Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Cimetière-jardin Notre-Dame-de-Belmont

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Cimetière Belmont
  • Cimetière Notre-Dame-de-Belmont
  • Cimetière-jardin Belmont

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • vers 1859 – (Ouverture)

Thématique :

  • Patrimoine funéraire

Usage :

  • Services et institutions (Cimetières)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (23)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

La superficie totale de la propriété où se trouve le cimetière Notre-Dame-de-Belmont occupe 297 879.10 mètres carrés. Le terrain en déclive est en grande partie boisé et plusieurs espèces d'arbres sont centenaires. Deux ravins subsistent dans la partie ancienne, les deux autres ayant été comblés.

L'ancienne partie du cimetière dessinée par Charles Baillairgé présente des allées sinueuses se greffant à deux grandes sections concentriques. S'y ajoute vers le nord un secteur en hémicycle. Dans la nouvelle partie, les grandes artères délimitent des quadrilatères. Le réseau des avenues et des sentiers est partiellement pavé.

Plusieurs secteurs caractérisent le cimetière. À l'entrée, le cimetière des prêtres date de 1942. Les communautés religieuses féminines et masculines se retrouvent au nord-ouest dans la nouvelle partie. Les militaires se regroupent principalement dans deux secteurs dans la nouvelle partie. Deux grands lots pour les Enfants de Marie de la Haute-Ville et de Saint-Jean-Baptiste sont situés dans l'ancienne partie. Les mausolées familiaux sont surtout concentrés le long de l'avenue Saint-Nazaire. Outre les grands lots familiaux, Baillairgé avait prévu des fosses à part, concessions s'étalant sur une courte période, ainsi que des fosses communes aujourd'hui situées de part et d'autre de l'avenue du Pont. Une des fosses communes se trouve près du monument de l'Université Laval. D'autres petits monuments et des croix de bois pour les enfants morts en bas âge s'y retrouvent. À l'extrémité nord, dans la falaise, se trouvait le champ du potier, une terre non consacrée autrefois réservée aux enfants non baptisés, aux excommuniés, aux hérétiques, aux suicidés et aux gens désirant se faire incinérer.

En 1963, l'Église catholique permet l'incinération, entraînant une diversification des modes de sépulture. Sur l'avenue Nérée-Tremblay, un mausolée-columbarium nommé François-de-Laval est construit en 1986-1987. En 1988, l'Ordre des architectes du Québec décerne une mention en architecture au bâtiment dessiné par les architectes Maurice Boutin et André Ramoisy. À l'intérieur, on peut voir deux grandes toiles à sujets religieux provenant de l'église Saint-Joseph et des bancs récupérés de l'église Saint Pie X. En façade, une verrière représente Mgr de Laval. On peut y lire « Année jubilaire/Mgr François de Laval/2008 ». Une autre verrière représente la Sainte-Famille. Elles proviennent de Verrières Québec. Les vitraux représentant les évangélistes proviennent de l'église Saint-Joseph dissoute canoniquement. Un crématorium, un garage et un stationnement font aussi partie des installations.

Une enseigne identifiant le cimetière est installée sur la rue Nérée-Tremblay et une autre sur le chemin Sainte-Foy, au coin de la rue de Belmont, entrée d'origine du cimetière, où subsistent deux piliers de pierre construits vers 1916. Outre les clôtures métalliques aux limites est et ouest, deux clôtures en fer forgé bordent le deuxième ravin. Le mobilier funéraire comprend plusieurs éléments. Une croix noire marque l'entrée est du cimetière et une croix lumineuse se dresse à l'extrémité nord de l'avenue Notre-Dame. Une troisième croix blanche est installée devant le mausolée. Dans la partie ancienne, les identificateurs d'allées évoquent le milieu naturel (de la Forêt, Belmont, etc.), tandis que, dans la partie plus récente, les identificateurs d'avenues évoquent le culte religieux (Sainte-Anne, Saint-Louis, Marie-de-l'Incarnation, etc.) et le patriotisme (Anciens Combattants). Les identificateurs de lots (A, B, C, etc.) indiquent les fosses à part. Le seul ponceau encore existant est situé sur l'avenue de la Forêt. Une statue de l'Immaculée Conception a été réinstallée sur le lot des Enfants de Marie de la Haute-Ville. À l'entrée, une statue représente le Sacré-Coeur. Le charnier centenaire a été démoli en 2011.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Au milieu du XIXe siècle, la fabrique Notre-Dame de Québec possède plusieurs cimetières. Mentionnons ceux de Sainte-Famille et Sainte-Anne jouxtant la basilique, celui des Picotés près du monastère de l'Hôtel-Dieu, et le Saint-Louis sur Salaberry.

Le nombre et l'état des cimetières soulèvent la critique. On craint qu'ils soient la cause des épidémies de choléra. En 1854, une loi municipale interdit l'inhumation dans la ville. Les nouveaux cimetières devront être situés à au moins deux milles en dehors de ses limites. La fabrique Notre-Dame mandate alors Charles Baillairgé pour la conception d'un nouveau cimetière.

