Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice

Type :

Patrimoine mobilier (Patrimoine documentaire)

Autre(s) nom(s) :

  • Archives des Sulpiciens
  • Collection d'archives des Sulpiciens

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • après 1291 – avant 1997 (Datation des éléments contenus dans l'ensemble)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (2)

Groupes associés (1)

Description

Les archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice forment un ensemble de documents produits de 1291 à 1997 et conservés par celle-ci. Le fonds comprend environ un kilomètre linéaire de documents textuels, 75 000 pièces iconographiques, 8 000 cartes géographiques et devis techniques, ainsi que des enregistrements sonores et filmiques. Classés en une trentaine de fonds institutionnels et plus de 200 fonds d'individus, les documents comprennent notamment : des cartes anciennes de Ville-Marie (Montréal) et des documents relatifs à l'aménagement et à la gestion du territoire montréalais durant le régime seigneurial; des documents concernant Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676), comme de la correspondance; des documents relatifs au gouvernement de la Compagnie et à la maintenance de leurs propriétés; des édits et des ordonnances de rois de France et de gouverneurs de la Nouvelle-France; les archives de la paroisse Notre-Dame de Montréal et d'autres paroisses; des documents témoignant des activités intellectuelles, missionnaires et didactiques des Sulpiciens; des documents liés aux institutions d'enseignement et aux associations culturelles fondées par la Compagnie, telles divers collèges et la Bibliothèque Saint-Sulpice; des documents concernant diverses communautés religieuses montréalaises.

Ces archives sont classées ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19
Prise d'effet : 2020-08-25

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
  • Proposition de statut national, 2020-08-19
 
Proposition de statut national non retenue Document patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-12-03

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national
 

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Valeur patrimoniale

Les archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Ces documents ont été produits et rassemblés par cette organisation fondée en 1641 par Jean-Jacques Olier (1608-1657) sous le nom de la Compagnie des prêtres du Saint-Sacrement et du Grand séminaire de Vaugirard. L'année suivante, elle devient la Compagnie de Saint-Sulpice, du nom de la cure parisienne du fondateur. Par son rôle dans la Société Notre-Dame de Montréal, Jean-Jacques Olier participe à l'établissement de Ville-Marie (Montréal) en 1642. Les Sulpiciens arrivent à Montréal en 1657. Ils y érigent rapidement un séminaire et assurent le service spirituel. Les prêtres de Saint-Sulpice deviennent propriétaires de la seigneurie de l'Île-de-Montréal en 1663. Ils multiplient dès lors leurs efforts pour activer le peuplement de l'île. Ils concèdent les terres, dirigent l'aménagement du territoire et le creusage de canaux de navigation, exploitent des moulins, soutiennent financièrement des communautés religieuses et créent plusieurs paroisses qu'ils desservent. Ils mettent aussi sur pied des missions pour évangéliser les autochtones. Les Sulpiciens demeurent seigneurs de l'île de Montréal jusqu'en 1840. À partir de ce moment, ils sont chargés par l'évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse, fondé en 1836. En plus de leur rôle dans le domaine de l'éducation, les Sulpiciens contribuent à la circulation de l'imprimé à Montréal. Ils fondent l'Oeuvre des bons livres en 1844, et la Bibliothèque Saint-Sulpice en 1915. Au cours du XXe siècle, les Sulpiciens poursuivent leur travail de missionnaires et de formateurs des prêtres à Montréal, dans l'Ouest canadien ainsi que dans plusieurs parties du monde, dont l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud et le Japon. Ces archives témoignent de la contribution exceptionnelle des Sulpiciens à l'histoire de Montréal et du Québec.

