Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Aile du jardin du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Aile des parloirs
  • Aile du jardin de l'Hôtel-Dieu-de-Québec

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1695 – 1698 (Construction)
  • 1755 (Destruction par incendie)
  • 1755 (Reconstruction)
  • 1906 – 1917 (Réaménagement intérieur)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine institutionnel et civil
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Événements associés (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (6)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

L'aile du jardin du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec a été construite de 1695 à 1698. Ce bâtiment est utilisé pour les services collectifs, pour la vie communautaire ainsi que pour le logement des religieuses, en plus d'avoir servi en partie d'hôpital (de 1757 à 1759 et de 1784 à 1825) et de caserne (de 1759 à 1784). Inspiré de l'architecture française classique, l'édifice en pierre crépie présente un plan rectangulaire. Reposant sur une cave voûtée, les trois étages de maçonnerie sont coiffés d'un toit aigu à deux versants droits, réalisé en 1756 et 1757 à la suite d'un incendie survenu en 1755. La façade orientée vers le jardin du Monastère comporte aux extrémités des avant-corps légèrement en saillie. Cette aile se situe dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou, dans la ville de Québec.

Le bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment, ainsi qu'au terrain.

Cette aile fait aussi partie du site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec. Elle forme un angle presque droit avec deux autres ailes du monastère également classées, soit le choeur des religieuses et l'aile du noviciat, qui présentent une architecture semblable.

L'ensemble conventuel est compris dans le site patrimonial du Vieux-Québec.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2003-11-13

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 9 - Terrain notable
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

L'aile du jardin du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique comme témoin de l'importance des Augustines, l'une des communautés religieuses fondatrices de la Nouvelle-France. À leur arrivée de Dieppe en 1639, ces religieuses avaient pour mission de pourvoir la colonie naissante en soins hospitaliers. Elles se sont implantées définitivement à la haute-ville de Québec en 1644, où elles ont créé l'Hôtel-Dieu, premier hôpital établi en Amérique du Nord, qu'elles ont administré jusqu'en 1962. Le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) le gère maintenant. L'Hôtel-Dieu de Québec est le premier et le plus important des douze établissements de soins de santé qu'elles ont fondés au Québec. Construite de 1695 à 1698 et réparée après l'incendie du 7 juin 1755 qui a détruit l'ensemble conventuel, l'aile du jardin évoque la mission hospitalière des Augustines, car elle a servi en partie d'hôpital (de 1757 à 1825). De plus, elle rappelle les bouleversements liés à la Conquête (1759), puisqu'une partie a été occupée par des militaires britanniques jusqu'en 1784, le reste du bâtiment étant toujours réservé aux religieuses. L'aile du jardin, comme l'ensemble du monastère, reflète ainsi la présence ininterrompue des Augustines en ce lieu depuis 1644 et le rôle essentiel qu'elles ont joué auprès de la population pendant plus de 300 ans. Par ailleurs, le bâtiment constitue un témoin du mode de vie cloîtré des Augustines. Outre la période durant laquelle elle a servi d'hôpital et de caserne aux militaires britanniques, l'aile témoigne de la vie quotidienne des religieuses. Elle est utilisée pour les services collectifs (parloirs et infirmeries), pour la vie communautaire (cloître, salle de la communauté et chapelle) ainsi que pour le logement (dortoirs et cellules). Entre autres, la porte conventuelle et le tour rappellent la clôture et l'accueil des enfants abandonnés (de 1801 à 1845). Par ses différentes fonctions, l'aile illustre donc avec éloquence les usages et la vie des religieuses cloîtrées depuis l'époque de la Nouvelle-France.

