Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste de 1834

Type :

Événement

Autre(s) nom(s) :

  • Célébration de la première Fête nationale
  • Première fête nationale de Saint-Jean-Baptiste

Date :

  • 1834‑06‑24

Période historique :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thème commémoratif :

  • Groupes sociaux

Éléments associés

Personnes associées (8)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Événement historique Ministre de la Culture et des Communications 2023-10-26

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2022-10-25
 
Inventorié Événement historique
 

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Synthèse

Le 24 juin 1834, près de 60 personnes se réunissent sur la propriété de l'avocat Jean-François-Marie-Joseph MacDonell pour célébrer le premier banquet de la fête nationale de la Saint-Jean-Baptiste. Cet événement est considéré comme l'acte de fondation de la fête nationale du Québec.

La Saint-Jean-Baptiste était déjà célébrée dans la vallée du Saint-Laurent pendant la période de la Nouvelle-France. Elle ponctuait généralement le début des travaux agricoles de l'été. C'est au XIXe siècle que la fête de la Saint-Jean-Baptiste prend une dimension nationale et identitaire. L'un des protagonistes de cette première manifestation patriotique et des suivantes est Ludger Duvernay, propriétaire de La Minerve et figure importante du mouvement patriote au Bas-Canada.

Duvernay participe à la fondation en mars 1834 de la société patriotique « Aide toi, le Ciel t'aidera ». Elle se donne le mandat de consacrer saint Jean Baptiste comme le saint patron des Canadiens français et de faire de sa fête patronale une fête nationale. Cette initiative prend forme quelques semaines après l'étude des 92 résolutions à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, soit au début de la radicalisation politique du mouvement patriote. Il est mené par un groupe de personnes relativement unies sur la question des réformes parlementaires, constitutionnelles et démocratiques.

Le 24 juin 1834, des notables proches du Parti patriote se réunissent pour participer au premier banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste. En plus de Duvernay, Thomas Storrow Brown, Clément-Charles Sabrevois de Bleury, Louis Hippolyte LaFontaine, Edmund Bailey O'Callaghan, George-Étienne Cartier et le maire Jacques Viger sont présents parmi les convives. Des discours sont prononcés et des hommages sont portés au peuple, aux 92 résolutions et aux réformistes de différentes nations. La soirée se déroule dans un décor orné des symboles de la feuille d'érable et du castor, respectivement choisis pour leur puissance d'évocation du territoire et de l'importance de la traite des fourrures dans l'édification nationale. Un compte rendu de la soirée est publié dans le journal La Minerve le surlendemain. Cet événement consacre une importante association : saint Jean Baptiste est déclaré le saint patron des Canadiens français, et sa fête patronale, celle de la collectivité.

L'initiative est reconduite le 24 juin des années suivantes et s'étend à d'autres localités. L'idée d'instituer une fête nationale pour les Canadiens français gagne en popularité jusqu'en 1837, alors qu'éclatent les rébellions patriotes. Les festivités reprennent pour de bon à Québec en 1842 et à Montréal en 1843, sous la gouverne cette fois de leur Société Saint-Jean-Baptiste respective. Ces organismes bénéficient du soutien du clergé catholique qui accroît l'envergure et la charge spirituelle de la fête. Il est dès lors bien établi que la Saint-Jean-Baptiste est la fête nationale des Canadiens français.

Au fil du temps, la fête gagne en ampleur et en popularité. Elle évolue avec la société qu'elle célèbre, tant en regard de ses référents que dans ses conceptions nationales. Elle subsiste à la mutation identitaire qui s'effectue dans les années 1960, alors que l'identité canadienne-française est progressivement remplacée par l'identité québécoise, plus étroitement liée au territoire du Québec, et dans laquelle la religion catholique est de moins en moins présente.

En 1977, l'Assemblée nationale adopte une loi qui prévoit que le 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste, est le jour de la fête nationale du Québec, et que cette journée est dorénavant fériée et chômée.

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Intérêt patrimonial

Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:

« Le premier banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste est tenu à Montréal, le 24 juin 1834, dans le jardin de la propriété de l'avocat Jean-François-Marie-Joseph MacDonell. La Saint-Jean-Baptiste était déjà célébrée dans la vallée du Saint-Laurent pendant la période de la Nouvelle-France, mais c'est seulement avec le banquet de 1834 qu'elle prend une dimension identitaire. C'est Ludger Duvernay, propriétaire de La Minerve et président de la société « Aide-toi, le Ciel t'aidera », l'ancêtre de la Société Saint-Jean-Baptiste, qui souhaite rassembler les Canadiens de l'époque autour d'une fête nationale annuelle à l'occasion de la Saint-Jean-Baptiste. Le 24 juin 1834, environ 60 notables se réunissent ainsi pour participer au premier banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste. En plus de Duvernay, Thomas Storrow Brown, Clément-Charles Sabrevois de Bleury, Louis-Hippolyte LaFontaine, Edmund Bailey O'Callaghan, George-Étienne Cartier et le maire Jacques Viger sont présents parmi les convives. Dans un décor orné des symboles de la feuille d'érable et du castor, les invités entonnent des chants patriotiques, prononcent des discours et rendent des hommages au peuple, aux 92 résolutions et aux réformistes de différentes nations. La manifestation est reconduite au cours des années suivantes, et s'étend à d'autres localités. Interrompues pendant les rébellions du Bas-Canada de 1837 et de 1838, les festivités reprennent pour de bon à Québec en 1842 et à Montréal en 1843. Au fil des décennies, la fête de la Saint-Jean-Baptiste gagne en popularité et son sens évolue avec les mutations identitaires de la collectivité qu'elle célèbre. La fête des personnes de nationalité canadienne-française devient ainsi la fête nationale du Québec et de l'ensemble de ses citoyens, tel que reconnu en 1977 par l'Assemblée nationale. Le banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste de 1834 organisé par Ludger Duvernay et la société « Aide-toi, le Ciel t'aidera » s'impose désormais comme l'acte de fondation de la fête nationale du Québec. »

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Références

Notices bibliographiques :

  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • LAMONDE, Yvan. Histoire sociale des idées au Québec 1760-1896. Montréal, Fides, 2000. 572 p.
  • LEBEL, Jean-Marie. « Duvernay, Ludger ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • OUIMET, Marc. Le lys en fête, le lys en feu : la Saint-Jean-Baptiste au Québec de 1960 à 1990. Université du Québec à Montréal, 2011. 192 p.

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