Les archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur historique liée à leur importance documentaire. Elles témoignent de l'histoire de cette congrégation, de ses oeuvres et de ses institutions, en plus de constituer le plus important fonds d'archives privé lié à l'histoire de Montréal. Ces archives contiennent des documents produits depuis le XIIIe siècle, dont la majorité couvre plus particulièrement la période allant de 1620 à 1976. Elles reflètent les rôles religieux et civils de la Compagnie et de ses membres et concernent plusieurs secteurs d'activité, dont l'enseignement dans les collèges fondés par les Sulpiciens, l'aménagement et la gestion du territoire montréalais, la diffusion des idées à travers des associations culturelles et la collaboration à l'oeuvre de diverses congrégations religieuses. Le fonds comprend des documents précieux contribuant à la connaissance de l'histoire de Montréal, du Québec et du Canada, notamment de la correspondance de Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676), des édits et des ordonnances de rois de France et de gouverneurs de la Nouvelle-France, des plans uniques et rares de Ville-Marie, ainsi que les premiers registres de la paroisse Notre-Dame de Montréal. Ces archives apportent en outre un éclairage essentiel sur l'administration de la justice et du régime seigneurial en Nouvelle-France, sur la formation du clergé montréalais de même que sur des événements historiques marquants comme la prise de Montréal par les troupes révolutionnaires américaines en 1775.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2021.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice comprennent, notamment :
- l'ensemble d'environ un kilomètre linéaire de documents textuels réparti en fonds institutionnels et individuels;
- les 75 000 pièces iconographiques, dont les photographies, les diapositives, les négatifs, les dessins, les estampes et les gravures;
- les 8 000 cartes géographiques et devis techniques, dont les plans de Ville-Marie datant de 1688 à 1761;
- les 237 heures d'enregistrements sonores et les 135 heures d'enregistrements filmiques;
- le document le plus ancien des archives sulpiciennes, soit l'« Attestation de Thuringe », daté de 1291;
- les documents relatifs au gouvernement de la Compagnie, dont les nominations, les livres de comptes, les constitutions, les coutumiers, les procès-verbaux, la correspondance, les rapports et les mémoires ainsi que divers documents juridiques;
- les documents relatifs au système seigneurial et aux propriétés des Sulpiciens à Montréal, à Oka et à Saint-Sulpice, dont les actes notariés tels les titres de propriété, les successions et les testaments, les plans et les documents de bornage;
- les documents concernant Paul de Chomedey de Maisonneuve, comme la correspondance;
- les documents relatifs à l'administration de la justice en Nouvelle-France, dont les édits et les ordonnances de rois de France (principalement de Henry II et de Louis XIV) et de plusieurs gouverneurs et intendants;
- les archives de la paroisse de Notre-Dame de Montréal, dont les registres de baptêmes, de mariages et de sépultures datés de 1642 à 1867, et les documents liés aux autres paroisses fondées et desservies par les Sulpiciens;
- les documents relatifs à l'aménagement et à la gestion du territoire urbain montréalais, dont les archives concernant les voies de circulation, le premier canal Lachine, l'aqueduc et la défense militaire de la ville;
- les documents témoignant de l'activité intellectuelle, missionnaire et didactique des Sulpiciens, dont les sermons, les prônes, les oraisons funèbres, les discours, les cahiers manuscrits, les manuels de catéchisme, de théologie et de philosophie, les ouvrages en langues autochtones, les partitions et livres d'enseignement de la musique ainsi que les récits historiques et biographiques;
- les documents relatifs aux institutions d'enseignement fondées et gérées par les Sulpiciens, dont les dossiers d'élèves, les registres de pensionnaires, les relevés de notes, les livres d'associations étudiantes, les travaux d'étudiants, les albums de finissants, les listes de distribution des prix, les annuaires;
- les documents relatifs à la Bibliothèque Saint-Sulpice et à sa fondation, notamment la correspondance, les articles de journaux, les livres de comptes, les plans et les documents concernant les activités de l'organisation;
- les documents relatifs aux associations culturelles fondées par la Compagnie, telles que le Cercle Ville-Marie et l'Œuvre des bons livres;
- les documents relatifs au Collège canadien à Rome et au rôle d'ambassadeurs des Sulpiciens au Vatican, dont la correspondance;
- les documents relatifs à diverses communautés religieuses montréalaises et à leurs œuvres, telles que la congrégation de Notre-Dame, les Soeurs de la Charité et les frères Charon;
- les documents financiers, dont ceux relatifs à la mise sous tutelle de la Compagnie par le gouvernement provincial de 1930 à 1962.

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Informations historiques

Les archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice forment un ensemble de fonds constitué à partir du XVIIe siècle par cette organisation religieuse.

En 1641, Jean-Jacques Olier de Verneuil (1608-1657) fonde, à Paris, la Compagnie des prêtres du Saint-Sacrement et du Grand séminaire de Vaugirard. L'année suivante, cette compagnie devient la Compagnie de Saint-Sulpice, du nom de la cure parisienne du fondateur. Par son rôle dans la Société Notre-Dame de Montréal, Jean-Jacques Olier participe à l'établissement de Ville-Marie (Montréal) en 1642. Les Sulpiciens arrivent à Montréal en 1657. Ils y érigent rapidement un séminaire et assurent le service spirituel.

En 1663, les Prêtres de Saint-Sulpice, déjà propriétaires de la seigneurie de Saint-Sulpice, font l'acquisition de la seigneurie de l'Île-de-Montréal. À partir de ce moment, ils multiplient leurs efforts pour développer l'île et activer son peuplement. Ils concèdent les terres, dirigent l'aménagement du territoire et le creusage de canaux de navigation, exploitent des moulins, soutiennent financièrement des communautés religieuses et créent plusieurs paroisses qu'ils desservent. Plusieurs documents conservés au sein des archives témoignent des débuts de Montréal et du rôle de seigneurs des Sulpiciens, dont des plans de Ville-Marie, des titres de propriétés, de la correspondance de Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) et les premiers registres de la paroisse Notre-Dame. Les Sulpiciens mettent aussi sur pied des missions pour évangéliser les Premières nations, comme la mission de la Montagne qu'ils déménagent par la suite au Sault-au-Récollet et dans la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes. Certaines archives, notamment un livre de prières en langue iroquoise, rappellent cette époque.

Les Sulpiciens demeurent seigneurs de l'île de Montréal jusqu'en 1840. À partir de ce moment, ils sont chargés par l'évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse, érigé en 1836. Le grand séminaire de Montréal est alors fondé. Les Sulpiciens créent par la suite d'autres institutions d'enseignement, dont le Collège de Montréal en 1868 et le collège André-Grasset en 1927. Les archives sulpiciennes comprennent ainsi plusieurs fonds relatifs à leur fonction d'enseignants dans ces collèges.

En plus de leur rôle dans le domaine de l'éducation, les Sulpiciens contribuent à la circulation de l'imprimé à Montréal. Ils fondent l'Oeuvre des bons livres, en 1844, et la Bibliothèque Saint-Sulpice, en 1915.

Les Sulpiciens traversent difficilement la crise économique des années 1930 et, en mai 1937, l'Assemblée législative de la province de Québec fait adopter une loi qui prévoit le règlement d'une partie de leurs dettes par le gouvernement. Des documents financiers conservés dans les archives de la Compagnie concernent cette période de mise sous tutelle.

Au cours du XXe siècle, les Sulpiciens poursuivent leur travail de missionnaires et de formateurs des prêtres à Montréal, dans l'Ouest canadien ainsi que dans plusieurs parties du monde, dont l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud et le Japon.

Les archives de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice sont classées en 2021, en même temps que la collection de biens mobiliers et celle de livres rares et anciens.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 116, rue Notre-Dame Ouest

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

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