Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site archéologique des Couvents-de-Château-Richer

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Aux trois Couvents

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Château-Richer

Thématique :

  • Patrimoine industriel
  • Patrimoine institutionnel et civil
  • Patrimoine religieux (Mission éducative)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (3)

Personnes associées (1)

Carte

Description

Le site archéologique des Couvents-de-Château-Richer résulte d'aménagements amorcés au milieu du XVIIe siècle sur une pointe rocheuse s'avançant dans le fleuve Saint-Laurent. Le sous-sol du site renferme notamment les vestiges d'un moulin à vent, de deux établissements d'enseignement et de dépendances. Le bâtiment qui a abrité la troisième école s'élève toujours à cet endroit. Une grande partie du terrain est occupée par des stationnements asphaltés, tandis qu'une plus petite partie est gazonnée. Le site archéologique des Couvents-de-Château-Richer est un quadrilatère d'une superficie de 1 794 mètres carrés, bordé au nord par l'avenue Royale et au sud par la voie ferrée qui longe le boulevard Sainte-Anne, dans la ville de Château-Richer.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à ce qui s'y trouve.

Le vieux couvent de Château-Richer qui s'élève sur le site est cité immeuble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2015-04-23
Prise d'effet : 2013-08-26

Catégories de conservation

  • 3 - Extérieur notable
  • 9 - Terrain notable
  • 10 - Bien classé pour son intérêt archéologique

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2014-08-14
  • Avis d'intention de classement, 2013-08-08
  • Proposition de statut national
 

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Valeur patrimoniale

Le site archéologique des Couvents-de-Château-Richer présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le site est localisé sur une pointe rocheuse s'avançant dans le fleuve Saint-Laurent, un emplacement stratégique fréquenté par les Autochtones durant la période de contact, et peut-être même au cours de la préhistoire. La seigneurie de la Côte-de-Beaupré est concédée dès 1636. La Compagnie de Beaupré, qui administre la région, fait construire un moulin à vent sur la pointe rocheuse, entre 1653 et 1657. Ses vestiges rappellent les débuts du peuplement du village de Château-Richer, qui compte parmi les plus anciennes localités rurales de la Nouvelle-France. Le site est successivement occupé par trois écoles. En 1689, Mgr François de Laval (1623-1708), devenu l'unique propriétaire de la seigneurie de la Côte-de-Beaupré en 1668, demande à la Congrégation de Notre-Dame de s'établir à Château-Richer pour y enseigner aux jeunes filles. On y construit un couvent à cette fin entre 1694 et 1697. Les religieuses y demeurent jusqu'en 1759, moment où elles fuient Château-Richer en raison de l'arrivée imminente des troupes britanniques, lesquelles occupent le couvent et l'incendient en août de cette année-là. Seuls les murs de maçonnerie subsistent sur le site au cours des décennies suivantes. La Loi des écoles de fabrique (1824) et la Loi des écoles de syndics (1829) incitent la fabrique de la paroisse de Château-Richer à ériger une école sur le terrain de l'ancien couvent. Les murs du premier couvent sont réutilisés pour la construction de l'établissement d'enseignement, qui sera achevée en 1830. Des laïques dirigent les classes pendant 40 ans. En 1870, à la demande de la fabrique, les Soeurs servantes du Coeur Immaculé de Marie, aussi nommées Soeurs du Bon-Pasteur, s'installent à Château-Richer. En 1890, de graves problèmes de salubrité sont rapportés. Les commissaires refusant de faire les travaux exigés par les religieuses, ces dernières quittent le couvent. Des institutrices laïques prennent le relais jusqu'en 1903, alors que les Soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours s'établissent à leur tour au couvent pour enseigner tant aux garçons qu'aux filles. Un nouveau bâtiment, qui subsiste encore aujourd'hui, remplace celui de 1830. Il est achevé en 1907. Les religieuses y enseignent jusqu'en 1962, année où elles déménagent dans une école plus grande. Le vieux couvent est utilisé pour des activités éducatives, notamment des cours pour adultes, jusqu'en 1972. Le site est donc un témoin privilégié de l'histoire de l'enseignement au Québec pendant près de trois siècles.

Le site présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur archéologique. Plusieurs campagnes de fouilles y ont été effectuées depuis la fin des années 1990. Grâce à ces recherches archéologiques, les différentes phases d'occupation du site ont pu être documentées. Quelques objets d'origine autochtone, dont des éléments lithiques et osseux ainsi que des fragments de céramique, y ont été retrouvés. La partie résiduelle des fondations du moulin a aussi été localisée. La proximité du moulin et du premier couvent laisse croire que le moulin ne servait plus à moudre le grain lors de la construction du premier couvent. Des recherches ont également porté sur les fondations des deux premiers couvents, attestant les dimensions et l'implantation des bâtiments. Les fouilles effectuées à l'emplacement des latrines du couvent de 1830 ont permis de documenter certains aspects de la vie des religieuses et de leurs élèves, notamment leur alimentation et les remèdes utilisés à cette époque. Les vestiges localisés ont été préservés. Par ailleurs, le site, dont certaines sections n'ont pas encore été explorées, conserve un important potentiel de recherche.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2015.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site archéologique des Couvents-de-Château-Richer liés à ses valeurs historique et archéologique comprennent, notamment :
- sa situation entre l'avenue Royale et la voie ferrée longeant le boulevard Sainte-Anne, dans un secteur ancien de Château-Richer;
- les vestiges du moulin à vent, dont une partie des fondations en maçonnerie;
- les vestiges des deux premiers établissements d'enseignement, dont les fondations en maçonnerie du corps principal, celles d'un appentis au mur ouest, ainsi que les âtres des extrémités est et ouest de la deuxième école;
- les vestiges du bâtiment des latrines du deuxième couvent, dont la citerne maçonnée et le système de drainage comprenant un tuyau de céramique enduit de glaçure orienté vers le fleuve;
- les portions résiduelles du site;
- la présence du troisième établissement d'enseignement.

