Casgrain, Thérèse
Type :
Personne
Autre(s) nom(s) :
- Forget, Thérèse
- Forget-Casgrain, Thérèse
Date :
- 1896‑07‑10 – 1981‑11‑03
Occupation :
- Chef de parti
- Militant pour les droits des femmes
- Sénateur
Patrimoine immobilier associé (1)
- Monument en hommage aux femmes en politique - Représentation iconographique
Événements associés (2)
- Obtention du droit de vote et d'éligibilité pour les femmes québécoises (1940) - Participation importante
- Fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin (1922) - Participation
Groupes associés (3)
- Comité provincial pour le suffrage féminin (1922 – vers 1929) - Oeuvre
- Ligue des droits de la femme (1929 – 1959) - Groupe d'adhésion
- Parti social démocratique (1932 – 1961) - Parti dirigé
Personnes associées (1)
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Désignation | Personnage historique | Ministre de la Culture et des Communications | 2019-03-08 |
Synthèse
Née le 10 juillet 1896 à Montréal, Thérèse Casgrain est la fille de Rodolphe Forget, avocat, financier et homme politique, et de Blanche MacDonald.
De 1904 à 1912, Thérèse Casgrain étudie au pensionnat du Sacré Coeur au Sault-au-Récollet. Elle souhaite ensuite entreprendre des études en droit à l'université, mais se bute au refus de son père.
Thérèse Casgrain est l'une des principales figures de la lutte pour l'obtention du droit de vote et d'éligibilité pour les femmes québécoises. Elle se fait remarquer pendant la campagne électorale fédérale de 1921 lorsqu'elle prononce un discours à Baie-Saint-Paul en remplacement de son époux, le député libéral sortant de Charlevoix—Montmorency, Pierre-François Casgrain. L'année suivante, elle participe à la fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin. À partir de 1928, elle dirige la Ligue des droits de la femme. Elle prononce plusieurs conférences, participe aux travaux de la Commission Dorion sur les droits civils des femmes au Québec et anime l'émission de radio Fémina à Radio-Canada. En 1938, alors qu'elle est vice-présidente du Club des femmes libérales du Canada, elle mène une importante délégation de femmes au congrès du Parti libéral du Québec et parvient, après presque deux décennies d'échecs, à faire inscrire le suffrage féminin au programme électoral du parti. En 1940, le gouvernement d'Adélard Godbout fait adopter par l'Assemblée législative la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité. Thérèse Casgrain est alors reconnue comme l'une des principales artisanes de cette victoire pour les femmes québécoises. Elle quitte la présidence de la Ligue des droits de la femme en 1942.
Parallèlement à la lutte pour l'obtention du droit de vote, Thérèse Casgrain s'implique dans des œuvres de bienfaisance et soutient d'autres causes pour l'avancement des droits des femmes. En 1926, elle fonde la Ligue de la jeunesse féminine du Québec, qui vient en aide aux personnes malades et démunies. En 1935, elle donne son appui aux revendications de Laure Gaudreault et des institutrices du Québec visant l'amélioration de leurs conditions de travail.
Thérèse Casgrain s'engage en politique à compter de 1942. Elle est alors candidate libérale indépendante lors de l'élection partielle de la circonscription fédérale de Charlevoix Saguenay. En 1946, elle se joint au parti Fédération du Commonwealth coopératif, l'ancêtre du Nouveau Parti démocratique, nommé le Parti social démocratique à compter de 1955 au Québec. Elle est vice-présidente du conseil national de ce parti de 1948 à 1963, puis chef de la formation provinciale de 1951 à 1957, devenant la première femme chef d'un parti politique au Québec. Jusqu'en 1962, elle brigue les suffrages à neuf reprises aux élections fédérales et provinciales, sans succès.
En 1961, Thérèse Casgrain fonde la section québécoise de la Voix des femmes, un organisme dédié à la paix dans le monde. Présidente de l'organisation jusqu'en 1963, elle milite sur la scène internationale contre la menace nucléaire. En 1963, elle participe à la fondation de la Ligue des droits de l'homme et agit comme présidente de 1966 à 1970. En 1966, elle fonde la Fédération des femmes du Québec, chargée de coordonner les efforts des associations féminines dans un cadre non confessionnel.
Le 8 octobre 1970, Thérèse Casgrain est nommée sénatrice de la division des Mille-Îles. Elle ne siège que jusqu'au 10 juillet 1971, ayant atteint l'âge de retraite obligatoire des sénateurs. Elle parvient néanmoins à faire bouger plusieurs dossiers qui concernent la condition féminine, notamment sur la question des droits des femmes autochtones.
Elle a publié Une femme chez les hommes (1971).
Elle est décédée à Montréal le 3 novembre 1981. Elle est inhumée au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.
Elle avait épousé à Montréal, en 1916, Pierre-François Casgrain, avocat et homme politique, fils de François Casgrain, médecin, et de Marie-Hélène-Adèle Berthelot.
Intérêt patrimonial
Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:
Thérèse Casgrain est l'une des principales figures de l'avancement du droit des femmes et la plus connue des suffragettes du Québec. En 1922, elle participe à la fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin, organisme luttant pour l'obtention du droit de vote des femmes québécoises. De 1928 à 1942, elle est présidente de cet organisme, devenu en 1929 la Ligue des droits de la femme. En 1938, elle parvient à faire inscrire le suffrage féminin au programme électoral du Parti libéral du Québec. En 1940, lorsque le gouvernement d'Adélard Godbout fait adopter par l'Assemblée législative la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité, Thérèse Casgrain est reconnue comme l'une des principales artisanes de cette victoire pour les femmes québécoises. En 1951, elle devient la première femme chef d'un parti politique au Québec en dirigeant la branche provinciale de la Fédération du Commonwealth coopératif. En 1961, elle fonde la section québécoise de la Voix des femmes et demeure présidente de cette organisation jusqu'en 1963. Elle milite alors sur la scène internationale contre la menace nucléaire. Cette même année, elle participe à la fondation de la Ligue des droits de l'homme et agit comme présidente de 1966 à 1970. En 1966, elle fonde la Fédération des femmes du Québec. Grande réformatrice et politicienne chevronnée, Thérèse Casgrain a porté les revendications des femmes sur les scènes provinciale, fédérale et internationale.
Références
Notices bibliographiques :
- BAILLARGEON, Denyse. Brève histoire des femmes au Québec. Montréal, Boréal, 2012. 281 p.
- Collectif Clio. L'histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles. Montréal, Le Jour, 1992. 646 p.
- Conseil du statut de la femme et Réseau québécois en études féministes. Ligne du temps de l'histoire des femmes au Québec [En Ligne]. http://www.histoiredesfemmes.quebec/
- DESJARDINS, Marie-Paule. Dictionnaire biographique des femmes célèbres et remarquables de notre histoire. Montréal, Guérin, 2007. 600 p.
- FORGET, Nicolle. Thérèse Casgrain : la gauchiste au collier de perles. Montréal, Fides, 2013. 534 p.
- STODDART, Jennifer. « Thérèse Casgrain ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/therese-casgrain