Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Noyau institutionnel d'Arvida

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Description

Le noyau institutionnel d'Arvida est un regroupement de bâtiments scolaires et de lieux de culte. Le site comprend cinq établissements d'enseignement construits entre 1927 et 1962, soit les anciennes Arvida High School, école Sainte-Thérèse, Saint-Patrick High School et Saguenay Valley High School, ainsi que l'école Notre-Dame-du-Sourire. La First United Church et l'église Saint-George-the-Martyr, toutes deux érigées de 1949 à 1950, complètent l'ensemble. Tous ces édifices sont dispersés sur un vaste terrain bordé de rues résidentielles et traversé par un boulevard important. Ils sont situés dans la partie la plus ancienne du secteur Arvida de l'arrondissement municipal de Jonquière, dans la ville de Saguenay.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments et aux terrains sur lesquels ils s'élèvent.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saguenay) 2001-04-23
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 2018-11-21

Statuts antérieurs

  • Recommandation ministérielle de déclaration, 2017-06-22
 

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Valeur patrimoniale

Le noyau institutionnel d'Arvida présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et urbanistique. Il constitue un exemple représentatif de la planification des villes québécoises développées et gérées par des compagnies américaines. Arvida est fondée en 1926 par l'aluminerie Alcoa. Celle-ci, puis sa filiale canadienne Alcan, est responsable de la construction des édifices essentiels pour ses travailleurs dans un milieu qu'elle veut optimal. Le premier plan d'aménagement du territoire prévoit un vaste espace où est implantée une première école en 1927. Plus la ville s'agrandit, plus le noyau institutionnel prend de l'expansion. La localisation de chaque nouvelle construction est déterminée par la population qu'elle dessert. Ainsi, les institutions anglophones de traditions autres que catholiques, soit l'Arvida High School, la Saguenay Valley High School, la First United Church et l'église Saint-George-the-Martyr, sont situées au nord de l'ensemble institutionnel. Cette partie de la ville est habitée par les cadres, en grande partie originaires des États-Unis ou d'autres provinces canadiennes. Le quartier ouvrier des premières années d'Arvida se trouve au sud, où sont établies les institutions catholiques. Les travailleurs sont majoritairement des Canadiens français, mais comptent aussi des Canadiens anglais et autres. L'école Sainte-Thérèse est la première à être implantée dans le secteur. Ensuite, la Saint-Patrick High School accueillant les catholiques anglophones et l'école Notre-Dame-du-Sourire suivent respectivement en 1942 et 1952. Le noyau institutionnel d'Arvida témoigne du développement planifié de la ville ainsi que d'un regroupement de la population en fonction de sa religion.

Le noyau institutionnel d'Arvida présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Il se distingue par son homogénéité provenant des volumes des bâtiments, de leur élévation similaire et des matériaux utilisés. Le vocabulaire formel et ornemental de la majorité des édifices est inspiré de l'architecture néocoloniale. Quatre écoles ont un parement en brique rouge et quelques éléments ornementaux en bois ou en pierre. Elles sont surmontées de toits à deux versants ou à croupes. Les deux églises adoptent des formes simplifiées qui s'inscrivent dans le vocabulaire architectural traditionnel de la religion anglicane et de l'Église unie. De petites dimensions, elles présentent un corps de bâtiment rectangulaire et un toit aigu à deux versants droits. Par ailleurs, leur parement en brique brune et leur élévation contribuent à l'uniformité de l'ensemble institutionnel. De facture moderne, la cinquième école s'intègre par son volume bas et par le rappel de la brique sur certains murs. Les établissements du noyau institutionnel d'Arvida illustrent donc l'influence étasunienne des cadres qui ont approuvé les plans de ces constructions.

Le noyau institutionnel d'Arvida présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec différents architectes. Six des sept bâtiments sont l'oeuvre d'architectes connus. Parmi eux, l'architecte montréalais Harold Lea Fetherstonhaugh (1887-1971) se démarque à Arvida par sa participation au premier comité d'urbanisme. En outre, il participe avec sa firme à la construction d'une école et des deux églises du noyau institutionnel. Aussi établi à Montréal, Ernest Isbell Barott (1884-1955) conçoit aussi un établissement scolaire. Plusieurs architectes prolifiques dans la région saguenéenne ont contribué à cet ensemble, dont Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul-Marie Côté (1921-1969), Jacques Coutu (né en 1927), ainsi qu'Alfred Lamontagne (1883-1967) et Armand Gravel (1895-1980). Le noyau institutionnel d'Arvida témoigne donc de l'implication d'architectes importants dans le développement de la ville.

Source : Ville de Saguenay, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du noyau institutionnel d'Arvida liés à ses valeurs historique, urbanistique et architecturale comprennent, notamment :
- sa localisation sur un vaste terrain partiellement boisé au centre d'un secteur résidentiel, à proximité du complexe industriel, bordé au sud par une zone commerciale, dans la partie la plus ancienne d'Arvida;
- l'orientation des bâtiments face aux rues;
- l'homogénéité du volume et des matériaux des différents bâtiments;
- les caractéristiques de l'Arvida High School, dont l'élévation d'un étage, le toit à quatre versants à croupes, l'avant-corps surmonté d'un pignon, le parement en brique, les éléments ornementaux en pierre, les portails (composés d'une porte à double vantail encadrée de pierre), les oculus et la souche de cheminée;
- les caractéristiques de l'ancienne école Sainte-Thérèse d'Arvida, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le toit à deux versants droits, le parement en brique, le lanternon, les fenêtres cintrées et à guillotine, les lucarnes, le portail doté d'un chambranle en bois, les oculus et les deux souches de cheminée;
- les caractéristiques de la Saint-Patrick High School, dont le plan rectangulaire et le toit à deux versants droits du corps principal, l'élévation d'un étage, l'avant-corps central surmonté d'un fronton, le parement en brique, le lanternon, le portail central (composé d'une porte à double vantail surmontée de trois impostes rectangulaires vitrées) et les portes à double vantail surmontées d'un fronton, les oculus et les deux souches de cheminée;
- les caractéristiques de l'école Notre-Dame-du-Sourire, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages, le toit à croupes, le parement en brique, le lanternon, les fenêtres cintrées et les deux souches de cheminée;
- les caractéristiques de la Saguenay Valley High School, dont l'élévation de deux étages et le parement en brique;
- les caractéristiques de la First United Church et de l'église Saint-George-the-Martyr, dont le corps de bâtiment rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants droits, la façade sur le mur pignon, le parement en brique et les clochers (dont un rectangulaire dans le prolongement du pignon et l'autre polygonal surmonté d'une flèche sur le faîte du toit).

