Chapelle de l'Immaculée-Conception
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1862 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Usage :
- Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)
Patrimoine immobilier associé (1)
Groupes associés (1)
Personnes associées (6)
- Bourgeau, Victor (1809 – 1888) - Architecte / concepteur(-trice)
- Bourget, Ignace (1799 – 1885) - Sujet
-
Mance, Jeanne (1606 – 1673)
- Sujet
- Moreau de Brésoles, Judith (1620 – 1687) - Sujet
Carte
Description
La chapelle de l'Immaculée-Conception est un lieu de culte de petites dimensions construit en 1862. Le bâtiment en pierre présente un plan carré complété d'une abside à pans coupés et est coiffé d'un toit à deux versants droits à forte pente couvert de tôle posée à la canadienne. Sa façade principale est dotée d'un portail composé d'une porte à panneaux et à double vantail surmontée d'un tympan vitré en arc brisé. Une petite niche vitrée abritant une statuette est aménagée dans le pignon de la façade. Sous cette niche est fixé un panneau de bois portant l'inscription « Salut à Marie conçue sans péché / L'honneur de notre peuple ». Une croix métallique est placée sur le faîte avant. Les murs latéraux et ceux de l'abside sont percés de fenêtres étroites en arc brisé. La chapelle est implantée en retrait, au bout d'une allée, à l'arrière du monastère de l'Hôtel-Dieu de Montréal.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'intérieur et l'extérieur de la chapelle et exclut le terrain. La chapelle de l'Immaculée-Conception fait partie du site patrimonial de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-10-28
Prise d'effet : 2023-11-01 |
Statuts antérieurs
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Classement | Situé dans un site patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-10-28
Prise d'effet : 2023-11-01 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Déclaration | Situé dans un site patrimonial | Gouvernement du Québec | |
Transfert de responsabilité
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Valeur patrimoniale
La chapelle de l'Immaculée-Conception présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette chapelle est un lieu de recueillement de l'Hôtel-Dieu, la plus ancienne institution de Montréal et le deuxième hôpital fondé en Amérique du Nord. Il tient ses origines du dispensaire créé en 1642 par Jeanne Mance, cofondatrice de Montréal et première infirmière laïque au Canada, et du premier monastère-hôpital construit en 1645. La chapelle est aussi étroitement associée aux Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, une communauté ayant joué un rôle crucial dans l'œuvre de l'Hôtel-Dieu depuis leur arrivée à Montréal, en 1659. Les Hospitalières prennent en charge l'Hôtel-Dieu en 1676 et assurent sa direction jusqu'en 1967. Alors que la population de Montréal croît considérablement et s'établit dans les faubourgs dans la première moitié du XIXe siècle, les Hospitalières décident de déménager leur établissement près du mont Royal. Le bâtiment principal est construit de 1859 à 1861, et des ailes ainsi que des bâtiments sont ajoutés au fil du temps. La chapelle de l'Immaculée-Conception est érigée l'année suivante. Elle reprend l'idée de la chapelle du jardin du monastère de la rue Saint-Paul. Ce type de lieu de recueillement de petites dimensions, élevé dans le jardin à l'écart de l'ensemble conventuel, aussi nommé « ermitage » ou encore « retraite », est réservé aux membres de la communauté religieuse, alors que la chapelle conventuelle principale est aussi fréquentée par les bénéficiaires de l'institution. Il subsiste peu d'exemples d'ermitages sur le territoire québécois. La chapelle de l'Immaculée-Conception constitue un bon exemple de chapelle de jardin, en plus d'être associée à une communauté religieuse fondatrice et d'intégrer des éléments récupérés du précédent monastère-hôpital, dont la croix surmontant le pignon et l'autel.
La chapelle de l'Immaculée-Conception présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Ce lieu de culte a été conçu par Victor Bourgeau, l'un des architectes les plus importants de la seconde moitié du XIXe siècle au Québec. Auteur des plans de plus de 200 bâtiments, il est principalement associé à la construction de lieux de culte et d'institutions religieuses dans le diocèse de Montréal. Alors que pour le monastère et la chapelle de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal Bourgeau opte pour des formes d'inspiration classique ou baroque, il choisit plutôt le style néogothique pour la chapelle de l'Immaculée-Conception, tout en l'intégrant dans l'ensemble par l'emploi de la pierre, notamment. Le décor intérieur est essentiellement constitué de la grande niche du chœur, des nervures des voûtes, des fines colonnettes engagées et des arcs moulurés au-dessus des ouvertures. Ces éléments forment un décor sobre, mais élégant, propice au recueillement, en adéquation avec la fonction de cette chapelle de jardin.
Source: Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2024.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la chapelle de l'Immaculée-Conception liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation en retrait, au bout d'une allée, à l'arrière du monastère de l'Hôtel-Dieu de Montréal;
- son volume, dont ses petites dimensions, son plan rectangulaire complété d'une abside à pans coupés, ainsi que son toit à deux versants droits à forte pente;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre grise, les chambranles en pierre de taille, la couverture en tôle posée à la canadienne, ainsi que la porte et les fenêtres en bois;
- les ouvertures, dont le portail composé d'une porte à panneaux et à double vantail surmontée d'un tympan vitré en arc brisé, les fenêtres étroites en arc brisé, les soupiraux rectangulaires;
- la niche vitrée abritant une statuette aménagée dans le pignon de la façade ainsi que le panneau en bois fixé sous la niche et portant l'inscription « Salut à Marie conçue sans péché / L'honneur de notre peuple »;
- la croix métallique surmontant le faîte avant;
- les caractéristiques de l'aménagement intérieur, dont la fausse voûte en arc brisé et ses nervures, les colonnettes engagées, les arcs moulurés au-dessus des fenêtres, la niche en arc brisé et à moulures polylobées aménagée dans le coeur pour abriter une statue, et le plancher en bois verni;
- le mobilier intégré, dont la clôture du choeur et l'autel en bois;
- les verrières à motifs de lis et d'étoiles.
