Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Outils de la forge-menuiserie Cauchon

Description

Les outils de la forge-menuiserie Cauchon forment un ensemble de 195 objets liés à la pratique des métiers de forgeron et de menuisier. La plupart des instruments, tels que des outils de percussion, de préhension et de traçage, sont en fer ou en acier et datent de la fin du XIXe siècle et des premières décennies du XXe siècle. Les outils sont souvent de facture artisanale et certains portent les initiales de l'artisan qui les a conçus. L'ensemble comporte aussi quelques pièces plus imposantes actionnées mécaniquement et des outils de fabrication industrielle. Il est complété par des produits de la forge et des articles destinés à divers usages.

Ces biens sont classés ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1983-06-08
 

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Valeur patrimoniale

Les outils de la forge-menuiserie Cauchon présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Cet ensemble est associé à une famille d'artisans réputés de la région de La Malbaie, la famille Cauchon. En 1882, Joseph Cauchon (1856-1942) ouvre sa boutique de forge après un long apprentissage de dix ans auprès d'un maître forgeron. Il a accumulé, durant cette formation, de nombreux outils qu'il a forgés lui-même. Autour de sa boutique, située en bordure de la rivière Malbaie, se forme un petit noyau d'entreprises artisanales comprenant des moulins et un atelier où son fils Alfred fabrique des carrioles. Surnommé « le petit village », ce noyau d'activité est marqué par la présence de la famille Cauchon qui devient propriétaire du complexe des moulins en 1916. Les artisans de cette famille ont une réputation enviable qui leur attire des commandes non seulement des cultivateurs, mais aussi des touristes fortunés qui passent leurs vacances dans la région. Durant les années 1920, Joseph aménage un atelier de menuiserie à l'étage supérieur de sa boutique, ce qui offre notamment la possibilité à plusieurs de ses fils de travailler avec lui. Au décès de Joseph, son fils Henri (1900-1963) prend la relève. Le fils de ce dernier, Toussaint (né en 1935), ne pratique pas le métier de ses ancêtres mais conserve intacts la boutique et tout son équipement. Plusieurs articles de l'ensemble retracent l'histoire de l'entreprise familiale, comme des livres de comptes, l'enseigne en bois de la boutique et, bien sûr, les outils, dont plusieurs portent les initiales de Joseph.

Les outils de la forge-menuiserie Cauchon présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur ethnologique. Ces objets témoignant de savoir-faire anciens sont interprétés dans leur lieu d'usage initial. Ils témoignent de l'évolution des connaissances techniques, de l'adaptation au progrès, du génie inventif et de l'organisation du travail des artisans québécois du début du XXe siècle. Les instruments de l'ensemble sont principalement liés aux pratiques de la forge et de la menuiserie, deux métiers traditionnels importants dans l'organisation sociale et économique du Québec de cette époque. Les artisans de ce milieu devaient être polyvalents pour répondre à de nombreux besoins; la maréchalerie et la confection de roues et de voitures s'ajoutent souvent à leurs fonctions principales. Les outils de la forge-menuiserie Cauchon comprennent ainsi des instruments servant à ferrer les chevaux, en plus des outils servant à travailler le métal et de ceux utilisés pour travailler le bois. Les outils sont majoritairement de facture artisanale, y compris certaines machines confectionnées par Henri Cauchon dans les années 1930 et 1940 afin d'adapter son travail à la technologie moderne. Cet artisan est aussi connu pour sa réalisation d'objets d'art en fer, en plus des articles utilitaires, une pratique rare pour un forgeron de campagne. Certaines pièces ornementales délicates en forme de feuille et une poignée de porte attestent l'habileté de l'artisan. L'ensemble évoque donc plusieurs aspects du travail de forgeron et de menuisier.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des outils de la forge-menuiserie Cauchon comprennent, notamment :
- les outils liés au métier de forgeron, dont des marteaux et des masses de différentes tailles, des accessoires d'enclume, des tenailles, des ciseaux, des poinçons, des étaux et des clés;
- les outils liés au métier de menuisier, dont des scies, des rabots, des varlopes, un tour à bois et une dégauchisseuse;
- les outils liés au métier de maréchal-ferrant, dont une boîte à ferrer et son contenu, un tord-nez et des pare-pieds;
- les articles divers utilisés pour la maintenance de la boutique, comme un livre de comptes, une tirelire, une enseigne en bois et un cahier à ardoise;
- les objets d'art et produits de la forge, dont une poignée de porte et des pièces ornementales en forme de feuille;
- les matériaux, dont le fer, l'acier et le bois;
- la facture artisanale de la majorité des outils (certains portant les initiales de l'artisan) et quelques machines-outils au mécanisme artisanal, dont deux meules, une foreuse, une ponceuse et un soufflet;
- les outils de fabrication industrielle.

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Informations historiques

Les outils de la forge-menuiserie Cauchon sont associés à une famille d'artisans réputés de la région de La Malbaie. Zacharie Cauchon, le premier représentant de la famille à s'installer dans la région, au milieu du XIXe siècle, est tanneur de métier. Son fils Joseph (1856-1942) apprend tout d'abord le travail du cuir et devient un fabricant recherché de soufflets. Mais le métier de forgeron l'intéresse davantage, et il entreprend en 1872 une longue formation de dix ans auprès du maître forgeron Ferdinand Caron, à La Malbaie. C'est durant cette période d'apprentissage qu'il forge lui-même une grande partie de ses outils.

En 1882, Joseph acquiert une parcelle de terre en bordure de la rivière Malbaie et y construit sa boutique de forge. Autour de cette dernière se forme un petit noyau d'entreprises artisanales comprenant des moulins et un atelier où son fils Alfred fabrique des carrioles. Surnommé « le petit village », ce noyau d'activité est marqué par la présence de la famille Cauchon qui devient propriétaire du complexe des moulins en 1916. Durant les années 1920, Joseph aménage un atelier de menuiserie à l'étage supérieur de sa boutique où ses fils travaillent avec lui. Les artisans Cauchon ont une réputation enviable qui leur attire des commandes non seulement des cultivateurs, mais aussi des touristes fortunés qui passent leurs vacances dans la région.

Après la mort de Joseph, son fils Henri (1900-1963) prend la relève. Ce dernier confectionne des mécanismes qu'il ajoute à certaines machines-outils pour adapter son travail à la technologie moderne. Il est également connu pour sa réalisation d'objets d'art en fer, une pratique plutôt rare pour un forgeron de campagne. Son fils Toussaint (né en 1935) ne pratique pas le métier de ses ancêtres, mais conserve intacts la boutique et tout son équipement.

La forge-menuiserie Cauchon et les outils qu'elle contient sont classés en 1983. Restaurée en 1993, la boutique devient un centre d'interprétation ouvert au public en 1995.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BRASSARD, Martin. Rivière-Malbaie: 50 ans au coeur de la vallée: 1938-1988. s.l. Société d'histoire de Charlevoix, 1988. s.p.
  • CHOUINARD, Yvan. La forge Cauchon de Rivière-Malbaie, joyau du patrimoine charlevoisien. Québec, Les Publications du Québec, 1997. 48 p.
  • CHOUINARD, Yvan. « Outils de la forge-menuiserie Cauchon ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 386-394.
  • GENEST, Bernard et al. Les artisans traditionnels de l'Est-du-Québec. Québec, Publications du Québec, 1979. s.p.

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