Cathédrale de Saint-Germain

La cathédrale de Saint-Germain est un lieu de culte catholique de style néogothique érigé à partir de 1854. Le bâtiment en pierre présente un plan formé d'une nef rectangulaire et d'un chœur plus étroit terminé par une abside à pans coupés. Cette abside est ceinturée par un déambulatoire dont les murs s'inscrivent dans le prolongement de ceux de la nef. L'église est couverte d'un toit à deux versants couvert de tôle à la canadienne. La façade est marquée par une tour-clocher centrale de plan carré, demi-hors-oeuvre, et supportant un clocher à deux niveaux surmonté d'une flèche couronnée d'une croix. Les murs de la nef et du déambulatoire sont rythmés par des lancettes séparées par des contreforts, tandis que des fenêtres à arc brisé percent le haut des murs de l'abside. Un clocheton de plan carré couronne le centre du toit de l'abside. La sacristie, greffée au chevet, présente un plan rectangulaire et est coiffée d'un toit à demi-croupe. La cathédrale est érigée en bordure de la voie publique, face au fleuve Saint-Laurent, dans le noyau institutionnel de la ville de Rimouski.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment et au terrain.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Immeuble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-26 Prise d'effet : 2023-02-02
Catégories de conservation 1 - Extérieur exceptionnel 8 - Terrain supérieur 12 - Potentiel archéologique significatif
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2023-01-24 Proposition de statut national, 2020-08-25
Citation	Situé dans un site patrimonial	Municipalité (Rimouski)	1997-06-03

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La cathédrale de Saint-Germain présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La paroisse Saint-Germain est créée en 1701 et son noyau est établi en bordure du fleuve, sur le domaine seigneurial. Le lieu de culte actuel, dont les travaux de construction s'amorcent en 1854, est le quatrième érigé sur le site. L'aménagement de cet imposant bâtiment est vraisemblablement réalisé dans l'espoir d'obtenir le siège d'un nouveau diocèse. Ce projet, concrétisé en 1867 avec la création du diocèse de Rimouski, s'inscrit dans une série d'initiatives ambitieuses ayant contribué à faire de Rimouski un pôle institutionnel incontournable pour tout l'est du Québec. L'élévation au rang d'archidiocèse, en 1946, souligne le rôle institutionnel prépondérant que joue Rimouski dans la région, et accentue l'importance symbolique de la cathédrale de Saint-Germain qui, en outre, est l'un des plus anciens bâtiments servant de cathédrale subsistant au Québec;

La cathédrale présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Le bâtiment est le résultat d'une série de chantiers pouvant être associé à plusieurs architectes de renom, dont Victor Bourgeau, David Ouellet, Jean-Baptiste Verret et Firmin Lepage. La cathédrale est représentative de l'évolution de l'architecture religieuse québécoise, notamment par l'emploi d'un plan rectangulaire simple et d'un style historique pour sa conception initiale, par le renforcement de l'éclectisme au tournant du XXe siècle et par ses agrandissements afin d'accommoder une population croissante. Quelques nouveautés pour l'époque marquent l'architecture de la cathédrale, dont la tour-clocher centrale massive et en saillie, ainsi que le déambulatoire couvert par un toit distinct et plus bas que celui du sanctuaire proprement dit, dégageant une véritable clairevoie;

La cathédrale présente aussi un intérêt pour sa valeur artistique. Le lieu de culte comporte des vitraux associés à des artisans importants, soit la maison Perdriau et O'Shea, ainsi qu'à Olivier Ferland. Les thèmes iconographiques des vitraux participent à leur intérêt. Les verrières se déployant des côtés est et ouest de la nef, œuvres de Perdriau et O'Shea, sont liées au saint patron de la paroisse, saint Germain de Paris. Les neuf vitraux du chœur, réalisés par Ferland et de facture moderne, forment quant à eux un ensemble représentant la Création et sont disposés de manière à créer une progression harmonieuse des couleurs;

La cathédrale présente en outre un intérêt pour sa valeur paysagère. Son clocher constitue un repère géographique largement reconnu, tant à l'échelle locale que régionale. La silhouette massive, mais surtout la hauteur de ce clocher, lui assure une grande visibilité. Il marque visuellement le centre-ville de Rimouski, en particulier l'emplacement du secteur institutionnel. La cathédrale se distingue aussi par l'orientation de sa façade, tournée vers le fleuve et donc, vers le nord, s'éloignant de la tradition d'aménager celle-ci vers l'ouest;

La cathédrale présente par ailleurs un intérêt pour sa valeur sociale. Dès les années 1960, la population rimouskoise se mobilise pour la préservation de la cathédrale et sa restauration. À la suite de la fermeture du lieu de culte en 2014, la communauté reconnaît une fois de plus la nécessité de conserver le bâtiment.

Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2023.