Informations historiques
L'Hôtel-Dieu est la plus ancienne institution de Montréal et le deuxième hôpital fondé en Amérique du Nord. Cet établissement tire ses origines du dispensaire qui est créé le 18 mai 1642 par Jeanne Mance (1606-1673), cofondatrice de Montréal et première infirmière laïque au Canada, à l'endroit connu sous le nom de Pointe à Callière, dans le fort de Ville-Marie.
En 1645, le premier Hôtel-Dieu est érigé sur un terrain concédé par la société Notre-Dame de Montréal à Jeanne Mance. Situé sur la rue Saint-Paul, cet hôpital, construit en bois, est victime d'une série d'incendies au cours de son histoire.
En 1659, les trois premières Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, Judith Moreau de Brésoles (1620-1687), Catherine Macé (1618-1698) et Marie Maillet (1610-1677), arrivent de La Flèche, en France, pour prêter main-forte à Jeanne Mance, à la suite de sa demande en 1658. Les Hospitalières prennent charge de l'établissement en 1676, quelques années après le décès de la fondatrice. Tout au long de leur histoire, les Hospitalières contribuent à l'avancement des pratiques médicales, notamment dans le domaine de l'enseignement.
En 1858, les Hospitalières décident de déménager l'Hôtel-Dieu. De nombreuses raisons motivent ce choix. La ville se développe, la population est grandissante et quintuple par rapport à 1825. Une plus grande quantité de lits est nécessaire pour soigner les malades et l'exiguïté du terrain de la rue Saint-Paul empêche tout agrandissement.
Les Hospitalières jettent leur dévolu sur la « terre de la Providence », sur le mont Sainte Famille, acquise en 1730 de Benoît et Gabriel Basset, fils du notaire Bénigne Basset (1639-1699). À l'époque, cette terre agricole s'étend entre les actuelles rues Sherbrooke et Jean-Talon, et mesure 150 arpents. Les religieuses choisissent l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888), selon les conseils de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, pour la réalisation des plans du nouvel Hôtel-Dieu.
Les travaux de l'ensemble commencent en 1859 et se terminent en 1861. Le bâtiment principal comprend les ailes du monastère des religieuses et de l'hôpital, qui sont réunies par une chapelle, point central de l'ensemble. La propriété est ceinte d'un mur de pierre et ponctuée de plusieurs espaces verts et de services. Les premières religieuses emménagent dans les nouveaux bâtiments le 9 mars 1860, et les dernières arrivent le 24 août 1861. Les derniers patients, eux, sont transférés le 19 juin 1861.
La chapelle de l'Immaculée-Conception est construite en 1862, et elle est bénie le 6 juin de la même année. Alors que l'ensemble de l'Hôtel-Dieu possède une architecture d'inspiration classique et baroque, Bourgeau choisit une architecture néogothique pour la chapelle de l'Immaculé-Conception. Ce lieu de recueillement de petites dimensions, sis à l'écart du bâtiment principal, aussi nommé « ermitage » ou encore « retraite », est réservé aux membres de la communauté religieuse. La croix en façade est récupérée du premier Hôtel-Dieu, celui de la rue Saint-Paul.
À partir de 1941, les murs intérieurs de la chapelle sont peints en blanc, dissimulant les décors intérieurs.
En 1967, une société publique créée par le gouvernement du Québec remplace les Sœurs hospitalières à la direction de l'Hôtel-Dieu. Les religieuses conservent la propriété de leur monastère et siègent au conseil d'administration de la nouvelle entité jusqu'en 1973.
En 1996, l'Hôtel-Dieu de Montréal devient l'un des trois établissements du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).
En 2017, l'ensemble conventuel des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, à l'exception de la crypte de la chapelle, est cédé à la Ville de Montréal.
En 2024, la chapelle de l'Immaculée-Conception est classée, en même temps que le site patrimonial de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal et la chapelle de l'Hôtel-Dieu.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Le Plateau-Mont-Royal
Adresse :
- avenue des Pins Ouest
Latitude :
- 45° 30' 48.9"
Longitude :
- -73° 34' 46.0"
Désignation cadastrale :
- Lot 6 001 895
Code Borden
BjFj-220 |
Références
Notices bibliographiques :
- Beaupré Michaud et Associés, Architectes. Étude patrimoniale sur le cadre bâti de l’Hôtel Dieu. s.l. Centre Hospitalier de l’Université de Montréal, 2014. s.p.
- Beaupré Michaud et Associés, Architectes. Principes directeur de conservation et d’aménagement de la Cité des Hospitalières. Montréal, 2018. s.p.
- CARON, Denise. La terre de la Providence, L’évolution de la propriété des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal. Montréal, Division du patrimoine, Ville de Montréal, 2014. 90 p.
- CHA, Jonathan. Étude paysagère de l’Hôtel-Dieu. s.l. 2014. 250 p.
- Ville de Montréal. Énoncé de l’intérêt patrimonial. Site de l’Hôtel-Dieu de Montréal. s.l. Direction de l’urbanisme, Division du patrimoine, Service de la mise en valeur, 2016. s.p.