Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Cormier, Bruno

Type :

Personne

Date :

  • 1919‑11‑14 – 1991‑06‑16

Occupation :

  • Administrateur
  • Collectionneur
  • Directeur / administrateur
  • Enseignant / professeur
  • Psychiatre / psychologue
  • Psychologue

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
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Synthèse

Né le 14 novembre 1919 à Montréal, Bruno Cormier est le fils de Napoléon Cormier, gérant d'un magasin de chaussures, et de Marie-Ernestine-Léa Moisan.

Jusqu'en 1942, il fréquente le collège Sainte-Marie, où il se lie d'amitié avec Pierre Gauvreau. Il fait ensuite ses études en médecine à l'Université de Montréal, de 1942 à 1948, puis il s'oriente vers la psychiatrie à l'Université McGill et au Allan Memorial Institute, de 1948 à 1953. Pendant ce temps, il commence des études en psychanalyse au London Psychoanalytic Institute et au Canadian Psychoanalytic Institute jusqu'en 1958.

Grâce à Pierre Gauvreau, il fréquente le cercle des artistes automatistes et développe un attrait pour la poésie, le théâtre et l'appréciation de tableaux. Pendant cette période, il est particulièrement conquis par les travaux de Freud et en fait bénéficier ses camarades. Il contribue au recueil Refus global en signant le controversé manifeste éponyme ainsi qu'en y publiant un texte intitulé L'oeuvre picturale est une expérience. Il garde un intérêt pour l'art qui le suit toute sa vie, intérêt partagé par son épouse. Le couple accumule ainsi, au fil des ans, une impressionnante collection d'oeuvres automatistes.

Cormier est un pionnier de la psychanalyse et de la psychiatrie légale au Québec et au Canada. Son apport se manifeste du point de vue de sa pratique, très humaniste et progressiste, mais aussi de son rôle dans la fondation d'institutions phares ainsi que dans l'enseignement de sa profession. Il cofonde et dirige la première clinique de psychiatrie légale au pays, celle de l'université McGill, de 1955 jusqu'en 1987. Cormier est également directeur des services psychiatriques en contexte carcéral au pénitencier Saint-Vincent de Paul entre 1955 et 1970. Son expertise dans ce domaine est couronnée par un projet qu'il mène dans la prison Dannemora, dans l'État de New York, entre 1968 et 1974.

Bruno Cormier fait aussi partie du comité chargé d'établir les orientations et le fonctionnement d'un nouvel hôpital psychiatrique, l'Institut Philippe-Pinel, affilié à l'Université de Montréal en 1970. Il enseigne à cette même université, dans le département de criminologie de 1974 à 1978. Au gré de ses nombreux projets et publications, mais aussi des différents internes qu'il prend sous son aile, Cormier façonne une nouvelle conception de la criminalité et de l'incarcération pour un important nombre de psychiatres, travailleurs sociaux, de criminologues et d'autres intervenants du milieu carcéral.

Le travail avant-gardiste de Bruno Cormier lui confère une renommée internationale dans le domaine de la psychiatrie en contexte carcéral, en criminologie clinique ainsi que sur les problématiques relatives à l'inceste. Il est reconnu pour son humanisme, puisque son approche est centrée et s'ajuste en fonction de ses patients auprès desquels il doit constamment revenir. Il considère que les méthodes d'incarcération punitive en vogue, et surtout celles à sécurité maximale, ne font qu'aggraver la situation des détenus et de leur entourage, tout en étant contraires à leur dignité. Il écarte toute avenue simpliste dans la façon d'aborder ses thérapies, puisqu'elles doivent reposer, selon lui, sur un éventail de considérations qui conjuguent entre autres la sociologie, la psychologie et la criminologie.

Son oeuvre maîtresse, The Watcher and the Watched, est parue en 1975 et est basée sur son projet à la prison de Dannemora. Il publie également de nombreux articles dans des revues scientifiques d'un peu partout dans le monde.

Bruno Cormier est décédé le 16 juin 1991, à Montréal.

Il avait épousé le 30 juin 1953 à Londres (Angleterre), Ruby Cordy Mallen.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BIONDI, Jeanette. Pierre Gauvreau: le jeune homme en colère. Outremont, Lanctôt, 2003. 478 p.
  • DUBOIS, Sophie. Refus global : histoire d'une réception partielle. Nouvelles études québécoises, 16. Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2017. 429 p.
  • ELLENWOOD, Ray. Égrégore: une histoire du mouvement automatiste de Montréal. Montréal, Éditions du Passage, 2014. 330 p.
  • FUGÈRE, Renée. « Le Dr. Bruno Cormier : un homme unique et exceptionnel ». l'Actualité médicale. Vol. 25, no 47 (2004), p. 22.
  • GAGNON, François-Marc. Chronique du mouvement automatiste québécois, 1941-1954. Outremont, Lanctôt éditeur, 1998. 1023 p.
  • s.a. Breaking the chains. Vol. 1: Tributes, Bruno M. Cormier, M.D. (1919-1991). Westmount, Robert Davies Publishing, 1998. s.p.
  • s.a. « Dr Bruno M. Cormier (1919-1991) ». Institut Philippe-Pinel de Montréal. Institut Philippe-Pinel de Montréal [En ligne]. https://www.pinel.qc.ca/ContentT.aspx?NavID=105&CultureCode=fr-ca

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