Site patrimonial de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Avis d'intention de classement	Site patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-26
Statuts antérieurs Proposition de statut national, 2018-06-06
Déclaration	Situé dans un site patrimonial	Gouvernement du Québec
Transfert de responsabilité Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21 Prise d'effet : 2018-09-21

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Le site patrimonial de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal présente un intérêt pour sa valeur historique. Créée par Jeanne Mance la même année que la fondation de Ville-Marie, l'Hôtel-Dieu est la plus ancienne institution de Montréal et le deuxième hôpital fondé en Amérique du Nord. L'ensemble conventuel est étroitement associé aux Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, une communauté religieuse ayant joué un rôle crucial auprès des pauvres et des malades depuis 1659. Cette année-là, trois religieuses venues de La Flèche, en France, viennent s'établir à Montréal pour prêter main-forte à Jeanne Mance. La gestion de l'Hôtel-Dieu, d'abord établi sur la rue Saint-Paul, sera confiée aux Hospitalières quelques années après la mort de Jeanne Mance. Alors que la population de Montréal croît considérablement et s'établit dans les faubourgs dans la première moitié du XIXe siècle, les Hospitalières décident de déménager près du mont Royal. Les travaux du nouvel ensemble commencent en 1859 et de nouvelles ailes et bâtiments seront ajoutés au fil du temps. Tout au long de leur histoire, les Hospitalières de Saint-Joseph font progresser les pratiques médicales, notamment dans le domaine de l'enseignement. Le site patrimonial témoigne de l'histoire et du rôle important de cette communauté, ainsi que du mode de vie des religieuses;


Le site patrimonial présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Il constitue un exemple achevé de grand ensemble conventuel érigé au milieu du XIXe siècle. Ces ensembles monumentaux présentent habituellement une chapelle centrale donnant sur la voie publique et des ailes qui se déploient de part et d'autre. La chapelle reçoit souvent une ornementation plus élaborée alors que les ailes sont généralement plus sobres. L'Hôtel-Dieu est dessiné par Victor Bourgeau, qui s'inspire fortement de l'ancien ensemble de la rue Saint-Paul. Il opte pour une architecture d'inspiration classique pour la plupart des ailes, mais dessine une chapelle néo-baroque couronnée d'un dôme pour articuler l'ensemble. D'autres ailes ou bâtiments sont ajoutés par la suite, dont le généralat et la maison des aumôniers, mais ils sont bien intégrés grâce à leur volume et aux matériaux utilisés, notamment. La section conventuelle a subi peu de modifications importantes depuis sa construction, et conserve en outre des éléments aujourd'hui rares, dont le caveau à légumes à l'architecture sobre, mais soignée et le mur d'enceinte délimitant toujours la propriété, y compris en façade.

Le site patrimonial présente également un intérêt pour sa valeur paysagère. Il constitue un exemple très bien préservé d'un ensemble paysager associé à un grand couvent urbain. Avant 1945, la plupart des grands ensembles conventuels comptaient des aménagements divisés en différentes unités correspondant à divers besoins de la communauté : représentation publique, espaces de prière et de méditation, production alimentaire, etc. Ces besoins ont évolué au fil du temps, entraînant des changements dans ces jardins. Le site patrimonial de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal est l'un des très rares exemples de grand couvent urbain ayant conservé un ensemble paysager de grandes dimensions et des traces matérielles substantielles des différentes unités qui l'ont composé. Il préserve notamment des espaces de représentation (entrée de la chapelle, entrée du monastère), des espaces de prière et méditation (cour de l'oratoire, secteur de la chapelle de l'Immaculée-Conception, monuments), des espaces de production alimentaire (vergers des jardins Sainte-Vierge et Saint-Joseph) ainsi que des espaces autrefois réservés au personnel (entrée du jardin). Les vergers et la chapelle de jardin sont des éléments devenus particulièrement rares. Par ailleurs, le site comporte encore aujourd'hui des aménagements ornementaux mis en place en 1949 par Lambert de Wit, horticulteur et jardinier reconnu.

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