Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Chapelle de Tadoussac

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Chapelle des Indiens et Sacristie
  • Église de la Mission-de-Sainte-Croix-de-Tadoussac

Région administrative :

  • Côte-Nord

Municipalité :

  • Tadoussac

Date :

  • 1747 – 1750 (Construction)
  • 1853 (Rénovation)
  • 1866 – 1886 (Rénovation)
  • vers 1940 (Restauration)

Période :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)
  • Patrimoine religieux (Mission)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (2)

Plaques commémoratives associées (2)

Groupes associés (3)

Personnes associées (12)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La chapelle de Tadoussac est une ancienne chapelle de mission construite entre 1747 et 1750. Le bâtiment en bois, lambrissé de planches à clins peintes en blanc, se compose d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur terminé par une abside à pans coupés. Sa façade est percée d'une porte à deux battants et d'une fenêtre cintrée à petits carreaux. Elle est surmontée d'un clocher à une lanterne et d'une croix. Le toit à deux versants retroussés en bardeaux est peint en rouge. Une sacristie en bois est adossée au choeur. Un cimetière, bordé par un muret en pierre et par une clôture en bois, est situé du part et d'autre du lieu de culte. La chapelle de Tadoussac est implantée sur un terrain surplombant la baie de Tadoussac, dans la municipalité du même nom.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain, qui inclut une partie du cimetière. Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

La chapelle de Tadoussac bénéficie d'une aire de protection.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1999-07-08

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 7 - Terrain exceptionnel
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé

Statuts antérieurs

  • Classement, 1965-12-22
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 2004-11-25
 
Déclassement partiel Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2006-03-09
 

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Valeur patrimoniale

La chapelle de Tadoussac présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le bâtiment, érigé entre 1747 et 1750, est l'un des plus anciens lieux de culte en bois à subsister au Québec. Au moment de sa construction, Tadoussac était déjà riche en histoire. Par sa position au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, deux artères commerciales importantes, ce havre naturel constitue un emplacement stratégique. Les Autochtones y pratiquent le troc depuis la préhistoire, et les marchands européens le fréquentent dès le milieu du XVIe siècle. En 1600, Pierre de Chauvin de Tonnetuit (mort en 1603) y fonde le premier poste de traite en Nouvelle-France et essaiera en vain d'y implanter un établissement permanent. Plaque tournante de la traite des fourrures, Tadoussac est aussi l'un des premiers centres missionnaires de la colonie destiné à l'évangélisation des Autochtones. En 1615, les Récollets établissent la mission de Sainte-Croix de Tadoussac, à proximité du poste de traite. Les Jésuites les remplacent en 1641 et la desservent jusqu'en 1782. Pendant plus de soixante ans, des prêtres du diocèse de Québec y sont dépêchés ponctuellement. Les Oblats de Marie-Immaculée prennent la relève à partir de 1845. Avec la construction de l'église paroissiale en 1884, la chapelle devient un lieu d'intérêt pour les villégiateurs, notamment grâce à son emplacement exceptionnel sur un terrain surélevé en surplomb de la baie de Tadoussac. Cet édifice constitue ainsi un témoin de l'importance de Tadoussac en tant que lieu de rencontre, en plus d'évoquer les efforts des missionnaires chargés de l'évangélisation des Autochtones et la vocation touristique de l'endroit.

La chapelle de Tadoussac présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Construite selon les plans du père jésuite Claude-Godefroy Coquart (1702-1765), cette chapelle est un exemple éloquent des petits lieux de culte édifiés en Nouvelle-France. Très sobre, elle présente une charpente en pièce sur pièce, des murs marquant un léger fruit et lambrissés de planches ainsi qu'une abside à pans coupés. Des éléments se sont ajoutés au XIXe siècle, comme les fenêtres cintrées, les larmiers retroussés et la sacristie. La cloche, importée de France en 1647, serait l'objet le plus ancien de ce lieu de culte. L'intérieur est de facture dépouillée. La voûte en berceau est lambrissée de planches. Le tabernacle richement orné, exécuté par Pierre Émond (1738-1808) en 1790 et offert en 1880, contraste avec le reste du décor. Par sa grande simplicité, la chapelle de Tadoussac illustre les édifices religieux desservant les établissements peu peuplés aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la chapelle de Tadoussac liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en surplomb de la baie de Tadoussac, au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent;
- le terrain, occupé par une partie du cimetière, bordé par un muret en pierre le long de la rue et par une clôture en bois en façade;
- le site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec;
- son volume, dont le plan rectangulaire composé d'une nef à un vaisseau et d'un choeur terminé par une abside à pans coupés, le toit à deux versants retroussés et la sacristie adossée au choeur;
- les matériaux, dont la charpente en pièce sur pièce, le lambris de planches à clins peintes en blanc, les longs-pans présentant un léger fruit ainsi que la couverture en bardeaux de cèdre peinte en rouge;
- les composantes de la façade, dont la porte à deux battants au chambranle en bois, la fenêtre cintrée à petits carreaux, le clocher à une lanterne et la croix;
- les composantes des longs-pans, dont les fenêtres cintrées à petits carreaux;
- le décor intérieur de facture dépouillée, dont la voûte en berceau lambrissée de planches, le chevet en cul-de-four, le tabernacle aux ornements végétaux et architecturaux finement sculptés et dorés, le crucifix d'autel en bois, les marbres funéraires des pères Claude-Godefroy Coquart et Jean-Baptiste de La Brosse, le lustre à chandelles ainsi que le chemin de croix composé de petites gravures.

