Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Bannière (Bannière des Cinq Nations)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • 1752 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Description

La Bannière des Cinq Nations est attribuée à l'atelier de la Congrégation de Notre-Dame. Réalisée en 1752, l'oeuvre a été modifiée ensuite, les broderies d'époque ayant été recousues sur un tissu datant du XIXe siècle.

Telle que la bannière se présente de nos jours, une large décoration végétale qui orne son pourtour. À l'intérieur de cette ceinture florale sont juxtaposés, de manière symétrique, différents symboles répartis en trois sections verticales. Au centre, du haut vers le bas de la composition, se succèdent les éléments suivants : une croix sur un orbe, une fleur, une large double boucle en perles de coquillage, le monogramme de l'Eucharistie « IHS » qui est inscrit dans une forme décorative organique, le monogramme des Sulpiciens « AM » également en perles de coquillage blanches et violettes, puis une fleur brodée placée au-dessus d'une petite boucle en perles.

Dans la partie de gauche est d'abord représentée une branche de vigne et ses fruits, puis, en dessous, un tertre duquel jaillit un arbre couronné d'une fleur de lys. Celui-ci est suivi d'un autre petit motif végétal où se distingue un fruit, sans doute une grenade. Enfin, dans la section inférieure de la composition, un losange dans lequel figurent trois fleurs de lys se trouve juste au-dessus d'une autre branche de vigne.

On constate une alternance similaire d'éléments végétaux et de symboles dans la partie de droite. Sous la vigne, un feu de bois est brodé, suivi du même motif de fruit (grenade ?) remarqué à gauche. Sont ensuite intégrés dans cet ordre : un loup, une tortue et un ours brun. Enfin, une branche de vigne termine la composition.

De la croix sur un orbe partent deux cordons de perles de coquillage, rythmés par une alternance de blanc et de violet. Ils dessinent des lignes serpentines et rejoignent le tertre duquel jaillit un arbre et son pendant de droite, le feu. Un autre réseau est également créé par un cordon qui passe sous la croix, puis rejoint, à gauche, le losange aux trois fleurs de lys et, à droite, les trois animaux. Les bouts du cordon se rejoignent au centre, dans le bas de la composition, formant une boucle.

Le verso de l'oeuvre présente un texte en latin peint en rouge. Au bas du texte, les armoiries de Mgr de Pontbriand (1708-1760) sont flanquées de monogrammes des Sulpiciens.

L'oeuvre a été restaurée entre 1985 et 1990 par Louise Loranger, au Centre de conservation du Québec.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2002.1470

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur : 118,5 centimètre(s)
  • Largeur : 72,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Fibre (Soie)
  • Fibre (Coton)
  • Métal (Or)
  • Métal (Argent)

Technique de fabrication :

  • Brodé, à la main
  • Cousu

Représentation iconographique :

  • Arbre
  • Croix
  • Feu
  • Fleur de lys
  • Fleurette
  • Loup
  • Ours
  • Tortue

Signature :

  • Non signé

Inscription :

au verso, au centre : DEO / OPTIMO / MAXIMO / AD PERPETUAM / REI MEMORIAM / ANNO M DCC LII DIE MAII XXIX SUMMO PONTIFICE BENEDICTO XIV / REGE LUDOVICO XV. PROREGE DD DE LONGUEUIL SUPRE. SENATO / RE DD BIGOT. COMMISSARIO DD VARIN. PRAESENTIBUS D NORMANT/ VICARIO GENERALI ET SUPERIORE SEMINARII MONTIS REGALIS. DD / BRIAND CANONICO QUEBECENSI. MONTGOLFIER. QUEN. PIQUET. PRI / MO MISSIONIS HUJUS PRAEDICATORE. SUPRADICTI SEMINARII / PRESBITERIS D DE LA PERIERE GUBER NATORE. AUSPICE DEIPARA / AD MAJOREM DEI GLORIAM HENRICUS MARIA DUBREIL DE PONTBRI / AND VIUE EPISCOPUS QUEBECENSIS CENTUM VIGINTI EX QUINQUE/ NATIONIBUS VULGO IROQUOIS BAPTIZAVIT CHRISMATE SALUTIS / CONFIRMAVIT IN CUJUS REI TESTIMONIUM APPOSUIT SIGILLUM. / DEDITQUE HOC VEXILLUM UNIONIS GALLOS INTER ET NATIO / NES SOLEMNIORIBUS FESTIS IN ECCLESIA EXPONENDUM. / NOMINE REGIS TESTIS D EQUES DELACORNE INTERPRES D DELA CHAU / VIGNERIE; en bas du texte : Armoiries de Mgr de Pontbriand (1708-1760) avec, de chaque côté, le monogrammes des Sulpiciens.

