Sculpture (Saint Jean de Brébeuf)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Date :
- après 1700 – avant 1750 (Production)
- vers 1865 (Déménagement)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme)
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Sculpture
Patrimoine immobilier associé (1)
Groupes associés (1)
- Compagnie de Jésus (1625 – ) - Propriétaire
Personnes associées (1)
- Brébeuf, Jean de (1593 – 1649) - Sujet représenté
Description
Sculpture monochrome en ronde-bosse représentant un homme barbu tenant une croix dans la main droite, les bras croisés sur la poitrine. Il porte une tunique avec le capuchon relevé et des sandales. Un chapelet tombe de sa taille d'un côté, et un simple cordon tombe de l'autre.
Numéro de l'objet :
- Numéro d'accession : 1982.862
Dimensions :
- Hauteur, Base (Mesurée / intégral) : 7 centimètre(s)
- Hauteur (Mesurée / intégral) : 119 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 36 centimètre(s)
Matériaux :
- Bois
- Plâtre
Technique de fabrication :
- Sculpté
Représentation iconographique :
- Croix
- Manteau à capuchon
- Rosaires
- Saint Jean de Brébeuf
- Sandales
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1967-10-04 |
Valeur patrimoniale
La sculpture représentant saint Jean de Brébeuf présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Vraisemblablement réalisée au XVIIIe siècle par un artiste dont l'identité demeure inconnue à ce jour, elle témoigne d'une dévotion précoce aux saints martyrs canadiens dans les missions jésuites. L'oeuvre fait partie d'un ensemble de sculptures en bois conservées à la mission de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake. Cette dernière est fondée au XVIIe siècle près de Québec, pour la communauté huronne-wendate. La sculpture représente saint Jean de Brébeuf (1593-1649), figure majeure de l'histoire des Jésuites au Canada. Missionnaire durant 15 ans en Huronie dans la première moitié du XVIIe siècle, Brébeuf est l'un des premiers à relater le mode de vie et les coutumes de la nation huronne-wendate. Dans ses missions, il côtoie par ailleurs le père Chaumonot (1611-1693), fondateur de la mission de Notre-Dame-de-Lorette. Lors des guerres entre Iroquois et Hurons, Jean de Brébeuf est capturé par les Iroquois en 1649, torturé puis tué. Le jésuite fait partie des huit martyrs canadiens canonisés par l'Église catholique en 1930. Toutefois, la dévotion aux saints martyrs canadiens, au Canada français et particulièrement au sein des missions jésuites, commence dans les premiers temps après la mort de ces personnages. La présence de cette sculpture à l'église de Notre-Dame-de-Lorette témoigne de cette dévotion.
La sculpture présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre représente saint Jean de Brébeuf debout, vêtu d'un long manteau à capuchon, tenant une croix contre son coeur en croisant les mains sur sa poitrine tandis que son visage exprime le recueillement. La sculpture, dont l'exécution est délicate, témoigne d'un fort réalisme dans le rendu naturel des mains et du visage. L'artiste a également porté attention à plusieurs détails, tels que les rosaires accrochés à la ceinture du religieux, les pieds chaussés de sandales et la barbe bouclée. L'oeuvre, visiblement le fruit du travail d'un sculpteur expérimenté, témoigne des codes esthétiques de la sculpture sur bois au XVIIIe siècle.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.
Informations historiques
Cette sculpture en bois représentant saint Jean de Brébeuf (1593-1649) est vraisemblablement réalisée durant le XVIIIe siècle par un artiste dont l'identité demeure inconnue à ce jour. Elle fait partie d'un ensemble de sculptures en bois conservées à l'église de Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake.
Cette mission est fondée au XVIIe siècle près de Québec. En 1651, un groupe de 300 Hurons-Wendat fuyant les Iroquois se réfugient sur l'île d'Orléans sous la protection des Français. Ils rejoignent ensuite les Jésuites à la mission de Notre-Dame-de-Foy en 1668, mais, comme de nouveaux membres s'ajoutent constamment au groupe, la place vient rapidement à manquer. Le père Chaumonot (1611-1693) fonde alors la mission de Notre-Dame-de-Lorette en 1674, renommée L'Ancienne-Lorette en 1697 lorsque le groupe quitte le lieu pour s'établir à la nouvelle mission de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake). Une chapelle en bois est érigée en 1698 à Wendake grâce à un don de Mgr de Saint-Vallier (1653-1727). Cette dernière est remplacée par une église de pierre vers 1730.
C'est possiblement à cette époque que la sculpture représentant saint Jean de Brébeuf est commandée et exécutée, afin de décorer la nouvelle église en pierre. Jean de Brébeuf est une figure majeure de l'histoire des Jésuites au Canada. Dans la première moitié du XVIIe siècle, il est missionnaire durant 15 ans en Huronie, près de la baie Georgienne, dans l'actuelle province de l'Ontario. Il est ainsi l'un des premiers à relater le mode de vie et les coutumes de la nation huronne-wendate. Dans ses missions, il côtoie par ailleurs le père Chaumonot, fondateur de la mission de Notre-Dame-de-Lorette. Lors des guerres entre Iroquois et Hurons, il est capturé par les Iroquois en 1649, torturé puis tué. Jean de Brébeuf fait partie des huit martyrs canadiens canonisés par l'Église catholique en 1930. Toutefois, la dévotion aux saints martyrs canadiens, au Canada français et particulièrement au sein des missions jésuites, commence dans les premiers temps après la mort de ces personnages. La présence de cette sculpture à l'église de Notre-Dame-de-Lorette témoigne de cette dévotion. L'oeuvre représente saint Jean de Brébeuf debout, vêtu d'un long manteau à capuchon, tenant une croix contre son coeur en croisant les mains sur sa poitrine tandis que son visage exprime le recueillement. La sculpture, dont l'exécution est délicate, témoigne d'un fort réalisme dans le rendu naturel des mains et du visage. L'artiste a également porté attention à plusieurs détails, tels que les rosaires accrochés à la ceinture du religieux, les pieds chaussés de sandales et la barbe bouclée.
En 1862, l'église de Notre-Dame-de-Lorette est partiellement incendiée. Les membres de la paroisse réussissent toutefois à sauver la plus grande partie du mobilier et du trésor. Le lieu de culte est reconstruit trois ans plus tard selon le modèle de l'église précédente.
La sculpture représentant saint Jean de Brébeuf est classée en 1967, en même temps qu'un ensemble d'objets faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Lorette, classée dix ans plus tôt.
Références
Contributeur de données :
Direction générale du patrimoine
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.