Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Monastère des Soeurs carmélites

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Carmel de Trois-Rivières
  • Monastère des Carmélites
  • Monastère du Carmel

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • 1928 – 1929 (Construction)
  • 1950 – 1951 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (6)

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Inventaires associés (1)

Images

Description

Le monastère des Carmélites est un ensemble conventuel érigé en 1928-1929 auquel une chapelle est ajoutée de 1950 à 1951. Il est constitué de volumes disposés selon un plan carré autour d'un préau. La hauteur des volumes n'excède pas deux étages et demi. Ils sont coiffés d'un toit à deux versants droits percé de quelques petites lucarnes à pignon et de grandes cheminées. Les façades sont en pierre à bossages et sont composées avec régularité et simplicité, sans ornementation. Les ouvertures sont rectangulaires ou à arc ogival. L'ensemble est situé dans un environnement verdoyant ceint d'une palissade dans un secteur urbanisé de Trois-Rivières.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Les racines de cet ordre mendiant cloîtré remontent au XIIe siècle, alors que des pèlerins fondent un établissement érémitique sur le mont Carmel, en Palestine, où le prophète Élie se serait réfugié. Prenant le nom de Notre-Dame du Mont-Carmel, cet ordre quitte la Terre sainte au cours du siècle suivant pour s'établir en Europe. En 1452, l'ordre féminin des Carmélites est organisé. Sa règle monastique est toutefois réformée par sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), en 1562. Connues sous le nom de « Carmélites déchaussées », ces religieuses sont vouées à la stricte observance de la prière, du silence et du travail manuel.

Les démarches pour amener les Carmélites à Montréal sont entreprises en 1854 par Mgr Ignace Bourget (1799-1885), deuxième évêque du diocèse, qui considère l'apport des communautés contemplatives comme un « bouclier protecteur contre les forces du Mal ». Le projet de Mgr Bourget est repris presque vingt ans plus tard par Antoine-Nicolas Braun (1815-1885), un ultramontain notoire. Il est le directeur spirituel de Marie-Luce-Hermine Frémont (1851-1873), une jeune fille de Québec qui aspire à la vie contemplative. En 1873, celle-ci est envoyée au carmel de Reims (France), pour être formée dans le but précis d'établir un carmel au Québec. La première carmélite canadienne décède toutefois avant son retour. Deux ans plus tard, un groupe de religieuses du carmel de Reims, sous la direction de mère Séraphine du Divin Coeur de Jésus (Adéline Lucas, 1816-1888), fonde à Montréal le premier carmel au Québec et au Canada. Il s'agit alors du premier ordre voué à la contemplation et à l'oraison au Canada.

En 1912, un second Carmel est construit à Saint-Boniface au Manitoba. Pour des raisons financières, la communauté doit quitter la province puisqu'il lui est impossible de construire un monastère sans éviter des impôts élevés. Après une visite à Trois-Rivières en 1926, les religieuses font l'achat d'un terrain dans les coteaux en 1927 et la construction du monastère débute en 1928. Il est édifié selon les plans des architectes Joseph-Siméon Bergeron et Charles-A. Lemay de Québec par l'entrepreneur François-Xavier Lambert de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Les moniales du Manitoba déménagent à Trois-Rivières en 1929.

La communauté étant pauvre, l'ensemble ne peut être achevé immédiatement. Pendant plusieurs années, c'est une palissade de bois qui encercle le monastère. De plus, les moniales doivent attendre jusqu'en 1951 pour avoir leur lieu de culte. L'église de la Très-Sainte-Trinité du monastère du Carmel est bâtie d'après les plans des architectes Joseph-Siméon Bergeron et L.-P. Lefebvre par l'entrepreneur Joseph Renaud. Ce lieu de culte est rénové dans les années 1970 afin de le conformer aux nouvelles orientations émises par Vatican II. Lors de ces travaux, trois statues de Médard Bourgault (1897-1967) sont ajoutées au décor.

