Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Forge-menuiserie Cauchon

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Forge Cauchon
  • Menuiserie Cauchon

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • La Malbaie

Date :

  • 1882 (Construction)
  • 1991 (Déménagement)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Forges)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (1)

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (4)

Carte

Description

La forge-menuiserie Cauchon est un vaste bâtiment rectangulaire de deux étages, en pièce sur pièce, construit en 1882. Elle est située le long du chemin de la Vallée, dans le secteur de Rivière-Malbaie, dans la municipalité de La Malbaie.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Des outils de forge, de charronnage, de maréchalerie et de menuiserie classés objets patrimoniaux sont associés au lieu.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1983-06-08

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 

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Valeur patrimoniale

La forge-menuiserie Cauchon présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Ses grandes dimensions, notamment ses deux étages, ainsi que sa charpente en pièce sur pièce assemblée à queue d'aronde et reposant sur des pierres plates sont remarquables pour un immeuble de cette fonction.

La forge-menuiserie Cauchon présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique, reposant sur l'association de deux corps de métiers généralement indépendants dans une seule boutique. Cette mixité des fonctions se matérialise par la présence de deux niveaux, chacun consacré à une activité principale (forge au rez-de-chaussée et menuiserie au deuxième niveau), et par la porte aménagée dans l'un des murs pignons du deuxième niveau permettant de sortir les voitures qui y étaient construites et réparées. La machinerie et les outils contenus dans le bâtiment (dont plusieurs sont d'ailleurs fabriqués par les Cauchon et portent leurs initiales) illustrent l'évolution de connaissances techniques, l'adaptation au progrès, le génie inventif et l'organisation du travail de cette catégorie d'artisans québécois. Le bâtiment et son contenu évoquent aussi le rôle socio-économique majeur des activités que ce type de boutique abrite dans les campagnes québécoises jusqu'au début du XXe siècle. À cette époque, le forgeron occupe une place centrale dans l'économie locale car il possède la maîtrise du fer, un matériau indispensable aux pratiques économiques courantes. Par ailleurs, la forge-menuiserie Cauchon constitue l'un des derniers vestiges d'une forte concentration d'activités proto-industrielles dans ce secteur. Au début du XXe siècle, quatre moulins voisinent la forge-menuiserie : un moulin à farine et à carder, un moulin à scie, un moulin à bardeaux et un moulin à planer. Entre 1900 et 1920, ce regroupement attire d'autres facilités et reçoit l'appellation familière de « Petit Village ».

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de la forge-menuiserie Cauchon liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- le plan de grandes dimensions (12 x 7,5 mètres);
- l'annexe avec toit en appentis couvert de bardeaux de cèdre, adossé au mur nord, qui abrite le soufflet du feu de forge;
- la charpente en pièce sur pièce assemblée à queue d'aronde et le lambris en planches horizontales des murs pignons;
- la fondation de pierres plates;
- le toit à deux versants droits couvert de bardeaux de cèdre;
- les chambranles de bois;
- la disposition symétrique des ouvertures des façades avant et arrière;
- la cheminée de brique;
- l'escalier droit, à l'intérieur, dans l'angle sud-est du bâtiment, permettant d'accéder au deuxième niveau;
- les dimensions exceptionnelles et l'importance du feu de forge (double);
- les deux niveaux;
- les fenêtres et les portes diversifiées, entre autres la porte principale à quatre panneaux, dont deux vitrés dans la partie supérieure, et une porte à deux vantaux au deuxième niveau;
- l'affiche en bois, au-dessus de la porte principale, portant l'inscription « Jos. Cauchon »;
- les outils de forgeron, de maréchal-ferrant, de charron et de menuisier fixes.

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Informations historiques

En 1882, Joseph Cauchon acquiert d'un cultivateur un terrain, le lot 332, situé entre la rivière Malbaie et le chemin de la Vallée. Il construit sa boutique de forge sur cette bande de terre qui fait alors partie de La Malbaie-Paroisse et qui devient, en 1938, la municipalité de Rivière-Malbaie.

De ses deux mariages, Joseph Cauchon a huit garçons qui tous, à un moment ou à un autre, travaillent dans la forge de leur père. Le métier de forgeron en appelant d'autres, les membres de la famille Cauchon se font aussi maréchaux-ferrants, ferronniers, cloutiers, charrons et taillandiers.

Entre 1900 et 1920, le secteur où s'élève la forge constitue peu à peu un petit complexe industriel. Dès 1910, Alfred, l'un des fils de Joseph Cauchon, devient propriétaire d'un moulin à planer. Six ans plus tard, il achète aussi, avec son frère aîné Eudore, tout le complexe des moulins, qu'ils revendent après quelques années.

Durant les années de crise, le deuxième niveau de la forge est aménagé en menuiserie. En 1942, Henri Cauchon hérite de la forge. C'est d'ailleurs à ce propriétaire que le « H » de l'affiche en bois encore présente fait référence. À la suite du décès de celui-ci survenu en 1963, la forge-menuiserie cesse ses activités.

La forge-menuiserie Cauchon est classée en 1983. Les outils sont classés objets patrimoniaux au même moment.

En 1991, à la suite d'un tremblement de terre, on constate que le bâtiment est devenu dangereux et le propriétaire songe à s'en défaire. Cependant, l'année suivante, grâce à l'aide de divers organismes, la construction est éloignée de la rue de plusieurs mètres, chaulé et renforcé par le remplacement des poutres en mauvais état. Deux ans plus tard, la forge-menuiserie devient un centre d'interprétation ouvert au public. Ce centre bénéficie de la présence et de l'animation de Toussaint Cauchon, fils d'Henri.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Charlevoix-Est

Municipalité :

  • La Malbaie

Adresse :

  • 323, chemin de la Vallée

Latitude :

  • 47° 40' 22.3"

Longitude :

  • -70° 9' 48.3"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 402 035

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Références

Notices bibliographiques :

  • BLANCHET, Johanne et Serge SAINT-PIERRE. Forge-menuiserie Cauchon, Rivière-Malbaie, étude historique et ethnographique. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1981. 137 p.
  • CHOUINARD, Yvan. La forge Cauchon de Rivière-Malbaie, joyau du patrimoine charlevoisien. Québec, Les Publications du Québec, 1997. 48 p.
  • CHOUINARD, Yvan. « Outils de la forge-menuiserie Cauchon ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 386-394.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GENEST, Bernard. « Forge et menuiserie Cauchon ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 357-358.

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