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Les éléments caractéristiques de la cathédrale de Saint-Germain liés à ses valeurs historique, architecturale, artistique, paysagère et sociale comprennent, notamment:
- son implantation en bordure de la rue Saint-Germain Ouest, face au fleuve Saint-Laurent, dans le noyau institutionnel de Rimouski;
- son volume, dont le plan formé d'une nef rectangulaire et d'un chœur plus étroit terminé par une abside à pans coupés, ceinturée par un déambulatoire aux murs inscrits dans le prolongement de ceux de la nef, le toit à deux versants de la nef et celui à pans coupés de l'abside, les pignons des murs latéraux évoquant des transepts ainsi que les porches latéraux coiffés d'un toit à deux versants;
- la façade principale, dont la tour-clocher centrale de plan carré, demi-hors-œuvre et supportant un clocher à deux niveaux surmonté d'une flèche couronnée d'une croix, le portail principal composé d'une porte à double vantail en bois et d'un tympan vitré à arc brisé, les deux portails latéraux de la tour, la fenêtre à arc brisé et l'oculus;
- les matériaux, dont les pierres de différentes couleurs et la tôle du toit et des clochers;
- les ouvertures, dont les lancettes, les fenêtres à arc brisé, les oculi, ainsi que les portes en bois à tympan vitré et leur quincaillerie décorative en fer forgé;
- l'ornementation, dont les pinacles, les contreforts et les archivoltes en fonte surmontant les fenêtres;
- le clocheton coiffant le toit de l'abside, de plan carré, surmonté d'une flèche et d'une croix et encadré de pinacles;
- les vitraux, dont les verrières est et ouest illustrant des scènes de la vie de saint Germain de Paris, celle de la fenêtre centrale de la façade représentant des anges et des fleurs de lys, ainsi que les neuf vitraux des fenêtres hautes du chœur montrant des scènes de la Création;
- la sacristie greffée au chevet, dont son volume rectangulaire d'un étage coiffé d'un toit à demi-croupe, ses lancettes, son oculus et ses portes en bois à tympan vitré;
- l'étroit terrain plat, gazonné et planté d'arbres et d'arbustes à l'arrière;
- la rue des Marguilliers bordant le bâtiment à l'ouest.

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La cathédrale de Saint-Germain est d'abord érigée pour servir d'église paroissiale. La paroisse de Rimouski est placée sous le patronage de saint Germain dès 1701. Ce nom aurait été choisi en l'honneur de Germain Lepage (1641-1718), le père du premier seigneur de Rimouski, René Lepage (1669-1718). À cette époque, le patron est saint Germain d'Auxerre, les Lepage étant originaires de la région d'Auxerre en Bourgogne. En 1712, une première église en bois est construite, puis une seconde, en 1790. Cette dernière est remplacée par une construction en pierre en 1824, mais devient rapidement trop petite pour le nombre de fidèles.

La paroisse est érigée canoniquement en 1829, et est alors plutôt placée sous le patronage de saint Germain de Paris par l'évêque de Québec, Mgr Bernard-Claude Panet (1753-1833).

Les travaux de construction de l'église actuelle, située à une centaine de mètres de l'église de 1824, devenue aujourd'hui le Musée régional, sont amorcés en mai 1854 d'après des plans non signés. Les premiers plans du clocher sont réalisés par Hilaire Fournier, charpentier et entrepreneur. L'érection du gros oeuvre s'échelonne jusqu'en 1859, tandis que les travaux de parachèvement de l'église et l'aménagement intérieur sont réalisés de 1859 à 1867 d'après les plans de l'architecte Victor Bourgeau (1819-1888). L'église est inaugurée le 9 janvier 1862.

Le diocèse de Rimouski est érigé le 15 janvier 1867 et l'église de Saint-Germain devient cathédrale.

En 1874 et 1875, une tribune est ajoutée afin d'y placer l'orgue. À la suite d'un rapport rédigé par l'architecte David Ouellet (1844-1915) en 1890, des travaux sont réalisés sur le toit de la cathédrale et sur le clocher.

La cathédrale est dotée d'une sacristie et d'une abside en 1902 et 1903, d'après les plans de l'architecte Jean-Baptiste Verret (1867-1902). En 1909, des éléments de décor sont ajoutés à la cathédrale d'après les esquisses du chanoine Georges Bouillon (1841-1932) et les plans de l'architecte Joseph Venne (1858-1925).

Pour accommoder plus de fidèles, des galeries latérales sont ajoutées dans la nef et le choeur en 1920 et 1921. C'est vraisemblablement à cette époque que sont installés les trois verrières de la maison Perdriau et O'Shea, dont deux illustrent la vie du saint patron de la paroisse.

En 1946, le diocèse de Rimouski devient archidiocèse. Quatre ans plus tard, le 6 mai 1950, une conflagration détruit environ le tiers des bâtiments de la ville, mais épargne la cathédrale, qui se trouve tout juste à l'extrémité est de la zone dévastée par l'incendie.

En 1966, un sondage effectué auprès des fidèles du diocèse montre la volonté de ces derniers de restaurer et de conserver la cathédrale. Des travaux majeurs s'imposent alors afin de solidifier le bâtiment et de l'adapter aux nouvelles orientations liturgiques du concile Vatican II. Ces travaux, qui visent également à retrouver le style néogothique initial de l'aménagement intérieur, sont réalisés l'année suivante sous la supervision de l'architecte rimouskois Firmin Lepage (1930-2001) et des ingénieurs André Leroux et Jean-Guy Théberge. La majorité des éléments de décor et d'architecture intérieure ajoutés après 1902 sont alors retirés.

Neuf vitraux représentant la Création, réalisés par Olivier Ferland (1929-2017), sont installés dans les fenêtres hautes du chœur au tournant des années 1990. En novembre 2014, la cathédrale de Saint-Germain est fermée au culte pour des raisons de sécurité.

La cathédrale de Saint-Germain est classée en 2022, en même temps qu'un tableau, un tabernacle et un ciboire lui étant associés.

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