Chapelle de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1859 – 1861 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Usage :
- Services et institutions (Chapelles conventuelles)
Patrimoine immobilier associé (2)
Fait partie de :
Comprend :
Plaques commémoratives associées (1)
Groupes associés (1)
Personnes associées (8)
- Bourgeau, Victor (1809 – 1888) - Architecte / concepteur(-trice)
- Bourget, Ignace (1799 – 1885) - Sujet
-
Mance, Jeanne (1606 – 1673)
- Inhumé(e) en ce lieu
- Moreau de Brésoles, Judith (1620 – 1687) - Inhumé(e) en ce lieu
Carte
Description
La chapelle de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1859 à 1861. Le bâtiment en maçonnerie de pierres présente un plan rectangulaire et est coiffé d'un toit à deux versants droits couvert de cuivre. Un dôme de plan circulaire sur base carrée surmonté d'un lanternon et d'une croix, aussi couvert de cuivre, s'élève au-dessus du chœur. La chapelle est dotée d'une façade à deux niveaux et cinq travées couverte de pierre de taille lisse. Cette façade est percée de trois portails cintrés composés de portes à panneaux et d'un tympan vitré ainsi que d'une fenêtre cintrée. La façade est aussi dotée de six niches cintrées et ornée de pilastres. Sa partie centrale est terminée par un fronton surmonté d'une croix métallique et elle est encadrée d'ailerons. Les murs latéraux sont percés de fenêtres cintrées ainsi que de soupiraux rectangulaires au niveau de la crypte, marqué par un bandeau. La chapelle est située au centre d'un vaste ensemble conventuel et hospitalier et elle est placée en retrait de l'avenue des Pins, fermant la perspective de la rue Sainte-Famille, dans l'arrondissement Le Plateau-Mont-Royal de la ville de Montréal.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'intérieur et l'extérieur de la chapelle, ainsi qu'à la crypte, et exclut le terrain. La chapelle l'Hôtel-Dieu-de-Montréal fait partie du site patrimonial de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-10-28
Prise d'effet : 2023-11-01 |
Statuts antérieurs
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Classement | Situé dans un site patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-10-28
Prise d'effet : 2023-11-01 |
Statuts antérieurs
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Déclaration | Situé dans un site patrimonial | Gouvernement du Québec | |
Transfert de responsabilité
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Valeur patrimoniale
La chapelle de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette chapelle est le coeur spirituel de l'Hôtel-Dieu, la plus ancienne institution de Montréal et le deuxième hôpital fondé en Amérique du Nord. Il tient ses origines du dispensaire créé en 1642 par Jeanne Mance, cofondatrice de Montréal et première infirmière laïque au Canada, et du premier monastère-hôpital construit en 1645. La chapelle est aussi étroitement associée aux Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, une communauté ayant joué un rôle crucial dans l'oeuvre de l'Hôtel-Dieu depuis leur arrivée à Montréal, en 1659. Les Hospitalières prennent en charge l'Hôtel-Dieu en 1676 et assurent sa direction jusqu'en 1967. Alors que la population de Montréal croît considérablement et s'établit dans les faubourgs dans la première moitié du XIXe siècle, les Hospitalières relocalisent leur établissement près du mont Royal. La chapelle de l'Hôtel-Dieu est érigée de 1859 à 1861 comme point central du bâtiment principal. Les services religieux sont donnés dans la chapelle par des aumôniers sulpiciens qui y accueillent les religieuses, les patientes et patients de l'hôpital, les bénéficiaires de l'orphelinat et le personnel laïc. Les fidèles de la paroisse Saint-Jean-Baptiste y assistent à la messe jusqu'en 1881. La crypte aménagée sous la chapelle est le lieu d'inhumation d'environ 600 hospitalières, dont les 3 premières parties de France en 1659, ainsi que de Jeanne Mance.