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Informations historiques

La chapelle de Tadoussac est érigée entre 1747 et 1750 sur un lieu qui est déjà riche en histoire. Par sa position au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, deux artères commerciales importantes, ce havre naturel constitue un emplacement stratégique. Les Autochtones y pratiquent le troc depuis la préhistoire, et les marchands européens le fréquentent dès le milieu du XVIe siècle. En 1600, Pierre de Chauvin de Tonnetuit (mort en 1603) y fonde le premier poste de traite de la Nouvelle-France et essaiera en vain d'y implanter un établissement permanent.

Plaque tournante de la traite des fourrures, Tadoussac est aussi l'un des premiers centres missionnaires de la colonie destiné à l'évangélisation des Autochtones. En 1615, le récollet Jean Dolbeau (1586-1652) y établit la mission de Sainte-Croix de Tadoussac, à proximité du poste de traite. Elle est reprise en 1641 par le jésuite Paul Le Jeune (1591-1664). Plusieurs chapelles desservent successivement Tadoussac au XVIIe siècle. L'une d'elles, bâtie par les pères Jean de Quen (1603-1659) et Jacques Buteux (1599-1652) en 1646, est en pierre. Elle est détruite entre 1665 et 1670.

La chapelle actuelle est élevée à l'initiative du jésuite Claude-Godefroy Coquart (1702-1765), qui en dresse les plans et la dédie à Sainte-Anne. L'équarrissage des pièces est confié à un dénommé Blanchard, et la structure est élevée par le charpentier Michel Lavoye. Les travaux sont financés notamment par les intendants Gilles Hocquart (1694-1783) et François Bigot (1703-1778).

Le père Jean-Baptiste de La Brosse (1724-1782) est le dernier jésuite missionnaire à Tadoussac. Après sa mort en 1782, des prêtres du diocèse de Québec y sont dépêchés ponctuellement pendant plus de soixante ans. En 1793, les restes du père Coquart, décédé à Chicoutimi, sont transportés à la chapelle.

Les Oblats de Marie-Immaculée prennent la relève à partir de 1845. La chapelle est bientôt jugée trop exiguë. Elle est sauvée de la démolition en 1850 par la Compagnie de la Baie d'Hudson, désireuse de préserver les liens commerciaux avec les Autochtones qui la fréquentent. Sa rénovation est entreprise en 1853 par le père oblat Louis Babel (1826-1912). La sacristie et les fenêtres cintrées datent de cette période.

En 1859, les activités du poste de traite cessent. Le départ des commerçants de fourrures coïncide avec l'arrivée des touristes. Vers 1864 et 1865, l'homme d'affaires David Edward Price (1826-1883) fait construire un hôtel à l'endroit de l'ancien poste de traite. Tadoussac devient alors un lieu de villégiature prisé.

En 1866 et 1867, de nouveaux travaux sont effectués à la chapelle. L'abbé Charles-Augustin Bernier fait notamment lambrisser les murs extérieurs avec des planches horizontales et peindre la couverture en rouge. La rénovation de l'intérieur s'étire jusqu'en 1886. Le tabernacle de Pierre Émond (1738-1808), offert à la paroisse, est installé en 1880. La tribune arrière est construite entre 1881 et 1884.

En 1884, la vocation de la chapelle change, alors que l'église paroissiale est édifiée. Cinq ans plus tard, la paroisse est érigée canoniquement. La chapelle devient un témoin historique et une attraction touristique pour les villégiateurs. Au cours de la même décennie, les restes du père de La Brosse sont découverts sous les marches de l'autel. Un marbre funéraire est élevé à la mémoire du jésuite.

Au début des années 1940, l'intérieur est de nouveau restauré. Le curé Edmond-Louis Lemieux est aidé par William Hugh Coverdale (1871-1949). La peinture et le papier peint qui revêtent les murs et la fausse voûte sont enlevés. Les travaux sont supervisés par l'architecte Sylvio Brassard (1898-1975). Le lustre à chandelles et le marbre funéraire du père Coquart sont installés à cette occasion.

La chapelle de Tadoussac est classée en 1965 et de nouveau en 1999. Le bâtiment bénéficie d'une aire de protection depuis 2004. Un déclassement partiel a eu lieu en 2006.

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Emplacement

Region administrative :

  • Côte-Nord

MRC :

  • La Haute-Côte-Nord

Municipalité :

  • Tadoussac

Adresse :

  • rue du Bord-de-l'Eau

Localisation informelle :

169, rue du Bord-de-l'Eau

Latitude :

  • 48° 8' 30.77"

Longitude :

  • -69° 42' 55.251"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 342 432 Ptie
  • Lot 4 343 994 Ptie
  • Lot 4 343 997 Ptie

Code Borden

DaEk-38      

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Références

Notices bibliographiques :

  • AUGERON, Mickaël, dir., Dominique GUILLEMET, dir., Alain ROY, dir. et Marc ST-HILAIRE, dir. Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2008. 308 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • COSSETTE, Joseph. « Coquart, Claude-Godefroy ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • FRENETTE, Pierre. La chapelle des Indiens de Tadoussac. Tadoussac, Les éditions du Cyclope, 1987. 27 p.
  • HÉBERT, Léo-Paul. « La Brosse, Jean-Baptiste de ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • HÉTU, Pierre. La chapelle de Tadoussac : vigie des âmes. Tadoussac, Fabrique de la paroisse Sainte-Croix-de-Tadoussac, 1998. 36 p.
  • LEFEBVRE, Jean-Charles. « Chapelle des Indiens et sacristie ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 475.
  • LÉGARÉ, Denyse. « Les églises de missions amérindiennes. Ou la foi avant tout ». Conseil du patrimoine religieux du Québec. Conseil du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/publications/documents/articles.php
  • NOPPEN, Luc. Les églises du Québec, 1600-1850. Montréal, Fides, 1977. 298 p.
  • ST-HILAIRE, Marc. « Tadoussac ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/

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