Avec le courant hygiéniste valorisant les bienfaits de la nature et l'influence du romantisme sur les attitudes face à la mort, naît le concept du cimetière-jardin, inspiré du jardin à l'anglaise. Après l'ouverture du cimetière Père-Lachaise à Paris en 1804, toute une génération de cimetières de banlieue, les « rural cemeteries », se répandent aux États-Unis et au Canada. À Québec, le Mount Hermon est inauguré en 1848, suivi du Saint-Charles en 1855 et du Belmont en 1859.

Baillairgé avait déjà réalisé les plans du Saint-Charles. Il écrit aux marguilliers le 15 décembre 1857 : « Je m'y connais un peu en matière de cimetière ayant visité les plus beaux des États-Unis et celui de Greenwood n'est surpassé dans aucune partie du monde; sans parler de l'expérience acquise depuis plus de 2 ans dans la gestion du cimetière à la Petite Rivière [Saint-Charles] ». L'ingénieur propose sa méthode pour Belmont : « je suggérerai la nécessité d'avoir à faire cette division d'abord sur le papier; car il faudra évidemment que les sentiers se fassent de manière à suivre les différences de niveau du terrain et surtout de manière à ne pas nuire aux arbres. Il faudrait pour cela faire comme j'ai fait au cimetière Saint-Charles, i.e. faire un plan du terrain sur une assez grande échelle et y indiquer la position exacte de tous les principaux arbres, etc. puis sur ce plan tracer les sentiers et les lots proposés et retourner ensuite sur le terrain le plan à la main pour y tracer ce qui aurait été d'abord tracé sur le plan.»

Le 30 décembre 1857, la fabrique Notre-Dame de Québec acquiert de John William Dunscomb, percepteur des douanes, un terrain de 57 acres pour la somme de 4250 livres (18 000$). Le domaine appelé Belmont s'étend du côté nord du chemin Sainte-Foy. Quatre ravins découpent le magnifique terrain en déclive, lequel est recouvert de plusieurs essences (pin, peuplier, saule-pleureur, sycomore, érable, cyprès). Baillairgé réalise le plan général du cimetière, ceux pour la division de cent lots de famille, d'une maison pour le gardien, d'une chapelle avec « clocheton gothique », des clôtures, d'un portail et des onze ponts.

Le cimetière est bénit le 10 juillet 1859. La partie ancienne, entre l'extrémité est et le troisième ravin, parallèle à l'avenue Saint-François-Xavier, se développe entre 1859 et 1890. Elle présente un aménagement paysager à l'anglaise: aux carrefours concentriques se jouxtent des allées sinueuses portant des appellations liées aux éléments pittoresques. La nouvelle partie, à l'ouest, développée vraisemblablement de 1890 jusqu'en 1970, est divisée en quadrilatères dont les avenues portent des noms de saints. Ce changement s'explique peut-être par le fait qu'en 1886, la fabrique Saint-Jean-Baptiste se joint à celle de Notre-Dame et qu'à cette époque on observe une recrudescence des dévotions. En 1885, Baillairgé est toujours gérant du lieu. Son plan initial étant introuvable, l'étude du plan de l'architecte J.P. Edmond Dussault (1906), conservé aux archives du cimetière, démontre qu'une partie du cimetière était réservée aux exclus (champ du potier) et d'autres aux concessions temporaires et aux fosses communes. En bordure des allées, les grands lots familiaux et leurs monuments imposants confirment la hiérarchisation sociale et la volonté de transmission d'un patrimoine par-delà la mort.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • Sainte-Foy - Sillery

Adresse :

  • 2176, avenue Chapdelaine

Localisation informelle :

Le cimetière Notre-Dame-de-Belmont a deux entrées, l'une sur l'avenue Chapdelaine, l'autre sur l'avenue Nérée-Tremblay. Il est situé entre le boulevard Charest au nord et l'avenue Chapdelaine au sud, et entre l'avenue Nérée-Tremblay à l'ouest et l'avenue Myrand à l'est. Les bureaux administratifs sont au 701, avenue Nérée-Tremblay, Québec, G1N 4R8. Une enseigne identifiant le cimetière est installée sur l'avenue Nérée-Tremblay et une autre sur le chemin Sainte-Foy, au coin de la rue de Belmont.

Latitude :

  • 46° 47' 29.0"

Longitude :

  • -71° 17' 1.4"

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • GUAY, Lorraine. « Aux origines des cimetières du Québec ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 19-41.
  • GUAY, Lorraine. « De la malpropreté et des odeurs dans les anciens cimetières urbains ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 58-71.
  • LABBÉ, Thérèse. « L'objet funéraire et son langage ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 331-413.

Multimédias disponibles en ligne :

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