Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Saint-Jean, Idola

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2019-03-08
 

Haut de la page

Synthèse

Née le 19 mai 1880 à Montréal, Idola Saint-Jean est la fille d'Edmond Saint-Jean, avocat criminaliste, et d'Emma Lemoine.

Idola Saint-Jean étudie chez les religieuses de la Congrégation Notre-Dame, au couvent de Villa-Maria, à Montréal. Elle fréquente aussi l'école de théâtre de Julia Bennati, où elle suit des cours de diction et de mise en scène. Comédienne, elle joue dans quelques pièces de théâtre à Montréal et à Québec. Elle prend aussi des leçons de théâtre à Paris et suit des cours à la Sorbonne.

De retour de Paris, Idola Saint-Jean est embauchée pour enseigner la diction et la littérature française à l'Université McGill. Elle conserve ce poste jusqu'à son décès. Elle enseigne également à l'Université de Montréal, au Mechanic's Institute, au Monument-National et au Young Women's Christian Association. Elle s'implique aussi dans diverses sociétés d'entraide, notamment le comité catholique de la Cour juvénile de Montréal et la Société d'aide aux enfants catholiques.

Idola Saint-Jean est une des figures marquantes du féminisme de la première moitié du XXe siècle, et plus particulièrement de la lutte pour l'obtention du droit de vote et d'éligibilité pour les femmes québécoises. Militante au sein de la Fédération nationale de la Société Saint-Jean-Baptiste, elle participe en 1922 à la fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin. Elle prend part à la délégation féminine de février 1922 qui rencontre à Québec le premier ministre Louis-Alexandre Taschereau pour réclamer le droit de suffrage, puis à toutes les marches qui se succèdent par la suite, année après année.

En 1927, Idola Saint-Jean fonde l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec, l'une des deux plus importantes associations féministes du Québec. Elle crée notamment pour cet organisme une bibliothèque ambulante et met sur pied un bureau offrant des consultations gratuites aux femmes sur des questions légales et économiques. Devenue une figure publique, Idola Saint-Jean œuvre dans le milieu radiophonique, écrit dans la revue de l'Alliance, La sphère féminine, et tient une chronique dans The Montreal Herald. Dans ces tribunes, elle dénonce le concept de subordination des sexes qui maintient les femmes en situation d'infériorité juridique. Elle réclame également l'autonomie financière pour les femmes. En 1930, elle devient la première femme québécoise à se présenter à des élections fédérales. Candidate libérale indépendante dans la circonscription de Saint-Denis, elle ne parvient toutefois pas à se faire élire. En 1934, elle obtient la modification de la Loi des banques pour permettre aux femmes mariées de disposer d'un compte de banque personnel. L'année suivante, elle récolte 10 000 signatures pour une pétition qu'elle transmet au roi George V pour attirer son attention sur la question du droit de suffrage féminin au Québec. En 1940, l'Assemblée législative de la province de Québec adopte le projet de loi accordant le droit de vote et le droit d'éligibilité aux femmes québécoises. Idola Saint Jean est alors reconnue comme une artisane de cette victoire.

Elle a publié de nombreux manuels éducatifs, dont Récitations enfantines et Récitations pour les élèves du cours supérieur de diction française (1917). Elle est aussi l'auteure de Morceaux à dire (1918).

Elle est décédée à Montréal le 6 avril 1945. Elle est inhumée dans la même ville, dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges.

Haut de la page

Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

Idola Saint-Jean est une des figures marquantes du féminisme de la première moitié du XXe siècle, et plus particulièrement de la lutte pour l'obtention du droit de vote des femmes québécoises. D'abord comédienne, puis professeure de diction et de littérature française à l'Université McGill, elle milite au sein de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste et participe en 1922 à la fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin. En 1927, elle fonde l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec, l'une des deux plus importantes associations féministes du Québec. En 1930, elle devient la première femme québécoise à se présenter à des élections fédérales, dans la circonscription de Saint-Denis. En 1940, lorsque le gouvernement d'Adélard Godbout fait adopter par l'Assemblée législative la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité, Idola Saint-Jean est reconnue comme l'une des principales artisanes de cette victoire pour les femmes québécoises.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • Conseil du statut de la femme et Réseau québécois en études féministes. Ligne du temps de l'histoire des femmes au Québec [En Ligne]. http://www.histoiredesfemmes.quebec/
  • DARSIGNY, Maryse, dir. Ces femmes qui ont bâti Montréal. Montréal, Éditions Remue-ménage, 1992. 627 p.
  • DESJARDINS, Marie-Paule. Dictionnaire biographique des femmes célèbres et remarquables de notre histoire. Montréal, Guérin, 2007. 600 p.
  • GALLICHAN, Gilles. « Idola Saint-Jean : femme de coeur et femme de tête ». Bulletin de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale. Vol. 39, no 1 (2010), p. 16-23.
  • LAVIGNE, Marie et Michèle STANTON-JEAN. Idola Saint-Jean, l'insoumise. Montréal, Boréal, 2017. 384 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013