Augustines de la Miséricorde de Jésus de l'Hôtel-Dieu de Québec
Type :
Groupe
Autre(s) nom(s) :
- Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec
- Augustines hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Québec
Date :
- 1639‑08‑01 –
Activité :
- Communauté religieuse (Religion)
- Soins de santé (Santé et services sociaux)
Patrimoine immobilier associé (34)
Patrimoine mobilier associé (231)
- Tabouret - Don reçu
- Table - Propriété
-
Sculpture
(Christ en croix)
- Propriété
-
Sculptures
(Anges)
- Objet doré
Plaques commémoratives associées (4)
Événements associés (1)
Groupes associés (1)
Personnes associées (6)
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Synthèse
En 1637, conseillée par le père Paul Le Jeune, supérieur des missions des Jésuites en Nouvelle-France, Marie de Vignerot, duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal Richelieu, décide de fonder un hôpital à Québec. Les Augustines de Dieppe, communauté hospitalière cloîtrée fondée au Moyen Âge et responsable de l'Hôtel-Dieu de leur ville, acceptent de prendre en charge le futur établissement. C'est ainsi que le 1er août 1639 les trois premières Augustines de la Miséricorde de Jésus, Marie Guenet de Saint-Ignace, première supérieure de la communauté, Anne Le Cointre de Saint-Bernard et Marie Forestier de Saint-Bonaventure arrivent à Québec. Avec les Ursulines, elles figurent parmi les premières communautés de religieuses à s'établir en Nouvelle-France.
Après un bref séjour à Québec, les Augustines déménagent à Sillery, en 1640, où elles fondent le premier hôpital au nord du Mexique. Situé près de la maison des Jésuites, il est destiné à l'évangélisation des Autochtones, que les hospitalières espèrent convertir par leur charité et leurs bons soins. Les guerres franco-iroquoises forcent toutefois les religieuses à retourner à l'abri des remparts de Québec en 1644. Deux ans plus tard, elles ouvrent l'Hôtel-Dieu, dédié au Précieux-Sang. Recevant de moins en moins d'Autochtones, les Augustines soignent surtout la population coloniale, les soldats et les matelots débarquant à Québec. La communauté se «canadianise» rapidement après 1650, date à laquelle la première postulante canadienne prononce ses voeux.
À la fin du XVIIe siècle, à l'instigation de Mgr Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier, évêque de Québec, on construit l'Hôpital général de Québec. En 1693, à la demande de l'évêque, quelques augustines prennent en charge cette institution destinée aux pauvres. Celles-ci formeront leur propre communauté en 1701.
Pour les Augustines de l'Hôtel-Dieu, une période difficile débute en 1755 alors que deux marins français, après avoir été hospitalisés, allument un incendie qui détruit tous leurs bâtiments. À la même époque, la France est en guerre contre l'Angleterre et la Nouvelle-France est menacée. La communauté doit s'endetter lourdement pour reconstruire le monastère, terminé en 1757. L'hôpital, qui n'est pas restauré, est relogé au rez-de-chaussée du couvent. Toutefois, à la capitulation de Québec en 1759, les troupes anglaises en occupent une partie. Elles y resteront jusqu'en 1784. Les Augustines reprennent ensuite pleinement leur rôle auprès des malades, et à partir de 1801, des enfants abandonnés. Un nouvel hôpital, distinct du monastère, est finalement reconstruit en 1825. En 1829, la communauté confie au sculpteur Thomas Baillairgé la rénovation de l'intérieur de la chapelle du couvent, datant de 1800-1803.
À la fin du XIXe siècle, les Augustines commencent à essaimer. Elles sont responsables de la fondation des hôtels-Dieu de Lévis (1892), de Gaspé (1926) et de Saint-Georges (1945-1949). De plus, l'école d'infirmières qu'elles ouvrent à Québec en 1904 soutient d'autres écoles du même genre à Chicoutimi (1938), à Gaspé (1948), à Saint-Georges (1955) et à Alma (1956) en leur prêtant du personnel qualifié. En 1957, les douze monastères canadiens de l'ordre des Augustines de la Miséricorde de Jésus s'unissent en fédération, sous l'autorité d'une seule supérieure générale, permettant aux diverses communautés de briser leur isolement tout en maintenant une certaine autonomie. Les années 1960 seront celles de grands changements pour les Augustines: abolition de la clôture, modification du costume, baisse des vocations et laïcisation des institutions de santé, dont l'Hôtel-Dieu de Québec. Elles réorientent alors leur rôle dans la société, se tournant vers la pastorale hospitalière, le bénévolat auprès des personnes âgées et les missions à l'étranger. En 1989, le pape Jean-Paul II béatifie Marie-Catherine Simon de Longpré dite de Saint-Augustin (1632-1668), considérée comme l'une des fondatrices de l'Église.
Références
Notices bibliographiques :
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- LESSARD, Rénald. Se soigner au Canada aux XVIIe et XVIIIe siècles. Hull, Musée canadien des civilisations, 1989. 160 p.
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- ROUSSEAU, François. La croix et le scalpel. Histoire des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (1639-1989). Vol. 2. Sillery, Septentrion, 1994. s.p.
- THÉRIAULT, Michel. « Augustines de la Miséricorde de Jésus ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
- s.a. Troisième centenaire de l'Hôtel-Dieu de Québec, 1639-1939. Cahiers de l'Hôtel-Dieu de Québec, 1. Québec, Imprimerie Charrier et Dugal, 1947. 142 p.