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Informations historiques

Le noyau institutionnel d'Arvida est prévu dans le premier plan d'aménagement de la ville. En 1925, l'implantation d'une usine d'aluminium dans les environs de la rivière Saguenay se confirme. L'aluminerie Alcoa, dont relève alors la compagnie Alcan, projette également de fonder une ville pour ses travailleurs. Par l'entremise de sa filiale Arvida Works, elle voit à l'aménagement du territoire selon un plan conçu de 1925 à 1926; elle met aussi en chantier des maisons, des hôpitaux et des commerces. En 1927, les constructions résidentielles commencent : 270 maisons sont implantées en 135 jours.

La même année, le premier bâtiment du noyau institutionnel d'Arvida est construit. Il s'agit de la Protestant School, qui devient ultérieurement la Arvida High School, puis la Riverside Regional School. Cette école anglophone et protestante est l'oeuvre de la société Arvida Works, comme la plupart des constructions de l'époque.

Après des débuts prometteurs, l'usine vit un ralentissement au début des années 1930. Au cours de cette période, les résidents sont moins nombreux à Arvida et peu de nouveaux édifices sont construits. La reprise de la production à partir du milieu de la décennie amène un accroissement de la population qui nécessite plus de services. D'autres écoles font alors leur apparition, dont une école catholique pour les jeunes filles francophones, l'école Sainte-Thérèse, dessinée par Ernest Isbell Barott (1884-1955). Les locaux sont partagés avec la communauté catholique anglophone jusqu'à l'ouverture de sa propre école, la Saint-Patrick High School. Cette dernière est réalisée par la firme Fetherstonhaugh, Durnford et Bolton en 1942. À partir de cette année, la ville n'est plus gérée par la compagnie Alcan. La Commission d'urbanisme d'Arvida pour l'aménagement urbain et pour le contrôle de l'architecture régit dorénavant l'expansion de la municipalité. Elle est composée de professionnels issus de divers milieux, dont l'architecte Harold Lea Fetherstonhaugh (1887-1971), Frederick G. Todd (1876-1948), architecte paysagiste, et C.-O.-P. Klotz, ingénieur de l'Alcan. Un incendie détruit le premier lieu de culte de l'Église unie. Deux nouveaux édifices religieux sont alors érigés simultanément au tournant des années 1950 : la First United Church et l'église Saint-George-the-Martyr. Celles-ci s'élèvent au nord du noyau institutionnel, sur un terrain appartenant depuis peu aux anglicans. L'agence Fetherstonhaugh, Durnford, Bolton et Chadwick produit les plans.

Le nombre de résidents continue à croître, particulièrement ceux d'origine canadienne-française. Une autre école est construite dans la partie sud du noyau institutionnel d'Arvida par les architectes Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul-Marie Côté (1921-1969). Établie de 1951 à 1952, l'école Notre-Dame-du-Sourire reçoit les jeunes filles catholiques francophones. L'ensemble institutionnel est complété en 1962 par la Saguenay Valley High School, réalisée par Jacques Coutu (né en 1927).

Depuis leur construction, les deux églises servent à diverses communautés religieuses. Le bâtiment de la First United Church accueille désormais l'Église baptiste évangélique, alors que l'église Saint-George-the-Martyr devient le Centre évangélique Pentecôte. Au fil du temps et des réformes, les clientèles ainsi que les noms des établissements scolaires changent; ils conservent toutefois leur fonction éducative. Seule l'école Sainte-Thérèse ne reçoit plus d'élèves depuis l'an 2000. Elle est transformée en Centre de services aux entreprises de la Commission scolaire de la Jonquière.

Le site du patrimoine du noyau institutionnel d'Arvida est constitué en 2001. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • Jonquière

Latitude :

  • 48° 25' 59.0"

Longitude :

  • -71° 11' 6.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Chicoutimi Cité d' Arvida Absent 12 ptie
12-101-1
12-101-2
12-101-3
12-206
12-207
12-208
12-209
12-210
12-211
13 ptie
13-1 ptie
13-2 ptie
13-3 ptie
3916-6
3916-7
4046-1
4046-3
4046-4
4188-1 ptie
4196-1
4196-20
4196-3
6 ptie
6-117
6118-1

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Références

Notices bibliographiques :

  • MORISSET, Lucie K. Arvida, cité industrielle : une épopée urbaine en Amérique. Québec, Septentrion, 1998. 251 p.
  • MORISSET, Lucie K. et Luc NOPPEN. Jonquière, mémoires et lieux: Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. Jonquière, Ministère de la culture et des communications, 1994. 103 p.
  • TURCOTTE, Daniel. Arvida, une cité modèle en Amérique : ville de Saguenay : circuit patrimoniaux. Saguenay, Ville de Saguenay, 2006. 15 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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