L'architecte Joseph-Siméon Bergeron (1878-1955), qui a participé à la fois à la conception du monastère et de la chapelle des Carmélites, est très actif à Québec durant la même période. On lui doit entre autres la conception des couvents des Franciscains, des Frères des Écoles chrétiennes, des Franciscaines de Marie, et de plusieurs pavillons du Séminaire de Québec ainsi que de la chapelle des Soeurs de Saint-Joseph-de-Saint-Vallier.

Aujourd'hui, les moniales carmélites déchaussées poursuivent leur vie contemplative dans le monastère de Trois-Rivières.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
    Ville de Trois-Rivières


  • La valeur patrimoniale du monastère des Carmélites tient notamment à son architecture. L'ensemble s'inscrit dans la tradition médiévale et correspond à un modèle qui s'est perpétué pendant plus d'un millénaire. L'architecture obéit aux exigences propres à cet ordre et, à l'intérieur de l'enceinte, les divers espaces sont composés selon la tradition et suivent un plan strict. L'architecture doit se conformer à la clôture monastique choisie par les moniales : d'une part, les religieuses ne doivent voir que le firmament autour de leur habitation et, d'autre part, elles doivent être à l'abri des regards. Ainsi, l'ensemble est ceinturé d'une haute palissade et les bâtiments ne dépassent pas deux étages afin de ne pas excéder la hauteur de ce mur. Comme prescrit par l'ordre, le Carmel est sobre, dépouillé, sans ornementation, sans recherche et sans prétention esthétique. L'ensemble est homogène et en pierre pour refléter la simplicité et la pauvreté. De plus, il est en retrait de la rue et pourvu d'espaces verts afin de répondre aux besoins de tranquillité et de discrétion nécessaires aux moniales. Le Carmel de Trois-Rivières rappelle ceux de Montréal et de Reims en France. Le monastère et la chapelle ont été conçus par l'architecte Joseph-Siméon Bergeron (1878-1955) qui a dessiné plusieurs ensembles conventuels à Québec.

    La valeur patrimoniale du monastère des Carmélites repose en outre sur son intérêt historique. Le premier monastère des Carmélites au Canada est fondé à Montréal en 1875. Il s'agit alors du premier ordre voué à la contemplation et à l'oraison au Québec. En 1912, le second est érigé à Saint-Boniface au Manitoba. Pour des raisons financières, cette communauté doit quitter le Manitoba, puisqu'il lui est impossible de faire construire un monastère sans éviter des impôts élevés. Après une visite à Trois-Rivières en 1926, l'achat d'un terrain dans les coteaux est effectué en 1927 et la construction de ce monastère débute en 1928. Les moniales du Manitoba déménagent à Trois-Rivières en 1929. Cette communauté étant pauvre, l'ensemble de l'édifice ne peut être achevé immédiatement. Pendant quelques années, c'est une palissade de bois qui encercle le monastère. De plus, les moniales doivent attendre jusqu'en 1951 pour avoir leur église. Aujourd'hui, les moniales carmélites déchaussées poursuivent leur vie contemplative dans le monastère de Trois-Rivières. Par ces activités, le Carmel a profité d'un certain rayonnement dans la communauté trifluvienne notamment en s'occupant d'un atelier de reliure.
    Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Mauricie

    MRC :

    • Trois-Rivières

    Municipalité :

    • Trois-Rivières

    Adresse :

    • 1785, boulevard du Carmel

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • Ami du Carmel. Moniales carmélites aux Trois-Rivières. Montréal, L¿Oeuvre des tracts : l¿Action paroissiale, 1929. 16 p.
    • BOURQUE, Hélène. Le Carmel de Montréal : Évaluation patrimoniale du monastère. Montréal, Ministère de la Culture et des Communications, Direction du patrimoine, 2005. 84 p.
    • PANNETON, Jean. Le diocèse de Trois-Rivières, 1852-2002 : 150 ans d'espérance. Sillery, Septentrion, 2002. 256 p.
    • Patrimoine trifluvien. No 8 (1998).
    • VERRETTE, René. La folie d'aimer : Les Carmélites de Trois-Rivières. Trois-Rivières, Carmel de Trois-Rivières, 2004. 62 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

    Numéro du bien :

    • Identifiant municipal : 1103

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