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Informations historiques

Le site archéologique des Couvents-de-Château-Richer correspond à un emplacement stratégique sur une pointe rocheuse s'avançant dans le fleuve Saint-Laurent. L'endroit était fréquenté par les Autochtones durant la période de contact, et l'était peut-être aussi au cours de la préhistoire.

La seigneurie de la Côte-de-Beaupré est concédée dès 1636. La Compagnie de Beaupré fait construire, entre 1653 et 1657, un moulin à vent sur la pointe rocheuse. En 1689, Mgr François de Laval (1623-1708), devenu l'unique propriétaire de la seigneurie en 1668, demande à la Congrégation de Notre-Dame de s'établir à Château-Richer pour y enseigner aux jeunes filles. Un couvent y est construit à cette fin; la pierre angulaire est datée de 1694. Le premier couvent est élevé tout près du moulin à vent, qui n'était probablement déjà plus utilisé pour moudre le grain. En 1732, il est fait état de l'utilisation du moulin comme prison.

En 1759, en raison de l'arrivée imminente des troupes britanniques, les religieuses fuient Château-Richer. Un détachement du 78e régiment des Fraser Highlanders occupe le couvent du 28 au 30 août 1759. Le jour suivant, ils incendient le bâtiment. Les flammes n'épargnent que les murs de maçonnerie, dont les ruines subsistent jusque vers 1830.

Des projets de rétablissement du couvent sont élaborés dès 1776, mais demeurent sans suite. La Loi des écoles de fabrique votée en 1824 et la Loi des écoles de syndics de 1829 permettent aux fabriques d'administrer des écoles. Le Séminaire de Québec, propriétaire du terrain de l'ancien couvent, cède celui-ci à la fabrique de Château-Richer pour la construction d'une école. L'entente comprend une clause de réversibilité dans le cas où il n'y aurait plus d'établissement d'enseignement sur le terrain.

L'entrepreneur Édouard Gibeau obtient le contrat de maçonnerie en 1829. Les murs du premier couvent sont réutilisés. La population de Château-Richer participe à la construction de l'école, laquelle est achevée en 1830. Pendant 40 ans, des laïques enseignent aux garçons et aux filles des environs.

Les Soeurs servantes du Coeur Immaculé de Marie, aussi nommées Soeurs du Bon-Pasteur, acceptent de s'installer à Château-Richer en 1870, après s'être entendues sur les travaux à faire au couvent. En 1890, d'importants problèmes de salubrité sont rapportés. Les commissaires refusant de faire les travaux exigés par les religieuses, ces dernières quittent le couvent.

Des institutrices laïques prennent le relais jusqu'en 1903, moment où les Soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours s'installent au couvent pour enseigner tant aux garçons qu'aux filles.

La décision de démolir le deuxième couvent est prise en 1905. Les plans du troisième couvent sont réalisés par l'architecte Joseph-Georges Bussières (né vers 1865) et les travaux, qui s'achèvent en 1907, sont dirigés par Joseph Mathieu.

Le nombre d'élèves augmente au fil des décennies. Les religieuses prennent possession en 1962 d'une école plus grande, érigée tout près de l'église paroissiale. Le troisième couvent est par la suite utilisé, entre autres, pour l'enseignement aux adultes.

En 1972, les activités d'enseignement cessent complètement. Le terrain et le bâtiment reviennent donc au Séminaire de Québec, qui cède rapidement la propriété à la corporation du Centre paroissial de Château-Richer, fusionnée en 2000 à la corporation du Centre d'interprétation de la Côte-de-Beaupré. En 2001, des travaux majeurs de restauration y sont entrepris, notamment pour que le centre d'interprétation puisse y tenir des activités.

Le site a fait l'objet de fouilles archéologiques en 1997, 1998, 2001 et 2010. Des marquages au sol permettent de situer les fondations du moulin et des anciens couvents, ces dernières pouvant aussi être observées par les visiteurs grâce à deux plaques de verre.

Le site archéologique des Couvents-de-Château-Richer est classé en 2015.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • La Côte-de-Beaupré

Municipalité :

  • Château-Richer

Adresse :

  • 7976, avenue Royale

Latitude :

  • 46° 58' 8.022"

Longitude :

  • -71° 1' 6.481"

Désignation cadastrale :

  • Lot 4 584 727

Code Borden

CfEs-31      

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