Ancien tabernacle de la cathédrale de Saint-Germain

L'ancien tabernacle de la cathédrale de Saint-Germain, conçu par Thomas Baillairgé en 1833. Ce meuble liturgique, fait en pin blanc et tilleul, et doré à la feuille d'or sur bolus, prend la forme d'une façade de bâtiment se divisant en trois niveaux. Le premier niveau comporte deux étages de gradins et la réserve eucharistique, dont la porte est ornée d'un bas-relief historié comprenant l'Agneau mystique et le triangle de la Trinité présenté sur une gloire. Le niveau de la monstrance est rythmé de colonnettes corinthiennes. Il comporte aussi une travée centrale incluant une armoire dont la porte est ornée d'un bas-relief représentant une hostie rayonnante entourée de quatre têtes d'angelots et de nuées. Cette travée centrale est flanquée de travées latérales dotées d'une niche. Le niveau du couronnement comporte un dôme central surmonté d'un lanternon et d'une croix.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Objet patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-26
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2023-01-24 Proposition de statut national, 2020-08-25 Proposition de statut national, 2015-10-30
Inventorié	--

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L'ancien tabernacle de la cathédrale Saint-Germain présente un intérêt pour sa valeur artistique. En 1833, la fabrique de la paroisse Saint-Germain commande ce tabernacle à l'artiste Thomas Baillairgé, figure majeure de l'histoire de la sculpture et de l'architecture au Québec. Ce meuble occupe une place importante dans l'histoire de l'art religieux québécois puisqu'il témoigne d'une transition formelle réalisée par Thomas Baillairgé entre un modèle plus traditionnel, hérité de son père, François Baillairgé, et un style plus personnel. L'artiste se serait en effet inspiré du tabernacle exécuté vers 1797 par son père pour la cathédrale Notre-Dame de Québec. Il crée toutefois une œuvre originale, notamment en donnant plus d'importance au caractère architectural du meuble. L'architecture, à laquelle les ornements sont subordonnés, régit tout l'ensemble. Les innovations apportées par Thomas Baillairgé ainsi que la qualité d'exécution des différentes composantes et des éléments ornementaux font de ce tabernacle un modèle renommé qui a inspiré de nombreux artistes et artisans au cours des décennies suivantes. En outre, ce meuble constitue l'un des derniers réalisés par Thomas Baillairgé qui se consacre essentiellement à l'architecture par la suite.

L'ancien tabernacle de la cathédrale Saint-Germain présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ses composantes ainsi que son programme iconographique témoignent des usages d'un tabernacle de maître-autel dans la liturgie catholique préconciliaire. Ce meuble, placé traditionnellement sur un autel au fond du chœur, sert à conserver le ciboire et les hosties consacrées pour la communion. L'ostensoir y est également exposé ou même rangé. Les tabernacles anciens prennent donc souvent des dimensions imposantes. Ils se composent généralement de trois parties superposées : les gradins, en bas, qui incluent l'armoire contenant les hosties, l'étage de la monstrance et, au-dessus, l'étage du couronnement. Leurs ornements comprennent souvent des motifs de gerbe de blé, de feuilles de vigne et d'hosties rayonnantes, comme c'est le cas sur le meuble rimouskois. Le tabernacle est remplacé par un nouveau maître-autel, probablement au début du XXe siècle, lors du parachèvement du décor du sanctuaire de la cathédrale. À partir de ce moment, l'ancien tabernacle est utilisé dans la sacristie ou dans des chapelles secondaires. Malgré les nombreux changements apportés à la liturgie par l'Église catholique à la suite du concile Vatican II, l'ancien tabernacle est conservé. Le meuble est restauré au début des années 1990 par l'Institut canadien de conservation, ce qui a permis de mettre en valeur la dorure originelle de l'objet réalisée par les Augustines de l'Hôpital général de Québec. Le tabernacle constitue ainsi un exemple représentatif de ce type de meuble, au cœur même des pratiques catholiques anciennes. Le tabernacle est toujours conservé par la fabrique de la paroisse Saint-Germain, près de deux siècles après son acquisition.

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Les éléments caractéristiques de l'ancien tabernacle de la cathédrale de Saint-Germain liés à ses valeurs artistique et historique comprennent, notamment :

- son volume, dont la hauteur de 264 cm, la largeur de 292 cm et la profondeur de 40 cm;
- les matériaux, dont le bois (notamment le pin et le tilleul) sculpté et la dorure à la feuille d'or sur bolus;
- les deux gradins, dont les motifs végétaux sculptés encadrés par des moulures, notamment des feuilles de vigne, des raisins et des gerbes de blé, ainsi que les éléments évoquant la pierre de taille;
- la porte de la réserve eucharistique décorée d'un bas-relief illustrant un agneau mystique et un triangle de la Trinité entouré d'une gloire, flanquée de bouquets de fleurs sculptés;
- l'étage de la monstrance, dont les huit colonnettes aux chapiteaux corinthiens, l'avant-corps central en saillie coiffé d'un fronton, les travées latérales légèrement en saillie dotées de niches, les panneaux sculptés ornés de trophées d'objets liturgiques, ainsi que l'entablement et la corniche à denticules;
- la porte de la monstrance, cintrée et décorée d'un bas-relief représentant une hostie rayonnante entourée de quatre têtes d'angelots et de nuées;
- l'étage du couronnement, dont le dôme central à écailles surmonté d'un lanternon et d'une croix et entouré d'une balustrade, de même que les deux petits lanternons surmontant les travées latérales, entourés d'une balustrade carrée;
- les motifs végétaux sculptés, dont des rinceaux et des chutes de fleurs.

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