Peinture (Paul de Chomedey de Maisonneuve)

Ce portrait de forme ovale peint en 1909 mesure 93 cm de hauteur et 64,3 cm de largeur. La toile représente Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) vêtu d'un manteau au collet doublé de fourrure. L'homme, montrant son profil gauche, porte une ceinture à la taille et sa main gauche revêt un gant de cuir brun. Dans cette même main, il tient le deuxième gant de la paire. L'arrière-plan est composé de deux grands drapeaux déployés en larges plis, ornés respectivement de fleurs de lys dorées et bleues. Ces derniers sont portés par deux hommes placés derrière Maisonneuve. Le fleuve Saint-Laurent et le Mont-Royal apparaissent au loin dans la partie supérieure gauche de l'oeuvre.

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Ce portrait de Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) est une oeuvre du peintre Ozias Leduc (1864-1955). Placé près de la porte d'entrée de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, de pair avec un portrait de Marguerite Bourgeoys (1620-1700), il accueille les pèlerins et les visiteurs depuis 1909.

En 1908, l'artiste décorateur Delphis-Adolphe Beaulieu (1849-1928) reçoit le mandat des Prêtres de Saint-Sulpice pour refaire la décoration intérieure de la chapelle. Beaulieu engage plusieurs sous-traitants pour ce vaste chantier, dont Leduc à qui est confiée la réalisation d'au moins neuf oeuvres : quatre petits médaillons et un médaillon central représentant le couronnement de la Vierge pour la voûte du choeur, deux groupes d'anges sur les murs latéraux du choeur et les portraits de Maisonneuve et de Marguerite Bourgeoys.

L'intégration d'une paire de portraits commémoratifs au décor de la chapelle suit le programme iconographique précédent, celui que François-Édouard Meloche (1855-1914) réalise avec ses apprentis en 1886. Dans un article du journal La Minerve, daté du 9 décembre 1886, il est mentionné que l'entrée du sanctuaire était alors ornée des portraits de Maisonneuve et de Marguerite Bourgeoys considérés comme « deux grands serviteurs de Dieu ».

Pour ce portrait, Leduc s'est fort probablement inspiré d'une gravure qui se trouve en frontispice dans la biographie de Maisonneuve du sulpicien Pierre Rousseau, publiée en 1886. Il s'agit de l'une des rares et plus anciennes représentations connues du fondateur de Montréal dont l'auteur et l'authenticité demeurent inconnus. Leduc a repris les traits idéalisés de ce portrait tout en le bonifiant d'une scène à l'arrière-plan. Derrière Maisonneuve, un grand drapé orné de fleurs de lys est maintenu par deux personnages masculins alors qu'au loin se profilent le fleuve Saint-Laurent et le mont Royal. Le profil du fondateur est en outre orienté différemment, sans doute pour créer une connexion avec le portrait de Marguerite Bourgeoys, placé à gauche.

Les deux portraits constituent les seules oeuvres de Leduc qui n'ont pas été retouchées ni retirées du décor intérieur de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours au cours du XXe siècle.

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