Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église de Notre-Dame-de-Laterrière

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église de Notre-Dame de l'Immaculée-Conception

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Date :

  • 1863 – 1871 (Construction)
  • 1871 – après 1871 (Décoration intérieure)
  • 1915 – 1916 (Rénovation)
  • 1956 (Restauration)
  • 1971 (Reconstruction)
  • 1972 (Restauration)
  • 1985 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (3)

Personnes associées (15)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'église de Notre-Dame-de-Laterrière est un lieu de culte de tradition catholique érigé de 1863 à 1865 et doté d'un clocher en 1871. Le plan de cet édifice en pierre est composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau prolongée par un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. D'inspiration néoclassique, sa façade comporte trois portails et présente des retours de corniche à la base du pignon. Un clocher surmonte à l'avant le faîte du toit à deux versants légèrement retroussés. La sacristie est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. De plan rectangulaire à un étage et demi, elle est coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés. L'église de Notre-Dame-de-Laterrière se situe sur un vaste terrain boisé, au coeur d'un ancien noyau villageois, dans l'arrondissement municipal de Chicoutimi de la ville de Saguenay.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1969-10-22

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 8 - Terrain supérieur
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 

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Valeur patrimoniale

L'église de Notre-Dame-de-Laterrière présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Élevé de 1863 à 1865, le lieu de culte constitue un exemple des églises paroissiales érigées en milieu rural au XIXe siècle. Ces églises reprennent le modèle de celles bâties durant le Régime français, mais sont en général plus grandes et présentent davantage d'ouvertures en façade. De plus, elles comportent pour la plupart des éléments inspirés de l'architecture néoclassique, alors en vogue au Québec. Construite d'après les plans de l'architecte Jean-Félix Langlais, l'église de Notre-Dame-de-Laterrière illustre sa filiation avec celles du Régime français par sa maçonnerie de pierre, son plan rectangulaire sans transept, son clocher disposé à l'avant sur le faîte et ses élévations. La façade se rattache au néoclassicisme par ses trois portails cintrés, sa fenêtre vénitienne et les retours de corniche esquissant un fronton. Par ailleurs, la sacristie est située dans un bâtiment greffé à l'abside plutôt que dans un espace délimité par une cloison à l'arrière du sanctuaire, une pratique apparue à la fin du XVIIIe siècle. L'église de Notre-Dame-de-Laterrière est ainsi représentative des églises québécoises du milieu du XIXe siècle.

L'église de Notre-Dame-de-Laterrière présente aussi un intérêt patrimonial pour ses valeurs architecturale et artistique liées à son intérieur. Aménagé à partir de 1871, le décor architectural reflète l'influence du néoclassicisme sur la conception intérieure des églises au milieu du XIXe siècle. Le courant néoclassique est illustré notamment par la fausse voûte à arc surbaissé rythmée par des arcs doubleaux, les fenêtres cintrées, les pilastres ioniques du choeur et son entablement se poursuivant dans la nef ainsi que par la sobriété générale de l'ensemble. En 1900, l'atelier de Joseph Villeneuve (1865-1923), l'un de ceux formant l'École de sculpture de Saint-Romuald, exécute trois autels, le banc d'oeuvre et probablement le baldaquin. Ces ateliers, actifs pendant plus d'un siècle (des années 1870 aux années 1970), ont acquis une grande renommée qui s'est même étendue à l'extérieur du Québec. De style Louis XV, le baldaquin constitue la pièce maîtresse et met en valeur le maître-autel. Il s'agit en outre d'un élément rare dans les églises rurales.

L'église de Notre-Dame-de-Laterrière présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Composantes distinctives du paysage québécois, les églises constituent des points de repère qui signalent la présence de la paroisse. Elles sont les figures dominantes des ensembles paroissiaux catholiques, qui forment les noyaux villageois. Située sur un terrain boisé, celle de Notre-Dame-de-Laterrière fait partie d'un ensemble remarquable composé du presbytère (également classé), du cimetière et de son calvaire, du monument du Sacré-Coeur ainsi que de celui érigé à la mémoire du père oblat Jean-Baptiste Honorat (1799-1862), fondateur de la mission de Notre-Dame de Laterrière.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église de Notre-Dame-de-Laterrière liés à ses valeurs architecturale, artistique et historique comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants légèrement retroussés, le clocher à une lanterne sur le faîte à l'avant du toit ainsi que la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur;
- les matériaux, dont la maçonnerie de moellons, la couverture en tôle à la canadienne, le revêtement en tôle du clocher et les ouvertures en bois;
- les composantes de la façade d'inspiration néoclassique, dont le portail central et les portails latéraux cintrés, les fenêtres cintrées, la fenêtre vénitienne, l'oculus, les retours de corniche à la base du pignon ainsi que les chaînes d'angle;
- les composantes des longs-pans et du choeur, dont les fenêtres cintrées et leur chambranle en bois ainsi que la corniche moulurée;
- les composantes de la sacristie de plan rectangulaire à un étage et demi, dont le toit à versants légèrement retroussés, les lucarnes à pignon ainsi que les fenêtres à grands carreaux et leur chambranle en bois;
- le décor architectural, dont la fausse voûte à arc surbaissé et en cul-de-four de la nef et du choeur, les arcs doubleaux, le lambris à caissons et les pilastres cannelés à chapiteau corinthien du choeur, l'entablement du choeur et de la nef, les galeries latérales ainsi que la tribune arrière logeant l'orgue Casavant et Frères;
- le mobilier liturgique, dont le maître-autel couronné d'un baldaquin, les autels latéraux et le banc d'oeuvre;
- le décor peint, dont les toiles marouflées;
- sa situation au coeur d'un ancien noyau villageois formé d'un presbytère, également classé, d'un cimetière et de deux monuments.

