Frères de l'instruction chrétienne

Haut de la page

En 1819, les abbés Jean-Marie de la Mennais et Gabriel Deshayes fondent à Ploërmel, en Bretagne (France), les Frères de l'instruction chrétienne. Cette congrégation religieuse a pour objet la formation de maîtres chrétiens et l'ouverture d'écoles pour les enfants des classes populaires. De 1837 à 1843, la congrégation prend en charge, à la demande du gouvernement français, les écoles des colonies de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Pierre et Miquelon, et de la Guyane. En 1864, elle s'implante à Haïti. Les frères font une première tentative d'établissement au Canada en 1878. L'évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Zéphirin Moreau, fait alors appel à eux pour diriger les écoles de Saint-Denis (Saint-Denis-sur-Richelieu), de Saint-Hyacinthe et de Farnham. Les négociations se soldent par un échec et il faut attendre jusqu'en 1886 pour que la communauté s'installe définitivement. Accueillis par les Jésuites, quatre frères emménagent au collège Sainte-Marie à Montréal à la demande du recteur, le père Adrien Turgeon. La même année, à l'instigation de l'évêque de Montréal, Mgr Édouard-Charles Fabre, deux autres frères se rendent au collège de Chambly.

Les Frères de l'instruction chrétienne s'implantent progressivement dans la région de Montréal et ensuite dans le reste du Québec. Le supérieur nord-américain, le frère Ulysse (Eugène Baron), peut compter sur plusieurs douzaines de frères bretons pour l'établissement de la congrégation au Canada. Durant les premières années, ils se chargent des écoles de Sainte-Scholastique (Mirabel), de Verchères, de La Prairie, de la paroisse de l'Immaculée-Conception à Montréal, de Sault-Sainte-Marie (Michigan) et de l'île Manitoulin (Ontario). En 1890, ils construisent un noviciat et la maison-mère à La Prairie, puis ils poursuivent leur expansion à Laval, Granby, Drummondville, Beauceville, Québec et Chicoutimi (Saguenay). Les lois françaises interdisant l'enseignement aux congrégations religieuses poussent près de 150 frères à gagner la province de Québec entre 1903 et 1914. Les fondations d'écoles se multiplient alors, notamment à Pointe-Gatineau, Shawinigan, Sainte-Élizabeth (Sainte-Élisabeth), Napierville et Pointe-du-Lac (Trois-Rivières). La communauté s'établit à Saint-Romuald (Lévis) en 1944, puis à Warwick en 1951, Saint-Germain-de-Grantham en 1952, Sainte-Clotilde-de-Horton et Dolbeau (Dolbeau-Mistassini) en 1954.

Les Frères de l'instruction chrétienne se spécialisent dans la publication et l'édition de manuels scolaires. De 1895 à 1910, ils publient plusieurs ouvrages chez Cadieux et Derome, et à la Librairie Beauchemin. En 1911, ils deviennent éditeurs à La Prairie. Jusqu'en 1989, ils éditent des centaines d'ouvrages, dont différents dictionnaires, livres d'histoire, de religion, de pédagogie, de géographie, de français, d'anglais et de sciences. Ils deviennent, chez les communautés religieuses, la deuxième maison d'édition de manuels scolaires en importance.

En 1996, les chapitres canadiens se réunissent sous le nom de province Jean de la Mennais, qui regroupe 250 frères répartis au Canada, en Afrique centrale (République du Congo, Rwanda) et en Asie (Japon, Philippines). Au Québec, les Frères de l'instruction chrétienne oeuvrent principalement en milieu paroissial et au collège Jean de la Mennais à La Prairie, au juvénat Notre-Dame du Saint-Laurent à Saint-Romuald et au juvénat Saint-Jean à Dolbeau-Mistassini.

Haut de la page

Haut de la page