Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Collège Mont-Saint-Louis
  • Noviciat Saint-Joseph

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1852 – 1853 (Construction)
  • 1871 – 1890 (Agrandissement)
  • 1871 – 1890 (Agrandissement)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission éducative)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (2)

Images

Carte

Description

La maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet est un édifice conventuel d'inspiration néoclassique construit à partir de 1852. De plan rectangulaire, le bâtiment en pierre grise est composé d'un corps central flanqué à l'est d'un pavillon plus récent (1871). Les deux parties comprennent deux étages de maçonnerie sur un soubassement dégagé. Le corps central est coiffé d'un toit à deux versants droits, tandis que le pavillon est surmonté d'un toit mansardé. La façade est ordonnée de manière symétrique et possède un avant-corps couronné d'un fronton. La maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet est située à la croisée de voies passantes, dans un environnement densément construit de l'arrondissement municipal d'Ahuntsic-Cartierville de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1979-06-26

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
 
Citation Situé dans un site patrimonial Municipalité (Montréal)
 

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Valeur patrimoniale

La maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Composé d'un corps central (1852-1853) et d'un pavillon à l'est (1871), l'édifice est un bel exemple d'architecture conventuelle d'inspiration néoclassique. Ce style est illustré par le soubassement bien dégagé, l'avant-corps central couronné d'un fronton, le parement en pierre calcaire grise ainsi que les chaînes d'angle et les chambranles en pierre de taille. On remarque l'absence d'entrée principale en façade avant. Anciennement, l'entrée des novices se faisait par les extrémités, comme en témoignent la galerie de bois du mur pignon est et les ouvertures obstruées du mur pignon ouest. La maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet présente deux formes de toit. Tandis que le corps central est coiffé d'un toit à deux versants droits, le pavillon est surmonté d'un toit mansardé de style Second Empire, ce qui témoigne de l'évolution de l'architecture conventuelle et de ses divers emprunts aux grands courants architecturaux du XIXe siècle.

La maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le couvent rappelle le retour des prêtres de la Compagnie de Jésus au Bas-Canada. À la suite du Traité de Paris (1763), les autorités coloniales interdisent aux Jésuites de recruter ou de recevoir de nouveaux membres au Canada. Après la mort du dernier jésuite en Amérique du Nord britannique en 1800, l'ordre n'est donc plus représenté. Grâce aux efforts de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, des jésuites français s'installent dans le Bas-Canada en 1842. Après avoir fondé le collège Sainte-Marie à Montréal en 1848, ces derniers font ériger, en 1852 et 1853, la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet, qui sert de noviciat et assure la formation d'une relève canadienne. Jusqu'en 1962, la maison participe ainsi à la formation de plus de 2 000 jésuites. Elle accueille des novices américains jusqu'en 1876 et ceux du Canada anglais jusqu'en 1913. C'est aussi l'un des premiers établissements de formation de religieux du nord de l'île de Montréal. La valeur historique de la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet repose en outre sur son association avec le jésuite Félix Martin (1804-1886). Le père Martin arrive à Montréal en 1842. Deux ans plus tard, il est nommé supérieur de la Compagnie de Jésus au Bas-Canada. En 1848, il fonde le collège Sainte-Marie et, en sa qualité d'architecte, conçoit les plans et supervise les travaux de construction de l'édifice qui abrite ce collège. Il demeure le recteur de l'établissement jusqu'en 1857. Il élabore aussi les plans de la maison Saint-Joseph et veillera à la construction d'autres édifices religieux, dont la basilique de Saint-Patrick à Montréal (1843-1847) et l'église de la mission Saint-François-Xavier (1845) à Kahnawake.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation à la croisée de voies passantes, dans un environnement densément construit de l'arrondissement municipal d'Ahuntsic-Cartierville de la ville de Montréal;
- son volume, dont le plan rectangulaire du corps central prolongé par le pavillon est, l'élévation de deux étages sur un soubassement dégagé, le toit à deux versants droits du corps central ainsi que le toit mansardé du pavillon est;
- ses caractéristiques rattachées à l'architecture conventuelle d'inspiration néoclassique, dont le soubassement dégagé, la composition symétrique de la façade principale du corps central avec son avant-corps surmonté d'un fronton, le parement en pierre calcaire grise à assises irrégulières, les chaînes d'angle, les chambranles en pierre de taille, la hauteur des fenêtres correspondant à l'ordonnance classique (soupiraux, grandes fenêtres du bel étage, fenêtres plus petites de l'attique) et les nombreuses lucarnes à pignon parfois disposées en deux rangées;
- la couverture en tôle à la canadienne;
- les fenêtres à battants et à petits carreaux;
- le lanternon octogonal;
- le mur pignon est percé d'ouvertures correspondant à chaque palier de la galerie de bois;
- le mur pignon ouest aux fenêtres et aux portes d'origine obstruées.

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Informations historiques

Par son volume et son architecture, la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet serait l'un des premiers bâtiments d'importance construits dans cette ancienne municipalité. C'est aussi l'un des premiers établissements de formation de religieux du nord de l'île de Montréal.

L'origine de la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet s'insère dans le contexte du retour de la Compagnie de Jésus au Bas-Canada. À la suite du Traité de Paris (1763), les autorités coloniales interdisent aux Jésuites de recruter ou de recevoir de nouveaux membres au Canada. Après la mort du dernier jésuite en Amérique du Nord britannique en 1800, l'ordre n'est donc plus représenté.

Grâce aux efforts de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque de Montréal, des jésuites français s'installent dans le Bas-Canada en 1842. Ils logent temporairement dans le presbytère de La Prairie et aménagent leur premier noviciat dans un bâtiment situé à proximité. Le père Félix Martin (1804-1886), aussi architecte, devient supérieur de la Compagnie de Jésus au Bas-Canada en 1844. En 1848, il fonde le collège Sainte-Marie et demeurera recteur de l'établissement jusqu'en 1857. C'est lui qui conçoit les plans et supervise les travaux de construction de l'édifice qui abrite le collège. En 1852 et 1853, la communauté fait bâtir, selon les plans du père Martin, le corps central de la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet, qui sert de noviciat et assure la formation d'une relève canadienne. Le jésuite veillera à la construction d'autres édifices religieux, dont la basilique de Saint-Patrick à Montréal (1843-1847) et l'église de la mission Saint-François-Xavier (1845) à Kahnawake.

La maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet est allongée par la construction du pavillon est, en 1871, et d'un pavillon ouest, en 1890. Entre 1853 et 1962, le noviciat participe à la formation de plus de 2 000 jésuites. Il accueille des novices américains jusqu'en 1876 et ceux du Canada anglais jusqu'en 1913. En 1962, le collège Saint-Ignace prend la relève de la maison, qui reçoit moins de recrues. Le pavillon ouest est alors remplacé par une section d'un établissement d'enseignement privé, le collège du Mont-Saint-Louis. Cet établissement prend possession des anciens bâtiments de la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet en 1969.

La maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet est classée en 1979. De nos jours, l'édifice abrite toujours une partie du collège du Mont-Saint-Louis.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ahuntsic-Cartierville

Adresse :

  • 1700, boulevard Henri-Bourassa Est

Lieux-dits :

  • Sault-au-Récollet

Latitude :

  • 45° 34' 9.2"

Longitude :

  • -73° 39' 29.7"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 494 487

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GIGUÈRE, Georges-Émile. « Martin, Félix ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca
  • NOPPEN, Luc. « Maison Saint-Joseph du Sault-au-Récollet ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 170-171.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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