La chapelle de l'Hôtel-Dieu présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Ce lieu de culte a été conçu par Victor Bourgeau, l'un des architectes les plus importants de la seconde moitié du XIXe siècle au Québec. Auteur des plans de plus de 200 bâtiments, il est principalement associé à la construction de lieux de culte et d'institutions religieuses dans le diocèse de Montréal. La chapelle de l'Hôtel-Dieu, conçue peu de temps après un voyage de Bourgeau à Rome, constitue un exemple précoce et abouti de l'emploi du style néo-baroque dans l'architecture religieuse québécoise. Ce style est fortement prisé par Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, tenant du courant ultramontain, qui voit d'un bon oeil ces références à Rome et au Vatican. Cette influence néo-baroque se manifeste notamment par la présence d'un dôme au-dessus du choeur, qui serait le premier construit pour un lieu de culte montréalais, dont la coupole est ornée d'un décor peint, ainsi que par sa façade monumentale dotée d'un fronton et d'ailerons.
Source: Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2024.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la chapelle de l'Hôtel-Dieu-de-Montréal liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation au centre d'un vaste complexe conventuel et hospitalier, en retrait de l'avenue des Pins, sa façade fermant la perspective de la rue Sainte-Famille;
- son volume, dont le plan rectangulaire, le toit à 2 versants droits, ainsi que le dôme de plan circulaire sur base carrée au-dessus du choeur (percé de 16 fenêtres cintrées et orné de pilastres);
- les matériaux, dont la maçonnerie de pierre, la façade et les éléments ornementaux et architecturaux en pierre de taille lisse, la couverture en cuivre, les portes et les fenêtres en bois, ainsi que les croix métalliques;
- les caractéristiques de la façade à 2 niveaux et à 5 travées, dont la partie centrale en saillie terminée par un fronton et une croix, les 3 portails cintrés (composés d'une porte à panneaux et d'un tympan vitré), l'unique fenêtre cintrée centrale, les 6 niches cintrées, les pilastres, les ailerons couronnant les sections latérales;
- les caractéristiques des murs latéraux, dont les fenêtres cintrées, les soupiraux rectangulaires et le bandeau;
- l'aménagement et le décor intérieurs de la chapelle, dont le choeur surmonté d'une coupole ornée d'un décor peint, la nef surmontée d'un plafond à caissons, les tribunes latérales et arrière à 2 niveaux, le déambulatoire, les fenêtres hautes, les garde-corps à balustres tournés, les arcades surbaissées et cintrées, les pilastres à chapiteaux, les entablements à denticules et à modillons, les niches, les grilles métalliques, les vitraux (illustrant notamment la première messe à Ville-Marie ainsi que messieurs Jérôme Le Royer de la Dauversière et Jean-Jacques Olier), le travertin du plancher de la nef, le marbre vert du plancher du choeur;
- les caractéristiques de la crypte, dont son aménagement sous la chapelle, les murs en pierre crépis, le plafond plat, le plancher en planches, les arcades surbaissées, les pilastres, les chambranles moulurés et les autres éléments menuisés, les plaques commémoratives fixées au mur, ainsi que les sentences peintes sur les murs.
Informations historiques
L'Hôtel-Dieu est la plus ancienne institution de Montréal et le deuxième hôpital fondé en Amérique du Nord. Cet établissement tire ses origines du dispensaire qui est créé le 18 mai 1642 par Jeanne Mance (1606 1673) à l'endroit connu sous le nom de Pointe-à-Callière, dans le fort de Ville-Marie.
En 1645, le premier Hôtel-Dieu est érigé sur un terrain concédé par la société Notre-Dame de Montréal à Jeanne Mance. Situé sur la rue Saint-Paul, cet hôpital, construit en bois, est victime d'une série d'incendies au cours de son histoire.
En 1659, les trois premières Religieuses hospitalières de Saint-Joseph arrivent de La Flèche, en France, pour prêter main-forte à Jeanne Mance. Les Hospitalières prennent charge de l'établissement en 1676. Tout au long de leur histoire, les Hospitalières contribuent à l'avancement des pratiques médicales, notamment dans le domaine de l'enseignement.
En 1858, les Hospitalières déménagent l'Hôtel-Dieu, car une plus grande quantité de lits est nécessaire pour soigner les malades et l'exiguïté du terrain de la rue Saint-Paul empêche tout agrandissement. Les Hospitalières choisissent alors de s'établir un terrain situé sur le mont Sainte-Famille.
