Peinture (Saint Germain d’Auxerre donnant une médaille à sainte Geneviève)
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Région administrative :
- Bas-Saint-Laurent
Date :
- 1738 (Commande)
- 1738 – 1740 (Production)
- 1791 (Restauration)
- 1910 (Restauration)
Thématique :
- Patrimoine religieux
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture
Patrimoine immobilier associé (1)
Personnes associées (4)
- Baillairgé, François (1759 – 1830) - Restaurateur(-trice)
- Miniac, Jean-Pierre de (vers 1691 – 1771) - Sujet
- Carter, J. Purves (1877 – vers 1933) - Restaurateur(-trice)
- Lepage de Sainte-Claire, Nicolas-Dominique (1713 – ) - Donateur(-trice)
Description
Le tableau intitulé Saint Germain d'Auxerre donnant une médaille à sainte Geneviève. Réalisée au plus tard vers 1740, cette huile sur toile mesure 194 cm sur 127 cm et est placée dans un cadre en bois doré mesurant 222 cm de haut sur 155 cm de large. La scène représente, dans la moitié gauche, sainte Geneviève agenouillée et tendant la main. Dans la moitié droite, on retrouve saint Germain d'Auxerre, debout, coiffé de la mitre, tenant sa crosse d'évêque de la main gauche et donnant de sa main droite une médaille à la sainte agenouillée devant lui. La jeune bergère est accompagnée de moutons et de son chien, tandis que trois clercs se tiennent debout derrière saint Germain. L'arrière-plan, plus dépouillé, comporte des colonnes.
Lieu de production :
- Europe > France
Dimensions :
- Hauteur : 194 centimètre(s)
- Largeur : 127 centimètre(s)
Matériaux :
- Peinture
Médium :
- Huile
Support :
- Toile
Technique de fabrication :
- Peint
Représentation iconographique :
- Saint Germain d'Auxerre
- Sainte Geneviève
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2023-10-26 |
Statuts antérieurs
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Inventorié | -- | ||
Valeur patrimoniale
Le tableau intitulé Saint Germain d'Auxerre donnant une médaille à sainte Geneviève présente un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'œuvre est probablement inspirée d'une gravure du XVIIe siècle, qui pourrait elle-même avoir été réalisée d'après une peinture de grand maître européen. Elle représente, dans la partie gauche, sainte Geneviève agenouillée et tendant la main, et dans la partie droite, saint Germain d'Auxerre debout, coiffé de la mitre, tenant sa crosse d'évêque de la main gauche, donnant de sa main droite une médaille à la sainte agenouillée devant lui. La jeune bergère est accompagnée de moutons et de son chien, tandis que trois clercs se tiennent debout derrière saint Germain. La scène se passe à Nanterre, près de Paris, où l'évêque d'Auxerre reçoit le vœu de virginité de la jeune fille âgée d'environ dix ans et lui remet une médaille d'airain timbrée d'une croix comme gage de sa consécration à Dieu. Le tableau rappelle l'art du XVIIe siècle par son iconographie et par son style, mais comporte toutefois des éléments originaux par rapport à la gravure dont il serait inspiré, notamment la présence de trois personnages au lieu de quatre derrière saint Germain, de même que l'ajout d'un chien et de moutons auprès de sainte Geneviève. Par son sujet et par les personnages représentés, l'œuvre introduit un thème rare parmi les peintures conservées en Nouvelle-France. Elle témoigne également de la transmission des modèles dans l'art religieux ancien par le phénomène des copies.
Le tableau présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il est étroitement associé à l'histoire de la paroisse Saint Germain ainsi qu'à des personnages importants. L'œuvre est vraisemblablement réalisée à Paris entre 1738 et 1740 par un artiste non identifié à ce jour, puis importée en Nouvelle-France par Jean Pierre de Miniac, prêtre sulpicien et archidiacre du chapitre de Québec. Elle est donnée à la fabrique de la paroisse Saint-Germain vers 1740 par Nicolas-Dominique Lepage de Sainte-Claire, fils de René Lepage, seigneur de Rimouski au tournant du XVIIIe siècle. À cette époque, le saint patron de la paroisse est saint Germain d'Auxerre, en raison de l'origine auxerroise de la famille Lepage. Le tableau témoigne de la volonté de doter les paroisses d'une représentation de leur saint patron et du phénomène d'importation d'œuvres d'art en contexte colonial. En 1759, devant la menace que constitue le passage des troupes britanniques, les paroissiens cachent le tableau pour en assurer la conservation. Le tableau est restauré une première fois en 1791 par François Baillairgé, peintre, sculpteur et architecte renommé. Lors de l'érection canonique de la paroisse en 1829, Monseigneur Bernard-Claude Panet, évêque de Québec, place l'église sous la protection d'un saint différent, soit saint Germain de Paris. L'œuvre demeure toutefois un certain temps au-dessus du maître-autel, avant d'être relocalisée dans la sacristie par le premier évêque de Rimouski en 1867, afin d'instaurer un culte officiel au nouveau saint. Le tableau est restauré une seconde fois en 1910 par John Henry Carter, aussi connu sous le nom de James Purves Carter, artiste, restaurateur et marchand. Le tableau appartient à la paroisse Saint-Germain depuis plus de 275 ans.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du tableau intitulé Saint-Germain d'Auxerre donnant une médaille à sainte Geneviève liés à ses valeurs artistique et historique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont sa hauteur de 194 cm et sa largeur de 127 cm;
- les matériaux, dont la peinture à l'huile sur toile;
- le personnage de sainte Geneviève agenouillée, coiffée d'un chignon, vêtue d'une jupe rouge et d'un corsage bleu, tenant un bâton de bergère de sa main gauche et tendant sa main droite, dans la partie gauche du tableau;
- le personnage de saint Germain d'Auxerre, debout, coiffé de la mitre, tenant sa crosse d'évêque de la main gauche et donnant de sa main droite une médaille à la sainte, dans la partie droite du tableau;
- le chien couché et les deux moutons derrière la jeune fille;
- les trois clercs debout derrière l'évêque et tenant le bout de sa chape;
- les éléments d'arrière-plan, dont les colonnes;
- la palette de couleurs chaudes, dont les teintes d'orange, de rouge et de brun;
- le cadre en bois doré.
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- DESROSIERS, René. Chemins de foi: une histoire de l'archidiocèse de Rimouski. Rimouski, Archevêché de Rimouski, 2020. s.p.
- LACROIX, Laurier. Les arts en Nouvelle-France. Collection Arts du Québec. Québec, Musée national des beaux-arts du Québec : Publications du Québec, 2012. 296 p.