Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Sites des anciennes mines King-Beaver-Bell

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Production et extraction de richesses naturelles (Extraction minière > Mines > Mines souterraines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Événements associés (1)

Groupes associés (1)

Inventaires associés (3)

Description

Les sites des anciennes mines King-Beaver-Bell forment un ensemble minier spécialisé dans l'extraction de l'amiante chrysotile dont les activités ont commencé en 1878 pour se terminer en 2008 avec la fermeture de la mine Bell. L'ensemble comprend des bâtiments érigés entre 1895 et 1975, regroupés dans trois sites miniers dont deux sont reliés par des galeries souterraines. Les sites sont localisés au le coeur du centre-ville de la municipalité de Thetford Mines.

On retrouve sur le site de la mine King quatre bâtiments, en plus des vestiges de l'atelier du petit concasseur. Il y a l'atelier de forge, le vestiaire des mineurs (construit en 1975 pour remplacer l'ancien datant probablement de 1938), le bâtiment des treuils et le chevalement, tous deux érigés en 1938.

Le site de la mine Beaver possède encore plusieurs bâtiments dont le séchoir, la réserve de pierre sèche, les bureaux. Toutefois, le moulin de la mine a été incendié lors d'un important brasier en 1974. Les activités de cette mine fusionnée à la mine King en 1957, cessent en 1986.

Enfin, le site de la mine Bell est considéré comme le site le plus complet des trois mines. En effet, il comprend encore tous les bâtiments nécessaires à son opération tels que le moulin, le vestiaire des mineurs, la réserve de pierre sèche, la salle des treuils, le séchoir, les bureaux. On y trouve notamment deux chevalements construits respectivement en 1939 et 1972. Toutefois, la majorité des bâtiments datent des années 1950 ou 1960.

Les mines King-Beaver et Bell, auxquelles s'ajoutent les mines Johnson et Bennett-Martin qui leur sont voisines, exploitent le même gisement. Leur proximité a encouragé la mine King à opter pour l'exploitation souterraine dès 1930, suivi de la mine Bell en 1939. Toutefois, cette dernière ne se convertira entièrement à l'exploitation souterraine qu'en 1951.

À noter que depuis 2010, le site de l'ancienne mine King fait l'objet d'un projet de mise en valeur qui en fera un centre interprétatif. Dans le cadre de ce projet, l'atelier de gobage de la mine Bell, construit en 1895, y sera installé et aménagé. Il s'agit du seul bâtiment recensé témoignant de l'époque où la séparation de l'amiante se faisait à la main par des jeunes femmes et des enfants.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'histoire de l'amiante au Canada débute en 1876 alors qu'un cultivateur de la région de Thetford Mines, Joseph Fecteau, en découvre sur la terre de Robert Grant Ward. Mis au courant de cette découverte, des hommes d'affaires de Boston forment différents groupes qui font l'acquisition de lots des cantons de Thetford, de Coleraine et de Broughton. De 1878 à 1891, les meilleurs lots de la région de Thetford Mines sont ainsi achetés par les King, Ward, Murphy, Mitchell et Boston Asbestos Packing. C'est « l'Asbestos rush » et pour la première fois au Québec une ville se développe suivant l'expansion de l'industrie minière. Apprécié pour la qualité de ses fibres, l'amiante québécois devient rapidement en demande entre autres pour la filature, mais aussi pour de nombreux autres usages.

Les premières opérations d'extraction débutent dès 1878 aux mines de la Boston Asbestos Packing (devenue Bell en 1888), Johnson et King. Les activités de la mine Beaver débutent pour leur part en 1889. Au départ, les techniques d'extraction sont assez rudimentaires et le travail de l'homme est déterminant pour l'ensemble des étapes dont celle du « gobage ». Puis, le triage effectué par un contremaître consiste à déterminer la longueur des fibres et à séparer les fibres assez longues pour être extraites de celles trop courtes donc trop difficiles à isoler et à utiliser.

Les prix et la demande pour l'amiante diminuent dès 1891. Cela a notamment pour conséquence de réduire le nombre de producteurs dans la région. Ceux qui ne peuvent accélérer la mécanisation de leurs opérations pour réduire leurs coûts d'exploitation sont contraints de fermer ou sont achetés par d'autres. L'entrée en opération en 1894 du premier moulin à la mine Bell, marque l'introduction de la mécanisation dans le procédé de traitement. Puis, au début du XXe siècle, les moulins des différentes mines s'équipent de concasseurs, de broyeurs à mâchoires, de séchoirs à minerai, de pulvérisateurs et d'aspirateurs. Ces appareils permettent la récupération des fibres courtes et assurent ainsi le traitement de plus de 95 % du minerai.

À la suite d'un important glissement de terrain et en raison de son confinement entre les mines voisines Johnson et Bell, la mine King est forcée de miser sur l'exploitation souterraine. Pour ce faire, elle procède notamment à l'érection d'un grand chevalement en 1930, suivi d'un deuxième, construit par la Dominion Bridge, en 1938 et 1939. La mine Bell suit le mouvement avec l'installation d'un premier puits d'extraction en 1939. Puis, elle se converti entièrement au mode souterrain en 1951. L'accroissement de la capacité d'extraction accentue les impacts des exploitations minières. Des montagnes de résidus et d'immenses cratères émergent et finissent par caractériser le paysage de Thetford Mines.

Les efforts de reconstruction de nombreux pays touchés par la Seconde Guerre mondiale entraînent une importante hausse de la demande pour l'amiante. Alors que de nouvelles exploitations voient le jour, d'autres optent plutôt pour la fusion. C'est ainsi que les chantiers King et Beaver s'unissent pour former la King-Beaver en 1957. Deux ans plus tard, le moulin de la mine King est fermé définitivement. Le traitement du minerai se fait dès lors dans le moulin de la mine Beaver jusqu'à son incendie en 1974.

Entre 1953 et 1973, on assiste aux « grands dérangements » à Thetford Mines alors que les mines forcent la relocalisation de nombreuses maisons et d'édifices publics afin d'étendre leur exploitation.

Après avoir atteint un record de 1 054 424 tonnes en 1974, la production locale d'amiante diminue graduellement après cette date. La mine King-Beaver ferme définitivement en 1986, et la Bell en 2008. Puis, en 2011, on assiste à la fermeture de la dernière mine d'amiante du Québec (Lac d'Amiante du Québec) opérée par la société en commandite Lab Chrysotile.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Les Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

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Références

Notices bibliographiques :

  • CINQ-MARS, François, dir. Thetford Mines à ciel ouvert : histoire d'une ville minière, 1892-1992. Thetford Mines, Ville de Thetford Mines, 1994. 596 p.
  • CINQ-MARS, François. De la pierre à coton à la fibre de chrysotile : plus de 120 ans d'évolution dans les mines d'amiante. Thetford Mines, Musée minéralogique et minier de Thetford Mines, 1999. 120 p.
  • CINQ-MARS, François. « Le projet de mise en valeur de la mine King à Thetford Mines, le berceau des mines d'amiante au Canada ». Bulletin de l'Association québécoise pour le patrimoine industriel. Vol. 24, no 1 (2013), p. 15-18.
  • CINQ-MARS, François. Villes minées : les grandes mouvances des villes minières. Thetford Mines, Musée minéralogique de Thetford Mines, 2005. 60 p.

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