Les religieuses choisissent l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888), selon les conseils de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, pour la réalisation des plans du nouvel Hôtel-Dieu. Les travaux commencent en 1859 et se terminent en 1861. Le bâtiment principal comprend les ailes du monastère des religieuses et de l'hôpital, qui sont réunies par une chapelle au centre de l'ensemble.
Bourgeau conçoit la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Montréal comme le point central de l'ensemble. Il en dessine les plans peu de temps après un voyage à Rome. Elle constitue ainsi un exemple du style néobaroque dans l'architecture religieuse québécoise. Cette influence néobaroque se manifeste notamment par la présence d'un dôme au-dessus du choeur, qui serait le premier construit pour un lieu de culte montréalais, dont la coupole est ornée d'un décor peint, ainsi que par sa façade monumentale dotée d'un fronton et d'ailerons. Les décors peints de la chapelle sont réalisés par le peintre muraliste John Held.
Les religieuses emménagent dans les nouveaux bâtiments entre le 9 mars 1860 et le 24 août 1861. Les derniers patients, eux, sont transférés le 19 juin 1861. Les services religieux sont prodigués dans la chapelle par des aumôniers sulpiciens, qui y accueillent les religieuses, mais aussi les fidèles de la paroisse Saint-Jean-Baptiste jusqu'en 1881. Les patients de l'hôpital, les bénéficiaires de l'orphelinat et les employés laïcs peuvent assister aux services religieux dans les tribunes. La crypte est aménagée sous la chapelle pour servir de lieu d'inhumation des Hospitalières. Les restes de Jeanne Mance et des religieuses ayant soigné les malades dans le Vieux-Montréal sont translatés dans cette crypte en 1861, à l'occasion d'une cérémonie.
La chapelle fait l'objet de deux rénovations en 1928 et en 1967. Au cours de ce dernier réaménagement, le chœur des religieuses disparaît et le décor peint est masqué, à l'exception des fresques de la coupole et des pendentifs. Un décor de céramique et de marbre est plutôt mis en place. L'artiste peintre et sculpteur Claude Théberge (1934-2008) est choisi pour réaliser un ensemble d'œuvres en grès comprenant deux statues, un crucifix, deux bas-reliefs et un chemin de croix.
En 1967, une société publique créée par le gouvernement du Québec remplace les Soeurs hospitalières à la direction de l'Hôtel-Dieu. Les religieuses conservent la propriété de leur monastère et siègent au conseil d'administration de la nouvelle entité jusqu'en 1973.
En 2017, l'ensemble conventuel des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, à l'exception de la crypte de la chapelle, est cédé à la Ville de Montréal. La chapelle est désacralisée en 2019.
En 2024, la chapelle de l'Hôtel-Dieu est classée.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Le Plateau-Mont-Royal
Adresse :
- avenue des Pins Ouest
Latitude :
- 45° 30' 47.472"
Longitude :
- -73° 34' 39.889"
Désignation cadastrale :
- Lot 6 001 895
- Lot 6 001 896
Code Borden
BjFj-220 |
Références
Notices bibliographiques :
- Beaupré Michaud et Associés, Architectes. Étude patrimoniale sur le cadre bâti de l’Hôtel Dieu. s.l. Centre Hospitalier de l’Université de Montréal, 2014. s.p.
- Beaupré Michaud et Associés, Architectes. Principes directeur de conservation et d’aménagement de la Cité des Hospitalières. Montréal, 2018. s.p.
- CARON, Denise. La terre de la Providence, L’évolution de la propriété des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal. Montréal, Division du patrimoine, Ville de Montréal, 2014. 90 p.
- CHA, Jonathan. Étude paysagère de l’Hôtel-Dieu. s.l. 2014. 250 p.
- s.a. L'Architecture de Montréal. s.l. Éditions Libre Expression / Ordre des architectes du Québec, 1990. 181 p.
- Ville de Montréal. Énoncé de l’intérêt patrimonial. Site de l’Hôtel-Dieu de Montréal. s.l. Direction de l’urbanisme, Division du patrimoine, Service de la mise en valeur, 2016. s.p.
Multimédias disponibles en ligne :
Numéro du bien :
- Inventaire des lieux de culte du Québec : 2003-06-308