. Les Soeurs de la Charité de Montréal désignent d'abord mère Marguerite-Dorothée Beaubien pour diriger cette mission. Ses problèmes de santé incitent cependant la communauté à la remplacer par Élisabeth Bruyère. Une nouvelle communauté religieuse autonome est créée en 1854. Conservant d'abord la règle des Soeurs de la Charité de Montréal, elle définit sa propre règle en 1856.

Élisabeth Bruyère devient la première supérieure des Soeurs de la Charité d'Ottawa en 1845. Dès la première année de son existence, la communauté fonde une école bilingue et un petit hôpital de sept lits. Elle fait ensuite agrandir son couvent et accueille des orphelins. En 1847 et 1848, elle doit faire face à une grave épidémie de typhus en prenant soin de plus de 600 malades. À la demande de Mgr Joseph-Bruno Guigues, alors évêque du diocèse de Bytown, elle transforme son couvent en pensionnat en 1847. Trois ans plus tard, les Soeurs de la Charité d'Ottawa s'installent dans un nouveau couvent plus spacieux, érigé au coin des rues Bruyère et Cathart, qui devient leur maison-mère. Elles font construire un hôpital général en 1866, qui est réquisitionné par l'armée jusqu'en 1870. Elles font aussi ériger un nouvel orphelinat en 1868. L'année suivante, elles acquièrent l'hôtel Matthews pour en faire un nouveau pensionnat, appelé pensionnat Notre-Dame-du-Sacré-Coeur. La même année, à la demande du curé François-Régis Michel de la paroisse de Saint-Paul d'Aylmer, elles achètent les ruines du couvent Notre-Dame-de-la-Merci, partiellement détruit par un incendie, et le font reconstruire pour y abriter une école pour jeunes filles en 1871. Lors de l'épidémie de variole de 1871, elles ouvrent l'hospice Sainte-Anne qui accueillent les personnes atteintes. Entre 1878 et 1967, les religieuses ouvrent près de quarante écoles, six hôpitaux, un orphelinat et un refuge dans l'Est et dans le Nord de l'Ontario.

En 1857, mère Bruyère établit une première mission à Buffalo aux États-Unis. À partir de 1866, les Soeurs de la Charité d'Ottawa étendent leurs activités éducatives et caritatives à travers le Québec et l'Ontario, où elles oeuvrent notamment auprès des autochtones. Elles ouvrent par la suite des maisons en Alberta (1941), au Lesotho (1931), au Malawi (1946), au Japon (1960), en Zambie (1961), au Brésil (1961), en Haïti (1967), au Cameroun (1996) et en Afrique du Sud (vers 2000). Dans leurs missions à l'étranger, les religieuses fondent des écoles, des orphelinats et des hôpitaux et s'adonnent à des activités d'évangélisation et de pastorale.

Connues sous le nom de Soeurs de la Charité d'Ottawa depuis 1968, les religieuses consacrent au début du XXIe siècle leurs énergies au service de l'éducation et des exclus, particulièrement les enfants en difficulté, les jeunes de la rue, les victimes du sida, les toxicomanes et les familles dans le besoin. Au Canada, elles poursuivent leur mission grâce à leurs 32 maisons d'éducation ou de bienfaisance d'expression française, dont 18 en Ontario. Elles sont toujours présentes aux États-Unis, particulièrement à Lowell (MA) et leurs missions à l'étranger sont maintenues grâce à la participation des religieuses natives des différents pays africains, asiatiques et sud-américains.

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