L'aile du jardin présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Exemple exceptionnel d'architecture française classique au Québec, elle forme avec l'aile du noviciat un ensemble d'une grande unité, qui borde l'une des rares cours intérieures appartenant à un ensemble conventuel. D'un caractère monumental et de proportions équilibrées, elle illustre le savoir-faire architectural des maîtres artisans de la Nouvelle-France, notamment par le plan rectangulaire, la maçonnerie de moellons, les avant-corps d'angle du côté du jardin, le crépi qui uniformise les surfaces comme le veut l'idéal classique, le toit aigu, le rythme régulier des ouvertures à arc segmentaire ainsi que les imposantes voûtes intérieures. De plus, l'aile est érigée selon les recommandations des Constitutions (1666) des Augustines et présente une architecture sobre conforme aux règles monastiques, comme le traduisent l'ornementation discrète et le cloître côté cour, unique par son emplacement au premier étage. La grande harmonie et l'intégrité de son architecture intérieure datant de 1756 et 1757 témoignent du souci de continuité et de conservation des Augustines. Issue de l'un des plus ambitieux projets architecturaux en Nouvelle-France, cette aile forme avec celle du noviciat le seul ensemble monastique constitué de trois étages en pierre érigé à cette époque. L'aile du jardin figure aujourd'hui parmi les rares bâtiments institutionnels du XVIIe siècle qui subsistent en Amérique du Nord.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les caractéristiques de l'aile du jardin du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec liées à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- les divisions intérieures du rez-de-chaussée, dont le couloir côté cour, les anciens dortoirs Sainte-Catherine et de la Sainte-Vierge ainsi que les anciens parloirs;
- les divisions intérieures du premier étage, dont le cloître côté cour formé par un couloir percé de fenêtres à arc segmentaire, la salle de la communauté, l'ancienne infirmerie et l'ancienne chapelle;
- les divisions intérieures du deuxième étage, dont les petites pièces distribuées en enfilade de part et d'autre d'un couloir central;
- sa situation dans le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, compris dans le site patrimonial du Vieux-Québec;
- sa relation avec les autres éléments de l'ensemble, comme le jardin et les ailes voisines (aile du noviciat, choeur des religieuses et aile des Remparts);
- son volume, dont le plan rectangulaire, les avant-corps légèrement en saillie aux extrémités de la façade côté jardin, les trois étages reposant sur une cave voûtée, le toit à deux versants droits (couvert de tôle à baguettes) doté d'une haute charpente à la française divisée en deux niveaux de combles;
- la maçonnerie en moellons crépie (à l'intérieur et à l'extérieur) et revêtue de planches à clins sur la façade côté jardin, incluant la grande voûte à arc surbaissé au sommet presque plat et les voûtes à arc segmentaire, les murs de refend délimitant les couloirs des trois étages, les coupe-feu ainsi que le foyer d'origine de l'ancienne petite infirmerie au premier étage;
- les ornements en pierre de taille, dont les corbeaux, les bandeaux, les chaînes d'angle et les chambranles;
- les ouvertures disposées régulièrement, dont la porte à double vantail et les soupiraux de la cave voûtée, les fenêtres rectangulaires ou à arc segmentaire à battants (à petits ou à grands carreaux), la fenêtre à arc segmentaire à grands carreaux flanquée de baies latérales au deuxième étage côté cour, la baie à petits carreaux surmontée d'une imposte arquée au deuxième étage côté jardin, les chambranles moulurés, les lucarnes à pignon éclairant les deux niveaux des combles ainsi que les volets et les larges embrasures à l'intérieur;
- les éléments intérieurs en bois, dont les plafonds à solives, les plafonds en planches, le grand escalier à quatre volées, l'escalier des parloirs, les oratoires, les armoires murales des couloirs et celles plus élaborées des pièces (parmi lesquelles celle de l'ancienne infirmerie), la porte conventuelle et les autres portes (parmi lesquelles celles en noyer massif à imposte vitrée, celles à deux caissons superposés des cellules, celles à trois niveaux de caissons du rez-de-chaussée et du premier étage, de même que celles à deux vantaux de pièces importantes) ainsi que le tour;
- la serrurerie et la quincaillerie d'architecture (comprenant des motifs en volute, en fer-de-lance, en queue-de-poisson, de feuillage et en coeur), les esses, les grilles et les portes en fer.

Haut de la page

Informations historiques

Les Augustines de la Miséricorde de Jésus constituent l'une des communautés religieuses fondatrices de la Nouvelle-France. À leur arrivée de Dieppe en 1639, ces religieuses avaient pour mission de pourvoir la colonie naissante en soins hospitaliers. Elles se sont implantées définitivement à la haute-ville de Québec en 1644, où elles ont créé l'Hôtel-Dieu, premier hôpital établi en Amérique du Nord, qu'elles ont administré jusqu'en 1962. Le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) le gère maintenant. L'Hôtel-Dieu de Québec est le premier et le plus important des douze établissements de soins de santé qu'elles ont fondés au Québec.