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Informations historiques

L'église de Notre-Dame-de-Laterrière tire son origine de la mission du Grand-Brûlé (ancien nom de Laterrière). Celle-ci est fondée en 1846 par Jean-Baptiste Honorat (1799-1862), premier supérieur des Oblats de Marie-Immaculée au Canada, deux ans après son arrivée au Saguenay. Opposé au monopole et aux pratiques qu'il juge abusives des industriels forestiers William Price (1867-1924) et Peter McLeod (vers 1807-1852), le père Honorat souhaite affranchir les habitants par la mise sur pied d'une communauté autonome axée sur la production agricole.

Les offices religieux auraient d'abord été célébrés dans la maison des Oblats, bâtie près à proximité de leur moulin. En 1849, une chapelle est construite par les habitants. Cette année-là, le père Honorat doit quitter la région saguenéenne en raison de ses relations conflictuelles avec les industriels forestiers. En 1850, la chapelle est déplacée, et sa construction est complétée par Jean Bouchard. En 1851, un presbytère est élevé à proximité, mais le premier curé résidant, Louis-Alphonse Casgrain, n'arrive qu'en 1855.

La paroisse est érigée canoniquement en 1858. La même année, l'évêque Charles-François Baillargeon (1798-1870) ordonne la construction d'une église en pierre. Les plans sont élaborés par l'architecte Jean-Félix Langlais et approuvés par l'évêque en 1861. Les travaux, confiés à l'entrepreneur Ignace-Georges Gagnon, débutent en 1863, à l'emplacement de la chapelle. La maçonnerie est réalisée par Jean-Baptiste Grenier avec de la pierre extraite d'une carrière située au lac des Pères. L'entrepreneur est chargé d'exécuter le maître-autel, les autels latéraux, le banc d'honneur et une tribune. De plus, il doit fabriquer les bancs de la nef et de la tribune sur le modèle de ceux de l'église de Saint-François-Xavier de Chicoutimi. Lorsque le lieu de culte est bénit le 12 janvier 1865 par Dominique Racine (1828-1888), curé de Chicoutimi, il est dépourvu de clocher. De 1867 à 1869, le presbytère actuel est érigé par l'entrepreneur Édouard Galarneau. En 1871, le clocher est construit par le menuisier Thomas Pearson sur le modèle de celui de l'église de Saint-Alexis de Grande-Baie.

Le décor intérieur est commencé en 1871. Les travaux en plâtre sont effectués par Édouard Lépine. Le choeur est complété en 1874 avec l'ajout de trois toiles peintes par Édouard Martineau, intitulées « L'Immaculée-Conception », « La Seconde Visite de Marie à sainte Élizabeth » et « L'Éducation de la Vierge ». En 1900, le mobilier liturgique est renouvelé. L'atelier de Joseph Villeneuve (1865-1923), l'un de ceux formant l'École de sculpture de Saint-Romuald, exécute les trois autels, le banc d'oeuvre et probablement le baldaquin. Ces ateliers, actifs pendant plus d'un siècle (des années 1870 aux années 1970), ont acquis une grande renommée qui s'est même étendue à l'extérieur du Québec. Le choeur et la nef sont dorés par Ferdinand Gignac.

En 1915 et 1916, l'église fait l'objet de travaux réalisés par Joseph Giroux (mort en 1917), d'après les plans de l'architecte Alfred Lamontagne (1883-1967). À l'extérieur, ils comprennent entre autres la réfection de la toiture, le remplacement de la lanterne en bois du clocher d'après un nouveau modèle et la construction d'un chemin couvert en bois du côté ouest du choeur. À l'intérieur, ils consistent à exécuter des galeries latérales, une chaire, des fonts baptismaux, des prie-Dieu pour les stalles ainsi que des boiseries dans le choeur. Un orgue de Casavant et Frères est installé en 1929. En 1956, l'église fait l'objet de restaurations intérieures par la maison Barsetti et Frères.

L'église de Notre-Dame-de-Laterrière est classée en 1969, en même temps que son presbytère. En 1971, le chemin couvert est reconstruit en brique. D'importants travaux de restauration sont effectués en 1972 et en 1985.

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Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Adresse :

  • rue Notre-Dame

Lieux-dits :

  • Laterrière
  • Mission du Grand-Brûlé

Latitude :

  • 48° 18' 32.0"

Longitude :

  • -71° 6' 28.5"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 138 629
  • Lot 6 138 630

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • CHOUINARD, Gaétan. « Église Notre-Dame ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 452.
  • CHOUINARD, Gaétan. Les monuments historiques de Laterrière. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1978. 17 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GAUTHIER, Gilles. Laterrière au Saguenay: Grand-Brûlé, des origines à nos jours. Laterrière, Comité du centenaire de Laterrière, 1983. 272 p.
  • SÉGUIN, Normand. « Honorat, Jean-Baptiste ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/

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