Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Occupation des magasins du Roy

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Synthèse

L'incendie du 5 janvier 1713 détruit presque entièrement le premier palais de l'intendant à Québec. Seule une portion de son aile est abritant les prisons et les magasins tiennent encore après le désastre. La résidence de l'intendant étant reconstruite un peu plus au nord-ouest, les autorités coloniales décident de tirer profit des restes du premier palais en y établissant les nouveaux magasins. De cette manière, les fonctions administratives du site allaient être concentrées dans le palais lui-même alors que les autres fonctions allaient plutôt être regroupées de l'autre côté du terrain dans un édifice à part.

Les rénovations des ruines du premier palais s'étendent entre le début d'avril 1716 et la fin d'octobre de la même année. À ce moment, si la structure de l'édifice est terminée et qu'il est utilisable, plusieurs travaux restent à accomplir, dont la fabrication et l'installation de 27 portes, la construction de deux planchers sur toute la longueur du bâtiment, la construction de trois autres planchers dans la section réservée à la boulangerie et enfin l'installation de trois fours à pain. Les travaux se terminent finalement en 1719. À ce moment, l'édifice abritant les nouveaux magasins est environ de la même largeur que le premier palais, mais est beaucoup plus court. Aussi l'imposant complexe s'élève-t-il désormais sur six étages parmi lesquels sont aménagés une multitude de locaux remplissant une variété de fonctions allant de l'entreposage de marchandise en tous genres à la cuisson du pain en passant par le logement du geôlier du palais ou encore la détention de prisonnier. Il est en effet important de noter que les prisons de Québec se situent sur le site de l'intendance à partir de 1690. La découverte de 17.769 artéfacts et écofacts lors de fouilles archéologiques dans les restes des magasins témoigne d'ailleurs des multiples fonctions du bâtiment.

Une boulangerie complète est ainsi aménagée à même le complexe magasinier. Ses fours étant construits dans l'ancienne touraille de la Brasserie du Roy, on y produit du pain réservé aux troupes françaises en garnison à Québec. Il peut néanmoins être distribué à la population générale en temps de famine. Le biscuit, un aliment se conservant extrêmement longtemps y est aussi préparé pour les troupes et les voyageurs en route pour la traite des fourrures. Dès 1689, on trouve un armurier ainsi qu'un canonnier quotidiennement à l'œuvre dans les magasins du premier palais. Dix ans plus tard, les registres témoignent de la présence d'un tonnelier et d'un serrurier. Il est ainsi possible qu'une variété d'artisans de ce genre évolue aussi dans les nouveaux magasins à partir de 1716. L'édifice héberge aussi le garde-magasin, l'individu responsable de la réception des marchandises qui sont acheminées aux étages supérieurs par le biais d'une trappe et d'un monte-charge ou vers les caves par un escalier attenant. Une écurie construite à l'opposé du palais afin d'y éviter les odeurs de fumier complète enfin le complexe. En effet, avec la disparition du bassin à bateaux en façade du premier palais, le transport par cheval et par charrette prend de l'importance et doit se montrer efficace.

Entre 1716 et 1760, l'ancien palais de l'intendant devenu les magasins du roi occupent désormais des fonctions utilitaires importantes au sein de l'intendance. Au moment de la prise de Québec en 1759, ils sont épargnés par les bombardements en haute-ville, mais n'échappent pas au pillage par les Français et les Anglais. Ils sont finalement détruits en 1760 lors de la contre-attaque menée sur Québec par le chevalier de Lévis alors que les Anglais font accidentellement feu sur leurs propres positions défensives installées autour des magasins.

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Références

Notices bibliographiques :

  • MOUSSETTE, Marcel. « Le palais de l’intendant ». AUGERON, Mickaël, dir., Dominique GUILLEMET, dir., Alain ROY, dir. et Marc ST-HILAIRE, dir. Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2008, p. 212-214.
  • MOUSSETTE, Marcel. Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain. Nouveaux cahiers du CÉLAT, 10. Québec, Septentrion, 1994. 229 p.

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