L'aile du jardin est construite de 1695 à 1698. Conçue par François de Lajoüe (vers 1656-vers 1719), arpenteur, maître maçon, architecte-entrepreneur et ingénieur, elle s'inscrit dans un projet d'agrandissement de grande envergure, alors parmi les plus ambitieux en Nouvelle-France. Ce projet comprend aussi l'aile du noviciat, dont seulement la moitié orientale sera alors érigée (la partie occidentale est complétée en 1739 et 1740). Le monastère comptait à ce moment comme bâtiments principaux la résidence des religieuses, un choeur, une église et deux salles pour les malades. L'aile du jardin sert pour les services collectifs, pour la vie communautaire ainsi que pour le logement des religieuses.

Le 7 juin 1755, un incendie détruit la quasi-totalité de l'ensemble conventuel. Seule la maçonnerie des ailes du jardin et du noviciat subsiste. L'entrepreneur et maître maçon Jacques Deguise dit Flamand (1697-1780) effectue les réparations et les éléments perdus sont reconstruits au cours des deux années subséquentes grâce aux dons offerts par la population. La haute charpente du toit est exécutée par le maître charpentier François Charlery (1715-1779), selon le modèle d'origine réalisé par les maîtres charpentiers Pierre Ménage (vers 1648-1715) et Jean Caillé (1656-1733). Une partie de l'aile est utilisée pour loger l'hôpital.

Peu touchée par les bombardements du siège de Québec en 1759, l'aile est en partie occupée par des militaires britanniques jusqu'en 1784, le reste du bâtiment étant toujours réservé aux religieuses. L'hôpital est déménagé en 1825 dans un bâtiment distinct, et les religieuses peuvent dès lors occuper en entier l'aile du jardin. En 1846, cette dernière comporte notamment, au rez-de-chaussée, deux dortoirs, la chambre de la portière et des parloirs. Au premier étage, le cloître (dont les six grandes fenêtres cintrées sont réduites en 1876) donne accès à la salle de la communauté, la chambre de la supérieure, l'infirmerie et une chapelle. Le deuxième étage comprend les cellules des religieuses. Les combles servent au séchage du linge et à l'entreposage, tandis que la cave voûtée est utilisée pour la conservation des denrées.

L'effectif de la communauté ne cessant d'augmenter depuis la fin du XIXe siècle, l'aile est réaménagée entre 1906 et 1917. Le premier niveau des combles est doté de cellules et des lucarnes sont percées dans le toit. La façade donnant sur le jardin est revêtue de planches à clins en 1929. Avec la construction de la sacristie, du choeur des religieuses et de l'aile des Remparts en 1930 et 1931, les murs pignons et plusieurs baies de l'aile du jardin sont modifiés pour permettre de circuler d'un bâtiment à l'autre. Une annexe de trois étages vient la relier à l'aile Saint-Augustin érigée de 1955 à 1957.

L'aile du jardin du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec est classée en 2003. Au même moment sont classés le site patrimonial, l'aile du noviciat et le choeur des religieuses ainsi que quatre fonds d'archives, un fonds de livres anciens et une collection d'objets. Un cinquième fonds d'archives est également reconnu la même année; il est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012. L'église du monastère avait été classée en 1961.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 75, rue des Remparts

Latitude :

  • 46° 48' 56.132"

Longitude :

  • -71° 12' 36.17"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 213 230

Code Borden

CeEt-80      

Haut de la page

Documents

Références

Notices bibliographiques :

  • DUFAUX, François. Le monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Relevés et analyse architecturale. s.l. 2007. s.p.
  • LAUZON, Daniel, dir., Paul BERNARD et Michel JOBIN. Bilan du patrimoine. Services et institutions : Série 6000. Patrimoines, Dossiers, 103. Québec, Les Publications du Québec, 1998. 458 p.
  • MAYRAND, Pierre. « Lajoüe, François de ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • NOPPEN, Luc, Claude PAULETTE et Michel TREMBLAY. Québec : trois siècles d'architecture. Montréal, Libre expression, 1979. 440 p.
  • ROUSSEAU, François. La croix et le scalpel. Histoire des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639-1989). Vol. 1. Sillery, Septentrion, 1989. 454 p.
  • ROUSSEAU, François. La croix et le scalpel. Histoire des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639-1989). Vol. 2. Sillery, Septentrion, 1994. s.p.
  • TRÉPANIER, Paul. Le patrimoine des Augustines du monastère de l'Hôtel-Dieu de Québec. Étude de l'architecture. Québec, Ministère de la Culture et des Communications / Ville de Québec, 2001. 121 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013