Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Carnet de dessins (Carnet de Lajoüe)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Variante(s) du titre :

  • Carnet Delajüe

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • 1675 (Production)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine industriel
  • Patrimoine maritime et fluvial

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Dessin
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet documentaire

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

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Patrimoine mobilier associé (1)

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Inventaires associés (1)

Description

Le carnet de Lajoüe est un recueil de 33 dessins à l'encre et à la pierre noire sur des feuillets de vélin reliés et numérotés. Cet ensemble est inauguré par l'annonce de « divers peizages figures et fortifications dessinees a la main en lanée 1675 » (« divers paysages, figures et fortifications dessinés à la main en l'année 1675 »). Ce carnet comprend en effet un ensemble varié de scènes et de motifs représentés, allant de dessins très techniques à des scènes plus anecdotiques.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2018.2135

Lieu de production :

  • Europe > France

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 13,5 centimètre(s)
  • Hauteur de l'image (Mesurée / intégral) : 13,3 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 20,1 centimètre(s)
  • Largeur de l'image (Mesurée / intégral) : 19,5 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 2,5 centimètre(s)

Médium :

  • Crayon
  • Encre
  • Pierre noire

Support :

  • Papier vélin

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Cousu
  • Dessiné
  • Relié

Représentation iconographique :

  • Architecture
  • Scènes de genre

Inscription :

estampillé sur le dessus : ARCHIVES DU / COLLÈGE DE MONTRÉAL; sur la première page : Duie [?] peisage [?] figure et fortification / dessinée à la main en lannée 1674/1675 / darsun (?); à gauche en bas : ARCHIVES DU / COLLÈGE DE MONTRÉAL / en bas à droite : ARCHIVES DU / COLLÈGE DE MONTRÉAL; dernière page en bas à droite : ARCHIVES DU / COLLÈGE DE MONTRÉAL

Sujet :

  • Architecture
  • Paysage
  • Scène de genre
  • Scène urbaine

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le carnet de Lajoüe tire son nom de l'auteur à qui il est aujourd'hui attribué, François de Lajoüe (1656-1719), ingénieur civil et militaire. D'abord actif à Paris, il s'installe dans la ville de Québec en 1689. Actif au Québec pendant plus de 25 ans à titre d'arpenteur royal, il est sous la protection des gouverneurs successifs : Frontenac, de Callière, de Vaudreuil. Auteur, notamment, de la première porte Saint-Jean, François de Lajoüe encadre de nombreux chantiers de construction, de restauration et de décors à Québec : Hôtel-Dieu, presbytère du séminaire, chapelle des Ursulines, église des Jésuites à Sillery, etc. Il devient, comme le dit l'historien Gérard Morisset, « un personne considérable » de Québec tant la ville est prospère et compte de chantiers dans lesquels, de près ou de loin, de Lajoüe est impliqué. Après une brillante carrière qui lui permet de s'enrichir grandement, il quitte le Québec en 1715 pour de nouveaux projets et -- le mystère encadrant ses dernières années n'a toujours pas été résolu -- sera déclaré mort en Perse, en 1719.

Son petit carnet de croquis s'est très bien conservé jusqu'à nous. Il témoigne d'une pratique courante des croquis plus ou moins élaborés sur des motifs architecturaux, et se rattache à la tradition des dessins et estampes topographiques du Français Jacques Callot, ainsi qu'aux manuscrits de l'ingénieur Sébastien Le Prestre de Vauban. Peu après, Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, ingénieur à Montréal, suivra la même méthodologie. Ce carnet est daté de 1675, alors que de Lajoüe n'arrive au Québec qu'en 1689; ce sont donc des dessins réalisés alors qu'il a 19 ou 20 ans, en pleine période de formation par l'observation, la copie et l'imitation des ouvrages anciens. Ces 33 folios témoignent dès lors de l'apprentissage de de Lajoüe, de son regard technique sur des édifices civils et militaires existants ou modifiés, regard qu'il aiguise dans ses dessins et qu'il emploie dans ses activités à Québec. En effet, on y trouve autant des dessins très techniques, comme des vues aériennes de campements, de fortifications ou de ponts, que des scènes de la vie quotidienne dans les champs, des paysages de ruines ou des architectures perchées sur des îlots rocheux. La précision technique et le souci du détail dominent chaque dessin, mais le pittoresque, voire l'humour, est aussi présent, comme au folio 5 où, devant une architecture paysanne, un chien poursuit un autre chien qui poursuit un lapin.

On comprend de fait que cette série d'études variées réalisée en France avant son départ a pu servir à l'ingénieur comme un répertoire de formes et un aide-mémoire. François de Lajoüe a pu y revenir à de nombreuses reprises dans ses ouvrages produits pour la ville de Québec. Par ailleurs, un tel carnet peut avoir joué un rôle important dans la constitution d'un art spécifiquement québécois et a aussi pu servir à former d'autres personnes. Ainsi, dans le catalogue « Les arts en Nouvelle-France », Laurier Lacroix note des similitudes entre certains folios du carnet et les décors de l'Hôpital général de Québec, à la fin du XVIIe siècle. Cette transmission non seulement de motifs iconographiques mais aussi de méthode invite, continue Lacroix, à mettre en lumière les « relations entre les architectes, hydrographes et ingénieurs du roi, qui avaient des notions de dessin et de peinture, et les autres personnes qui souhaitaient exercer ces arts en Nouvelle-France ».

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • LACROIX, Laurier. Les arts en Nouvelle-France. Collection Arts du Québec. Québec, Musée national des beaux-arts du Québec : Publications du Québec, 2012. 296 p.
  • MAYRAND, Pierre. « Sources de l'art à Montréal, un carnet de dessins du XVIIe siècle ». Culture vivante. No 10 (1968), s.p.
  • MAYRAND, Pierre. Sources de l'art en Nouvelle-France. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1968. s.p.
  • MORISSET, Gérard. « Francois de Lajoüe, maître d'oeuvres ». La Patrie (Montréal), 5 novembre 1950, s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

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