Sujet :

  • Allégorie
  • Animal
  • Histoire
  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Destinée à la mission de La Présentation (Oswegatchie, actuel Ogdensburg, NY), la Bannière des Cinq Nations a été commandée par les Sulpiciens en 1752. Elle commémore, comme l'indique l'inscription latine à son verso, la visite à la mission du sixième et dernier évêque de la Nouvelle-France, Mgr de Pontbriand. À cette occasion, le 29 mai 1752, celui-ci avait baptisé et confirmé cent vingt Autochtones.

Au-delà de la conversion au catholicisme, cette bannière évoque aussi l'alliance politique que le sulpicien François Picquet (1708-1781) avait forgée avec plusieurs centaines de guerriers iroquois, en grande partie de la nation Onondaga. De fait, surnommé l'apôtre des Iroquois par l'intendant Gilles Hocquart (1694-1783) après dix années passées à la mission du Lac-des-Deux-Montagnes, Picquet avait fondé la nouvelle mission autochtone de La Présentation en juin 1749. Missionnaire efficace, il était parvenu à ranger du côté de la France plusieurs Autochtones traditionnellement alliés aux Britanniques.

Ainsi, au recto de l'oeuvre, la lecture de cette alliance se fait naturellement par les cordons qui lient les différents motifs. En haut, la croix sur un orbe, symbole clair de l'Église, est rattachée à droite à ce qui constitue le feu sacré de la ligue iroquoise, dont les Onondagas sont les gardiens. À gauche, la croix est liée à l'arbre de la paix, symbole de l'accord entre les nations iroquoises, mais également le symbole de la nation onondaga. Le second chemin de perles réunit, à gauche, le losange contenant trois fleurs de lys, symbole de la couronne française sous Louis XV (1710-1774), aux motifs de droite. Ceux-ci, soit le loup, la tortue et l'ours, constituent trois des neuf clans onondagas. Le cordon de perles de coquillage - qui constitue d'ailleurs le matériau traditionnel des wampums, objets de communication servant, entre autres, à donner sa parole pour les Autochtones - se termine dans le bas de la composition par une boucle symbolique. Une seconde boucle, plus grande, est d'ailleurs reproduite au centre de la bannière, signifiant l'entente et les liens tant spirituels que temporels créés entre les différents partis.

À la suite de la prise du fort de la mission en 1760, lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763), la bannière a sans doute été transportée à Oka. Conservée dans l'église de l'Annonciation, elle a été transférée chez les Sulpiciens en 2006.


Auteur : Pierre-Olivier Ouellet, 2014

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Références

Gestionnaires des données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Contributeur de données :

Univers culturel de Saint-Sulpice

Notices bibliographiques :

  • DESLANDRES, Dominique, John Alexander DICKINSON et Ollivier HUBERT. Les Sulpiciens de Montréal: une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007. Montréal, Fides, 2007. 670 p.
  • LACROIX, Laurier. Les arts en Nouvelle-France. Collection Arts du Québec. Québec, Musée national des beaux-arts du Québec : Publications du Québec, 2012. 296 p.
  • LAINEY, Jonathan C. La « monnaie des sauvages »: les colliers de wampum d'hier à aujourd'hui. Québec, Septentrion, 2004. 283 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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