Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Tabernacle

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Tabernacle de l'aute de la sainte Vierge
  • Tabernacle de l'autel du Père Éternel
  • Tabernacle de l'autel latéral

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • après 1795 (Modification ou transformation de l'objet)
  • vers 1795 (Production)
  • vers 1874 (Déménagement)
  • après 1975 (Déménagement)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Meuble lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Patrimoine mobilier associé (2)

Fait partie de :

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Description

L'autel du Père Éternel des Soeurs grises de Montréal est une pièce de mobilier liturgique liée à la célébration de l'eucharistie. Ce meuble, réalisé vers 1795, est composé de deux parties en bois dorées sur mixtion et peintes, soit un autel en tombeau et un tabernacle. Il présente une hauteur totale de 306 cm, une largeur totale de 221 cm et une profondeur totale de 99 cm. Le tombeau possède un profil galbé. Des têtes d'angelots en constituent les coins supérieurs, se prolongeant en guirlandes végétales jusqu'aux coins inférieurs qui prennent la forme de pattes de lion serrant un globe. Des rinceaux s'entrelaçant avec des arabesques et des guirlandes de fleurs sont appliqués sur le haut de la face peinte du tombeau, alors que des ailerons en feuilles d'acanthe en ornent le bas. Dans le haut, au centre, se trouve un agneau mystique couché sur une croix, tandis qu'au bas se trouve un arbuste qu'entoure un serpent. Le tabernacle est doté de deux gradins, dont le premier est terminé en talon et dont les prédelles sont ornées de rinceaux. Au centre des gradins est logée la réserve eucharistique, qui atteint le haut du stylobate. Flanquée de deux ailerons enroulés à motifs végétaux, la réserve est fermée d'une porte cintrée à oreille ornée d'un ciboire sous un pavillon. À l'étage de l'ordre, le stylobate, à l'instar de la corniche, est dénué d'ornementation, à l'exception de deux culs-de-lampe en feuilles d'acanthe. Les extrémités de l'étage sont délimitées par deux ailerons identiques à ceux encadrant la réserve eucharistique. Les ailes ainsi que le fond de la niche d'exposition sont ornés de reliefs de vases contenant, dans les ailes, des bouquets de fleurs stylisés se déployant en fines arabesques, et dans la niche, un bouquet de pampres. Huit colonnettes baguées d'ordre composite, dont le fût est orné de feuilles et de tiges, rythment l'étage. Six d'entre elles encadrent la niche d'exposition, supportant l'entablement qui forme un demi-cercle concave pour créer le volume de la niche. Cette dernière est couronnée d'une impériale à quatre branches supportant une croix faîtière posée sur un globe. Une balustrade en fleurs de lys surmonte l'entablement.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Saint-Vincent-de-Paul

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 205,5 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 221 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 50 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Bronzé
  • Doré, à la feuille
  • Sculpté

Représentation iconographique :

  • Ailerons enroulés
  • Bouquets de fleurs
  • Ciboire
  • Croix
  • Feuilles d'acanthe
  • Fleurs de lys
  • Ordre composite
  • Rinceaux
  • Vases
  • Vignes

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'autel du Père Éternel de l'ancien Hôpital général de Montréal est réalisé par Louis-Amable Quévillon (1749 - 1823) vers 1795, à la commande des soeurs Geneviève-Michelle (1723 - 1800), Marie-Agathe (1728 - 1804) et Marie-Madeleine (1729 - 1798) Gamelin. Ces dernières paient les frais de sa fabrication pour en faire don aux Soeurs de la Charité de Montréal, chez qui elles sont éventuellement inhumées. L'autel est d'abord dédié à la Sainte Vierge.

L'attribution de la création de cet autel à Quévillon est basée sur une inscription au quatrième cahier de L'Ancien Journal des Soeurs grises, stipulant que « [l]e tabernacle de l'autel de la [s]ainte Vierge a été fait par un nommé Quévillon. Ce sont les demoiselles Gamelin qui l'ont payé. » Louis Quévillon, né à Saint-Vincent-de-Paul près de Montréal, apprend vraisemblablement la sculpture auprès d'un maître menuisier. Il commence sa carrière avec de la menuiserie domestique, puis il commence à signer des contrats pour la décoration d'églises vers 1790. Il est considéré comme le successeur de Philippe Liébert (1733 - 1804), son mentor et source d'inspiration, récupérant le vocabulaire et les formes développées par ce dernier. Son génie réside surtout dans la standardisation de sa production de sculptures, misant sur la production de masse dans son atelier avec ses nombreux apprentis. C'est ainsi qu'il réussit à dominer le marché montréalais et qu'il établit les normes de la sculpture religieuse québécoise du XIXe siècle.

L'autel est utilisé à l'origine comme autel latéral dans la chapelle de l'ancien Hôpital général de Montréal, aussi connu sous le nom de « chapelle du Père éternel ». L'autel de Quévillon remplace un ancien faux tabernacle dédié au Père éternel, sculpté par Louis Foureur dit Champagne (1720 - 1789), en 1760. Vers 1871, l'autel est déménagé dans la nouvelle maison mère des Soeurs de la Charité de Montréal, à l'angle des rues Dorchester et Guy. Il est placé dans la chapelle de l'Invention-de-la-Sainte-Croix.

Au cours de l'histoire du meuble liturgique, le gradin inférieur du tabernacle est élargi, une rangée de fleurs de lys en bois découpé est ajoutée au sommet de l'entablement et la porte et l'ouverture de la réserve eucharistique est agrandie. L'autel reçoit des applications de bronzine, puis de dorure sur mixtion avec des rehauts de bronzine vernie, et la face principale du tombeau est repeinte de marbrures à deux reprises. Une pièce de bois est aussi ajoutée sous la base du tombeau gagnant ainsi en hauteur.

L'autel du Père Éternel est classé en 1975. Vers 2008, lors de l'acquisition de la maison mère des Sœurs de la Charité de Montréal par l'Université Concordia, l'autel est vraisemblablement déplacé dans une petite chapelle aménagée dans la maison mère, où il ne sert plus au culte.

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Références

Notices bibliographiques :

  • CLOUTIER, Nicole. « Quévillon, Louis ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • PAYER, Claude et Daniel DROUIN. Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles. Québec, Les publications du Québec, 2016. 271 p.

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